L’anthologie des grandes erreurs de la vie politique ivoirienne – Par Serge Nicolas Nzi

Par Dr Serge-Nicolas NZI

L’erreur est une faute, une forfaiture que l’on commet en prenant le faux pour le vraie. C’est-à-dire une aberration, un manquement et un contresens. Exactement comme ceux qui dans la France occupée, pensaient dans leur cerveau déserté par l’intelligence que la collaboration avec l’occupant nazi était la meilleure solution pour leur pays humilié et à plat ventre pour se relever.

La crise ivoirienne est une accumulation d’imprévoyances, de cécité morale et politique qui a fini par gangrener le sommet de la république pour rendre l’Etat complètement incapable d’assumer ses fonctions régaliennes. Il faut sortir vite et maintenant de cette logique satanique du mal envers les autres composantes de la société ivoirienne comme méthode de gouvernance.

Les grandes difficultés de la vie économique et politique de la société ivoirienne de demain se dessinent déjà devant nous. Comme d’habitude, nous faisons tous semblant de ne pas les voir. Jusqu’à ce que, strates après strates, les difficultés s’amplifient, se gonflent et explosent sous nos yeux pour que dans un étonnement qui frise la naïveté nous découvrions la triste réalité.

Par exemple : à Bouaké et dans d’autres villes ivoiriennes, des maisons sont occupées, leurs propriétaires réclament leurs biens depuis des années, mais il n’y a personne pour leur rendre justice. Des véhicules ont été pris de force, leurs propriétaires n’arrivent pas à se faire entendre et retrouver leurs biens. Même la commission vérité et réconciliation ne peut rien pour eux.

Dans un pays où le gouvernement a délibérément désarmé la police et la gendarmerie, en laissant les dozos armés se pavaner en toute impunité. Qui doit assurer le maintien de l’ordre ? Le plus grave est que ceux qui posent ce genre de questionnement sur la place publique sont considérés comme des ennemis de la nation qui, dans la réalité d’aujourd’hui n’est qu’une immense fiction quant-il agit de la Côte d’Ivoire.

Dans les campagnes des plantations sont occupées de force, condamnant leurs propriétaires à fuir au risque de se faire égorger gratuitement en cette période de semences par les dozos et les zozos qui sont les supplétifs des FRCI. On va s’étonner demain de la hausse des prix des produits alimentaires en oubliant qu’ils grimpent tous quand l’offre est inférieur à la demande.
Sans le vouloir on est en train d’entretenir et de nourrir le ressentiment et les révoltes futures qui vont embraser ce pays. Par une sorte de malédiction, la Côte d’Ivoire semble avoir conclut un abonnement durable avec le mal, le crime et le sang de ses propres populations.

Nous n’avons pas de conseils à donner aux politiciens ivoiriens. Ils savent mieux que nous que la Côte d’Ivoire est suspendue dans le vide. Il doivent éviter de servir aux ivoiriens les maladresses, les confusions et les haines qui ont entraîné leur pays dans les impasses du temps présent.

II – Gouverner c’est aussi prévoir

Ne pas savoir prévoir et surtout penser que les frustrations et les iniquités d’aujourd’hui vont disparaître du jour au lendemain alors qu’on a rien fait dans ce sens, nous semble non seulement une aberration mais un pari sur le plus lamentable des fiascos.

À ce niveau de responsabilité, l’imprévoyance est une forme d’aveuglement impardonnable. Cela nous oblige à dire à tous ceux qui veulent s’investir dans la vie politique de bien peser l’impact de leurs décisions sur la vie quotidienne de la nation.

Quand dans un pays on décide du jour au lendemain de ne plus entretenir les pistes villageoises et qu’on ne prévoit rien pour aider les paysans à évacuer leurs récoltes vers les grands centres urbains, on coupe ainsi les grandes villes de l’arrière pays. Ainsi les bananes, des ignames et le tarot pourrissent dans certaines régions alors qu’il y a une demande très forte dans les centres urbains. C’est cela l’irresponsabilité que nous dénonçons depuis des années.

