Transfèrement de Gbagbo: Le Cardinal Tumi charge la France et l’Onu

L’archevêque de Douala, le Cardinal Christian Tumi, a pris fait et cause pour l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, après la crise post-électorale qui a tourné à la guerre. Dans une interview accordée à Rfi et diffusée sur le site internet de cette radio hier 30 janvier, le prélat s’est prononcé sur la crise post-électorale. Il condamne l’intervention militaire de la France et des Nations Unies en Côte d’Ivoire. «Je ne suis pas d’accord avec ce que la France et l’ONU ont fait en Côte d’Ivoire», proteste l’archevêque de Douala. Sa position, explique-t-il, se fonde sur les dires d’un évêque ivoirien qui lui a fait savoir que c’est l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, qui a remporté la présidentielle de novembre 2010. «J’ai posé une question à un évêque là-bas: «Qui a gagné les élections chez vous ?». Il m’a dit, sans hésitation, «c’est Gbagbo». Maintenant, il est à la Haye. C’est pénible pour l’Afrique à mon avis», soutient le prélat, qui dit être opposé au transfèrement de Gbagbo à La Haye. A la question de savoir s’il n’a pas apprécié cela, l’homme de Dieu a été sans équivoque: «Non, pas du tout. Il fallait qu’il soit jugé dans son pays, pourquoi à la La Haye ? Le camp international a déjà pris position contre lui !». Connu pour son franc-parler sur la scène politique camerounaise, l’archevêque de Douala doute de la position de l’Onu, selon laquelle Alassane Ouattara a gagné la présidentielle de novembre 2010. «Oui, oui, mais on ne sait pas pourquoi ils disent ça. Il fallait qu’ils laissent les Ivoiriens résoudre leurs problèmes. Je crois que quand l’extérieur intervient, il aggrave les choses en donnant les armes», fulmine le Cardinal Tumi. Le prélat vient de publier un ouvrage intitulé «Ma foi: un Cameroun à remettre à neuf» ; livre dont la sortie a servi de prétexte à cette interview réalisée par Christophe Boisbouvier. Figure emblématique de l’église catholique au Cameroun, l’archevêque de Douala est connu pour ses prises de position dérangeantes sur toutes les questions touchant à la politique dans son pays.

A.N.

L’Inter

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