Côte d’Ivoire détention de Mahan Gahé – les cadres de l’Ouest crachent leurs vérités à Banny

Par A. Dedi

Le président de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR), Charles Konan Banny, s’est entretenu avec les cadres et élus du Cavally et du Guémon, le mardi 17 janvier 2012, en son cabinet privé à la Riviera 3. Il s’est agi pour eux, de parler de l’avenir de la Côte d’Ivoire. « QUELQU’UN L’A DIT, si l’Ouest ivoirien est réconcilié, il n’y a pas de raison que la Côte d’Ivoire ne se réconcilie pas ». En effet, c’est sur fond de crise que s’est tenue la rencontre entre le président de la CDVR et les cadres et élus du Cavally et du Guémon, tant les dissensions sont profondes. Prenant la parole, le doyen d’âge Oulaï Tiabass, a au nom de ce qu’il a lui-même appelé «l’échantillon» des cadres et élus, dit la disponibilité de leur population à œuvrer pour la réconciliation. Les choses se sont entièrement gâtées entre
eux lorsque Oulaï Tiabass a appelé Son Robert, cadre Fpi de la région à délivrer l’allocution de bienvenue au Président Banny. Non ! dira Oulaï Privat, député Pdci proclamé vainqueur à Duékoué par la CEI. «Les temps ont changé. Nous ne pouvons pas accepter la mascarade. S’il s’agit de la réconciliation dans nos régions, il y a des méthodes que nous n’accepterons plus. Personne ne parlera plus en notre nom», a-t-il fait savoir. Un mécontentement qu’il met sur le compte de ce que les élus (ceux du 11 décembre dernier) n’aient pas été associés au débat. Même son de cloche pour Déhé Paul, député de Taï. Et les contestations et protestations fusaient de toutes parts.
Fort heureusement, grâce à la perspicacité, la lucidité et la sagesse de Charles Konan Banny qui leur a conseillé de toujours s’en référer aux us et coutumes à travers le dialogue et le bon ton, tout est rentré dans l’ordre. «On va baisser le ton et on va s’exprimer calmement et fraternellement. C’est une prière», leur a dit Charles Konan Banny. Puis Son Robert fut invité par Banny lui-même, à prendre la parole. Il a passé au scanner les entorses aux droits de l’Homme dans leur région, fait cas des destructions et pillages dont sont toujours victimes leurs populations. En somme, un tableau très sombre des désastres de la guerre dans le Guémon et le Cavally. Il a notamment rappelé au président Banny que «Mahan Gahé croupit dans les geôles du pouvoir sans jugement». Avant de faire des propositions : « Nous demandons la libération de tous les prisonniers civils et militaires. La reconstruction des villages détruits, le dégel des avoirs des militants LMP, le désarmement de tous ceux qui n’y ont pas droit…». Naturellement, certains cadres ne se sont pas reconnus dans ce message. Toutefois, ils ont promis au premier ministre, président de la CDVR, Charles Konan Banny, de laver leur linge sale en famille et émis le vœu de le rencontrer à nouveau. Une fois de plus, la parole est revenue au Président Banny. «Il faut lutter pour que la mort ne frappe plus. Votre attitude montre que la tâche n’est pas facile pour nous et pour tous d’ailleurs. La violence et sa sœur aînée la guerre, ne font que détruire (…) Chaque ivoirien peut être et doit être avocat de la réconciliation. Et il faut sensibiliser dans sa proximité», leur a dit Banny. Les problèmes du foncier rural et de l’absence d’un ressortissant de l’Ouest dans le bureau de la CDVR ont constitué des doléances. Rappelons que le Cavally et le Guémon comprennent les régions de Guiglo, Duékoué, Bloléquin, Toulépleu, Bangolo et Kouibly.

L’Intelligent d’Abidjan

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