Lorsqu’on prend la décision d’assurer la gratuité des soins dans les hôpitaux sans y prévoir le moindre médicament pour les patients, on se demande quelle est la portée réelle d’une telle décision sur le quotidien des populations ? Nous sommes dans une phase de l’histoire où la prévoyance doit s’inscrire durablement au cœur de la vie politique pour nous éviter le ridicule et le dénuement dans un monde qui nous observe avec pitié car il constate depuis des décennies notre incapacité à construire notre avenir et notre propre bonheur.

La vie politique sous nos cieux exige aujourd’hui non seulement de l’audace, de la prévoyance et de l’humilité mais surtout de s’éloigner des certitudes qui conduisent souvent à des catastrophes que l’orgueil et l’arrogance des uns et des autres transforment en tragédies et en humiliation pour tout un peuple.

III – Au commencement de nos erreurs, était le quiproquo

Nous observons dans cette brève anthologie des méprises de la vie politique ivoirienne, que la première grande erreur de la classe politique ivoirienne fut non pas la transformation du PDCI-RDA en parti unique en 1956 à la veille de la loi cadre.

C’est la fusion par absorption librement consentie du MSA ( mouvement socialiste africain, de Dignan Bally) le PPCI (parti progressiste de Côte d’Ivoire, de l’avocat maître Kouamé Binzème) l’UICI (union des indépendants de Côte d’Ivoire) de Kacou Aoulou, qui fusionnera plus tard avec nos frères du nord pour donner naissance à l’EDICI ( l’entente des indépendants de Côte d’Ivoire que présidait Sékou Sanogo) et en fin le BDE (Bloc démocratique éburnéen de Djaument Etienne, qui faut-il le rappeler était un transfuge du PDCI-RDA de Félix Houphouët-Boigny)

C’est cette fusion qui avait permis à des gens comme Gris Camille, Blaise Dia Koffi, Ehouman Alphonse Boni,Tidiane Dem, Kacou Aoullou et autres de devenir des collaborateurs du président Houphouët-Boigny. Beaucoup d’entre eux se retrouveront plus tard en prison pour complot contre la sûreté de l’Etat dans le camp concentrationnaire d’Assabou à Yamoussoukro.

L’idée était de faire évoluer la Côte d’ivoire vers l’émancipation, la main dans la main pour éviter les affrontements nuisibles au bien de tous les ivoiriens. C’est donc en absorbant les autres partis que le PDCI-RDA fut transformé en parti unique. Il paraissait en son temps comme un cadre approprié de dialogue de réflexions critiques, au service de la libre expression démocratique, pour construire une conscience nationale capable de valoriser l’homme ivoirien par le travail et fonder une nation au service de son épanouissement et de son bien être.

Le quiproquo est venu d’une erreur monumentale de nos devanciers, ils crurent tous aux belles paroles de ceux d’en face. Beaucoup parmi eux avaient ainsi signé leur propre mort politique. Pourquoi n’ont-ils pas discuté d’un projet de société commun ? La coopération avec la France devait se faire sur quelle base ?

Finalement la crise ivoirienne actuelle ne nous renvoie t-elle pas à l’absence d’un projet de société commun ? Quel type d’Etat veut-on en Côte d’Ivoire ? Quel droit faut-il promouvoir en Côte d’Ivoire ? Quel devoir la citoyenneté ivoirienne appelle-t-elle ? Quelles valeurs identitaires et quelles références historiques doivent fonder la nation ivoirienne.

Autant de questions restées sans réponse depuis 1956 jusqu’à nos jours. Parce que dans les faits, elles n’ont jamais été posées. Voilà la première méprise, une erreur monumentale, qui comme un cancer va se généraliser dans le corps politique de la nation avec ses métastases encore visibles sur les ruines et le visage de ce qui reste de la nation ivoirienne.

Le parti unique fut ainsi un instrument prédateur et castrateur au service de l’ambition personnel d’un seul homme. Le parti était à son service et aussi une caisse de résonance à sa dévotion. Le désastre est devant nous. C’est un PDCI-RDA plus que divisé qui acheva de nous convaincre que les ambitions de son personnel politique primaient sur l’avenir de la nation. Et c’est dans la division, dans l’ombre d’une monumentale faillite et dans un déchirement indigne qu’il accompagna Félix Houphouët-Boigny à sa dernière demeure le lundi 7 février 1994 à Yamoussoukro.

