Ghana-Côte d’Ivoire – Le différend maritime ne conduira pas à la guerre (ex ministre)

Londres-

Nana Akufo-Addo, membre du parti ghanéen d’opposition NPP, se dit confiant que le Ghana et la Côte-d’Ivoire ne se feront pas la guerre, pour la frontière maritime constestée par les deux États.

La frontière contestée couvre en partie les champs pétroliers Jubilée, considerés comme faisant partie des plus importants découverts en Afrique de l’Ouest ces dernières années.

Malgré un retard dans la recherche de solutions à l’amiable, l’ex-ministre Ghanéen des Affaires étrangères estime que les deux pays « n’iront pas jusqu’à la guerre sur la question »

Akufo-Addo s’exprimait lors d’une réunion organisée par la Chatham House au Royaume-Uni, sur le thème «Gouvernance et tendances économiques en Afrique: Leçons du Ghana ». Il a profité de l’occasion pour expliquer que, hormis la langue, le Ghana et la Côte-d’Ivoire sont des partenaires naturels qui possèdent les mêmes racines historiques et culturelles.

Akufo-Addo a aussi affirmé que «Sur le terrain, il y a de nombreux indicateurs qui réaffirment cette affinité culturelle. Il y a aussi un objetif commun et une vision commune de la direction souhaitée par les deux pays « ,

Selon le porte-parole du NPP, le dialogue est la meilleure approche dans le traitement de la question.

« La meilleure approche serait d’engager un dialogue pour résoudre ce différend frontalier le plus vite plutôt que d’attendre, afin de redonner confiance aux investisseurs intéressées par l’exploitation de ces nouveaux champs pétroliers » a déclaré Akufo-Addo selon une retranscription de la réunion obtenue de ghanabusinessnews.com. Il a aussi indiqué que le gouvernement ivoirien dirigé par le président Alassane Ouattara « suspecte la NDC » au pouvoir au Ghana, car Atta Mills et ses camarades de parti ont soutenu l’ex-chef de file ivoirien Laurent Gbagbo, lors de la crise poste électorale en Côte-d’Ivoire.

Le leader du NPP a en outre déclaré que M. Ouattara pouvait être « considéré comme l’un des grands leaders africains. Un travail commun avec la NPP pourrait apporter de grands progrès au sein de la CEDEAO »

Selon le Financial Times dans un article écrit fin décembre 2011 par son rédacteur en chef (Afrique) Wallis William, le président ivoirien Alassane Ouattara utilise le différend frontalier entre son pays et le Ghana pour punir le président John Atta Mills, pour avoir soutenu l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo, lorsque ce dernier avait refusé de céder le pouvoir après une élection que les observateurs internationaux avait estimé qu’il avait perdue.

Dans cet article selon le Financial Times, la Côte-d’Ivoire a compliqué les choses pour le Ghana en soulevant des questions sur la frontière maritime autour du champ Jubilée, altérant les relations entre les deux pays.

Toujours selon le Financial Times, la situation est devenue plus problématique lorsqu’ «en avril 201, dans les semaines suivant l’installation d’Alassane Ouattara au pouvoir, la Côte-d’Ivoire faisait part des revendications territoriales sur les eaux déjà octroyées par le Ghana a des investisseurs ». Citant des responsables ghanéens restés anonymes, le Financial Time écrit que ces derniers ont d’abord eu vent de la situation lorsque le nouveau gouvernement ivoirien a adressé des courriers aux compagnies pétrolières pour leur demander de cesser leurs activités dans ces eaux, pourtant longtemps considérées comme propriétés du Ghana.

« Ces responsables Ghanéens reconnaissent que les relations avec la nouvelle administration ivoirienne sont tendues et qu’il s’agirait d’une stratégie conçue au moins partiellement, pour punir le président John Evans Atta Mills pour avoir choisi le côté de Laurent Gbagbo», écrit William Wallis. La Côte-d’Ivoire a également publiquement contesté les permis d’exploitations offshore, détenus par les entreprises opérant dans cette zone, considérée comme l’une des plus riche en gaz et en pétrole.

Mais le Ghana de son côté, par le biais de la société d’État, la National Petroleum Corporation (GNPC) a rejeté les revendications de la Côte-d’Ivoire en affirmant qu’elles n’étaient pas fondées.

Sylvie Kouamé | Connectionivoirienne.net

Avec: Ghana Business News

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