Hillary Clinton à Abidjan: Soro Guillaume a des soucis à se faire

Source: L’Éléphant Déchaîné

Elle est venue, elle est repartie, mais en laissant derrière elle des injonctions amicales. Car la visite de la dame forte de la diplomatie américaine à Abidjan, du 16 au 17 janvier, au-delà des sourires convenus et des petites phrases diplomatiquement courtoises, a eu de la gueule derrière les rideaux.

Les Etats Unis semblent décidés, passée la chute de l’intrépide Gbagbo, de marcher désormais sur les plates-bandes de l’ancienne puissance coloniale, empêtrée dans la crise de l’Euro. Désormais avec le paradigme de la mondialisation, les échanges sont appelés à être multiples, voire multiformes.

Aucune puissance ne peut s’arroger le droit de contrôler désormais seule et à cent pour cent, une région qui se situe en dehors de ses frontières. Surtout, quand elle n’arrive pas, comme la France, à contrôler elle-même à l’intérieur de ses frontières, la colère de ses populations devant les bavures des hommes politiques.

Mais ce qui est bien avec les Américains, c’est qu’ils oublient rarement les principes démocratiques et la lutte contre l’impunité. «Je suis heureuse que la Côte d’Ivoire fasse preuve de leadership non seulement à l’intérieur de la Côte d’Ivoire, mais joue un rôle moteur en Afrique de l’Ouest.

La démocratie ne relève plus seulement de l’organisation des élections. Il faut compter avec des Institutions fortes, crédibles, libres et démocratiques. Il faut une presse libre qui appuie les efforts de la Côte d’Ivoire pour consolider la démocratie pour arriver à la réconciliation. Il faut une société civile forte pour inclure dans le processus de réconciliation, toutes les populations où qu’elles vivent et quelque soit leur environnement, leur appartenance politique, religieuse et ethnique», a déclaré Hillary.

Avant de poursuivre : «Les Etats-Unis sont aux côtés de la Côte d’Ivoire pour réaliser son programme de paix. Les Etats Unis sont prêts à devenir un partenaire, un ami de votre pays». Autre chose, lors de la conférence de presse qui a suivi leur tête-à-tête, elle a encore déclaré : «Il sera particuluèrement important d’inclure toutes les voix, y compris celles qui sont discordantes dans le dialogue politique».

Un clin d’œil donc au Fpi de Laurent Gbagbo qui organise ce samedi, sa rentrée politique à Yopougon. Les Américains tiennent donc à ce que la démocratie ait un sens en Côte d’Ivoire. N’ont-ils d’ailleurs pas recommandé, comme croit le savoir « Jeuneafrique.com » de source diplomatique, qu’ «il a été fortement recommandé au chef de l’État ivoirien de former un gouvernement de réconciliation nationale avec, à la clé, le départ de l’actuel Premier ministre. Les États-Unis souhaitent que Guillaume Soro et tous les proches du pouvoir qui auraient pu commettre des crimes et exactions comparaissent devant la Cour pénale internationale, même en qualité de simples témoins. Ce message très clair a été passé au président ivoirien». Voilà qui devrait réjouir profondément les pro-Gbagbo.

HERVE MAKRE

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