IV – L’Education nationale ivoirienne

Puisqu’il faut relever ce qui a été nocif à la nation ivoirienne, arrêtons nous un instant sur deux absurdités ou de deux complots qui ont considérablement affaiblis l’école ivoirienne. Encore une fois nous ne sommes pas des passéistes rétrogrades. Nous ne cherchons pas à jeter la pierre à nos devanciers.

Ils ont fait ce que leur temps permettait. Beaucoup parmi eux étaient de bonne foi. Certains furent même abusés par le système de prédation dans lequel ils avaient un rôle minable. Nous ne cherchons donc pas ici à dresser le bûcher de l’inquisition contre qui que ce soit. Cela n’a jamais été notre but.

Nous voulons participer ici à un travail pédagogique pour renforcer les anticorps du pays afin que le venin mortel qui est incrusté au cœur de notre pays se dilue dans le nouvel oxygène qui viendra irriguer le corps social de la nation pour que la Côte d’Ivoire se relève après avoir tirer pour nous tous les leçons de ce sombre passé.

La première absurdité, est venue du ministère de l’éducation nationale qui entre 1958 et 1960, pour répondre à la demande croissante et exponentiel des parents désireux de mettre leurs enfants à l’école. Dans un pays ou le nombre de classes et de places étaient plus que limitées.

C’est alors que va surgir dans les cerveaux enfiévrés de quelques petits malins cette idée stupide digne de la déraison qui a toujours présidé au destin de nos malheureux pays africains. Le comptage des dents comme méthode d’acceptation ou d’exclusion de certains enfants de l’école. Ceux qui avaient la dentition complète étaient exclus, sans ménagement de l’école primaire sans possibilités de recours.

Certains avaient atteint le CM2 et étaient en fin de cycle primaire, on aurait pu leur laisser terminer simplement l’école élémentaire. On les avait trouvés grands et trop âgés par cette méthode. Ainsi certains enfants brillants qui avaient en eux cette soif de connaissance furent renvoyés de l’école malgré l’acte de naissance qui les autorisait à être à l’école comme les autres.

Quand un pays qui prétend se respecter, délivre un acte de naissance et se retourne lui-même contre un document administratif dont-il est l’auteur. Ne désespère-t-il pas son propre citoyen ? Ce fut un complot stupide contre l’accès à l’éducation pour tous en Côte d’Ivoire. Comment l’école qui est chargée de nous sortir de l’ignorance a-t-elle pu nous conduire dans une iniquité aussi monstrueuse ?

Et comme Dieu sait bien faire les choses, il est descendu lui-même du ciel pour venir sur terre afin de rétablir la justice pour tous. En montrant au gouvernement ivoirien la stupidité de sa propre décision. À Rubino dans la région de nos braves parents Abey de l’Agneby. Le cas de deux garçons jumeaux, donc nés le même jour et à quelques minutes d’intervalles.

L’un avait deux dents de plus que l’autre et est renvoyé de l’école. On a l’impression que nos parents Abey avaient reçus la mission divine de défendre tous les enfants de Côte d’Ivoire contre l’injustice et l’infamie d’un gouvernement qui se noie dans le ridicule de son propre aveuglement. Le dossier atterrir rapidement sur le bureau du président Félix Houphouët-Boigny, qui par décret mettra fin au ridicule et fera de l’acte de naissance le document d’entrer à l’école.

C’est l’origine des tripatouillages et autres falsifications de toutes sortes que l’Etat civil a connu chez nous jusqu’à ce jour. Le ministre de l’éducation nationale de l’époque est encore vivant, il s’appelle Lambert Amon Tanoh, il fut le secrétaire général du puissant syndicat des enseignants du primaire et Secrétaire général de l’UGTCI, avant son entrée au gouvernement en 1957 à la veille de la loi cadre.

V – La télévision éducative

Le plus grand complot contre le système éducatif ivoirien, est venue du gouvernement ivoirien lui-même. C’est une des plus grandes aberrations de l’histoire ivoirienne. Du jours au lendemain on ne sait pas aujourd’hui encore quel mouche avait piquer le gouvernement. Félix Houphouët-boigny et son bureau politique du PDCI-RDA, décident d’introduire la télévision éducative dans le système scolaire.

