Côte d’Ivoire: Banque Atlantique-Burkina à la reconquête des investisseurs de la diaspora

Source: lefaso.net

Le Directeur Général de la Banque Atlantique-Burkina, Monsieur Mady Compaoré vient de séjourner du mardi 21 au dimanche 26 février dernier à Abidjan en Côte d’Ivoire. Monsieur Compaoré était accompagné de Madame Christine Tani, Directrice de la Clientèle, des Particuliers et du Réseau. La délégation, à la faveur de la paix retrouvée en Côte d’Ivoire, est allée préparer le terrain, dans la perspective d’échanger très prochainement et directement avec la diaspora burkinabè dans ce pays et déterminer des sites adaptés à une nouvelle stratégie, afin de proposer un plan d’action en adéquation avec les réalités du terrain. Notre collaborateur, Jean-Baptiste Ilboudo l’a rencontré.

Monsieur le Directeur Général, pouvez-vous nous situer l’objet de votre séjour en Côte d’Ivoire ?

Nous allons mettre notre séjour à profit pour faire un tour d’horizon de la situation avec les autorités consulaires et l’ensemble des organes qui peuvent d’une manière ou d’une autre, nous fournir toutes informations utiles dans le cadre du travail que nous allons faire qui consiste à redéfinir la stratégie d’approche vis-à-vis de la diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire qui représente 95% des transferts des migrants. Vue la taille et l’importante de ce segment, il est donc nécessaire que nous puissions reprendre attache avec eux au terme des événements malheureux qu’a connus ce pays. Nous allons profiter de ce séjour pour échanger avec cette diaspora afin de comprendre les attentes des uns et des autres, définir et évaluer la nouvelle stratégie de notre approche.

Votre mission s’arrêtera t-elle uniquement à Abidjan ou est-ce que vous comptez vous rendre aussi à l’intérieur du pays ?

Notre séjour a pour objectif de préparer l’intervention future. Pour cette-fois, nous nous contentons de sillonner Abidjan sans manquer de prendre attache avec les autres juridictions consulaires afin de préparer des missions futures, notamment l’Ouest du pays à Soubré et à Méagui, zones de concentration de la diaspora burkinabè pour leur apporter d’abord le message de solidarité dans les difficultés rencontrées lors des récents événements, ensuite pour leur dire que nous sommes conscients des efforts nécessaires pour la relance de leurs activités. Enfin, pour leur dire que nous avons des produits à leur proposer. Des produits qu’ils pourront bien sûr regarder, évaluer et choisir. Nous voulons leur dire que nous sommes là pour les accompagner dans la réalisation de leurs projets tant dans le commerce, l’agriculture que dans d’autres, selon leurs attentes.

Qu’est-ce qui explique que vous vouliez rencontrer vos clients d’abord avant d’asseoir une stratégie plutôt que d’aller vers eux pour leur proposer des produits conçus préalablement ?

Notre approche se veut être une approche qui part du bas vers le haut. Nous n’avons pas pour coutume d’imposer à nos clients des produits qui ne sont pas en adéquation avec leurs besoins. Il faut vendre quelque chose qui corresponde aux attentes du client. Et c’est cette adéquation entre les attentes du client et les produits que nous leurs proposons qui détermine le sort du produit proposé. Notre établissement en tant que banque universelle offre beaucoup de produits mais nous travaillons toujours à les adapter aux différents marchés. D’où la nécessité de maintenir constamment le dialogue, définir ensemble les besoins, afin de faire la meilleure offre de produits qui convienne.

Pouvez-vous nous présenter l’apport de la diaspora dans les activités de votre banque en particulier et dans l’économie nationale burkinabè en général ?

Au niveau de la Banque Atlantique du Burkina, nous comptons deux milliers de clients qui représentent 6 milliards de francs CFA de dépôts avec des financements d’environ 1,5 milliard. Nous pensons qu’il est temps de faire évoluer le financement vers 4 à 5 milliards. Pour ce qui est de l’apport de la diaspora dans l’économie nationale, je disais tantôt qu’il représente 95% des transferts des migrants. De tous nos compatriotes qui sont dans le reste du monde, l’Afrique compris, 95% des flux financiers vers le Burkina viennent de la Côte d’Ivoire. Ce qui est très important en termes de devises. Ce qui nous amène à avoir une bonne stratégie. Il est donc facile de collecter en Côte d’Ivoire en raison de son importance et de sa proximité que de se tourner vers des diasporas installées en Europe et aux Etats-Unis pour lesquelles indéniablement il y a des revenus à collecter mais qui ne sont pas forcément plus importants en termes de volume.

Une dernière question, vous venez d’avoir un entretien avec le Représentant du Facilitateur, M. Boureima BADINI ; peut-on avoir une idée de ce qui a été dit au cours de l’audience ?

Au cours de notre entretien avec M. BADINI, il s’est agit, dans un premier temps de saluer les efforts qu’il a consentis et qu’il consent toujours dans sa lourde mission qu’il a, d’accompagner les acteurs politiques ivoiriens dans le cadre du processus de pacification de la Côte d’Ivoire, pays ami et frère du Burkina-Faso. Sans ce valeureux travail qui a aboutit au retour de la paix en Côte d’Ivoire, nous ne serions pas ici pour rencontrer la clientèle, évaluer leurs besoins et proposer des offres de services. Son action en Côte d’Ivoire est une action pour nous tous. Nous en tirons aussi des bénéfices.

En tant que Burkinabè, il était bienséant que nous passions le saluer et lui dire merci pour le travail de qualité effectué ici en Côte d’Ivoire. Nous en avons profité pour lui faire part de nos encouragements à poursuivre sa mission. Dans un second temps, nous avons souhaité bénéficier de ses éclairages et ses conseils sur notre stratégie d’approche compte tenu du contexte particulier pour atteindre notre cœur de cible qui est la diaspora burkinabè vivant en Côte d’Ivoire.

Entretien réalisé à Abidjan par Jean-Baptiste ILBOUDO à Abidjan

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