Côte-d’Ivoire : Le journaliste Charles Sanga mis aux arrêts puis libéré sera-t-il indemnisé ?

Par Sylvie Kouamé | Connectionivoirienne.net

Le directeur de publication du quotidien le Patriote, proche d’Alassane Ouattara a été remis en liberté ce mercredi en début de soirée. Accusé d’avoir publier des informations « confidentielles » sur les résultats des législatives du 11 décembre dans son édition d’hier mardi, Charles Sanga avait été mis aux arrêts ce même mardi et écroué à la DST d’Abidjan. « Il est libre depuis 19 heures ce soir. Il a refusé de donner ses sources. C’est ce que les policiers voulaient mais il a refusé», ont déclaré des journalistes de Le Patriote, joints par connectionivoirienne.net. Il ne nous a pas été possible dans l’immédiat d’accéder au directeur de publication en personne, mais ses collaborateurs que nous avons eus sont formels sur sa remise en liberté. « La jurisprudence Le Nouveau Courrier est claire. Le journaliste n’est tenu ni par le secret de l’instruction ni par le secret d’État » affirme de son coté Théophile Kouamouo. L’été 2010, ce journaliste et deux de ses collègues du quotidien Le Nouveau Courrier avaient été arrêtés dans les mêmes conditions, pour « divulgation de documents confidentiels » durant l’instruction judiciaire de l’affaire de fraude massive dans la filière Café-cacao [Ce procès est toujours attendu, Ndlr]. Ils avaient été remis en liberté après deux semaines, passées dans les cellules de la Maison d’Arrêt d’Abidjan (MACA), après une forte mobilisation des professionnels de la presse en Côte-d’Ivoire. « En tout cas, [après la libération] il faut mettre l’indemnisation au goût du jour. Comme ça, les politiciens réfléchiront par deux fois avant de détenir arbitrairement des journalistes » affirme un autre confrère, journaliste résident à Abidjan. Du coté du ministère de l’intérieur, l’on nous répond ce soir que « les enquêtes sont en cours afin de trouver les origines des fuites d’informations confidentielles vers des organes de presse.» Quelles seront les suites de cette énième affaire concernant des journalistes Ivoiriens ? Les jours et semaines à venir nous situeront.

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Liberté de la presse : Charles Sanga libéré
Charles Sanga, directeur de publication du quotidien Le Patriote a été libéré, hier, après 24 heures de détention à la Direction de la surveillance du territoire (Dst).

A quand la fin de l’arrestation des journalistes pour leurs écrits en Côte d’Ivoire ? Le gérant et directeur de publication du quotidien Le Patriote, Charles Sanga, a été relâché, hier, après 24h de détention à la Direction de la surveillance du territoire (Dst), au Plateau. Ce, après une audition qui a duré plus de deux heures. Les enquêteurs lui reprochent d’avoir publié une information, mardi, relative aux circonscriptions électorales dont les résultats des législatives ont été annulés avant la sortie officielle du Conseil constitutionnel le même jour. Une information jugée confidentielle qui, selon les policiers, ne devait pas se retrouver dans un tabloïd. C’est la source de ce renseignement qui était donc recherchée. L’auteur de l’article incriminé, Jean-Claude Coulibaly, l’avait rejoint en début d’après-midi de façon volontaire accompagné d’un avocat. Une situation dénoncée par l’organisation de défense des journalistes Reporter sans frontière (Rsf) qui a demandé que le Dp soit ‘’relâché’’. Selon elle, s’il s’avère que le journal est en erreur « il peut être sanctionné, mais certainement pas par une privation de liberté de son responsable ni de l’auteur de l’article ». La situation a inquiété de nombreux hommes de presse qui se posent des questions sur la liberté de la presse sous le régime Ouattara. «Si le pouvoir arrête des gens qui leur sont proches, qu’en sera-t-il pour les autres ?», interroge un responsable d’une organisation de protection des journalistes. Cette arrestation constitue une autre tache noire pour la presse ivoirienne dont la situation n’est pas reluisante. La Côte d’Ivoire occupe la 159è place avec une régression de 40 places selon le rapport 2011 de Rsf.

Une pression des Anonymous ?

Selon le site internet les grandes oreil­les.com, le groupe de cyber-activistes les Anonymous, sous le compte AnonymousLeader a exigé la remise en liberté sans conditions du Dp du Patriote. Ils ont brandi comme menace plusieurs documents internes de la Dst ivoirienne qui se sont retrouvés en ligne. A savoir, une liste des véhicules utilisés et une liste très détaillée des commissaires du même service. Un membre dénommé « ares_god » aurait dirigé les opérations.

Sanou A.
Le Patriote

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