La télévision éducative fut une faute politique volontaire d’introduire sans aucune précaution, une rénovation stupide sans avoir évalué les risques d’une telle révolution dans le système scolaire ivoirien. Gouverner c’est prévoir, nous l’avons déjà dit.

Comment cette mesure unilatérale pleine de risques a-t-elle pu s’appliquer chez nous malgré l’opposition des parents d’élèves et des enseignants ? Pourquoi le parlement et le bureau politique n’ont-ils pas exprimer la moindre réserve devant l’immense gâchis qui se préparait ?

Pourquoi le parlement ivoirien qui est la représentation nationale n’a-t-il pas ordonné une évaluation dès les 5 premières années d’application du système télévisuel ? Pourquoi avoir attendu 10 ans pour faire le constat douloureux de l’échec lamentable et surtout du sacrifice des enfants des familles les plus pauvres ? Car les riches envoyaient leurs enfants à l’étranger pour les sauver de cette catastrophe prévisible et imméritée par la nation.

Pourquoi le contrat de fourniture des postes de téléviseurs en noir et blanc a-t-il été conclut sans appel d’offre avec le français Thomson, alors que d’autres firmes, Allemandes, Japonaises, hollandaises ou Italiennes pouvaient fournir des téléviseurs de meilleure qualité à moindre coût ? Ce projet n’avait-il pas pour but de permettre à Thomson de liquider son stock de téléviseurs noir et blanc à un moment ou le monde passait à la télévision couleur ? Aujourd’hui encore sur ce dossier, la Côte d’Ivoire ressemble à un mari cocu, trahi et désabusé.

Il faut rendre hommage ici aux écoles catholiques, protestantes et surtout à l’enseignement privé laïque. Les Castaing, Loko, Pigier, Loba, Ormon, Fany, Offoumou, Mobio etc. Tous ces établissements ont contribués à sauver l’école en restant loin des élucubrations fantaisistes et de l’aveuglement de l’Etat inconscient de ses propres responsabilités. Nous défions ici les ministres de l’époque de nous porter la contradiction pour nous permettre de leur clouer le bec avec leurs mensonges d’hier.

Aujourd’hui encore l’enseignement privé laïque et confessionnel nage dans des problèmes insurmontables :
– le non payement des subventions de l’Etat. (Passifs et arriérés) créant ainsi des difficultés face à leur nombreuses charges notamment :
– le payement des salaires du personnel administratifs et enseignants.

-le payement des charges sociales à la CNPS
-le payement des impôts
– l’insécurité généralisée et le racket de leurs services
– bref on a l’impression qu’après avoir détruit l’enseignement public et supprimé les internats, l’Etat qui vient de fermer avec conscience les universités s’acharne à tuer aussi l’enseignement privé.

VI – L’expérience malheureuse des sociétés d’Etat

La politique de l’Etat ivoirien au milieu des années 1970 était de prendre en main certains secteurs de l’économie nationale dans le but d’y insuffler un dynamisme nécessaire à la vitalité économique et sociale du pays. Cette politique se traduira par la création de 33 sociétés d’Etat, 200 sociétés d’économie mixte et 33 établissements publics nationaux. 10 ans plus tard nous fumes tous les témoins d’un immense fiasco.

Comment des entreprises en situation de monopole ont-elles pus disparaître du jour au lendemain sans laisser de trace et sans aucune explication cohérente pour le contribuable ivoirien qui en est le propriétaire ? De l’EECI, à la SODECI en passant par la BNDA, la BIDI, la CAISSE STAB, la CHAINE PAC. La SODERIZ. AIR IVOIRE, SITRAM, la BNEC, la BICT, l’OPEI etc.

L’erreur fut de ne pas exiger la rentabilité comme finalité de toutes ces entreprises. En réalité on a distribué ces entreprises comme des prébendes à des apparatchiks du PDCI-RDA. En échange de leur soutien politique au pouvoir du moment.

Il était de notoriété publique en son temps qu’un poste de dirigeant d’une entreprise d’Etat était plus rentable qu’un poste ministériel. Cette gabegie organisée a eu des conséquences désastreuses sur l’économie du pays. Aujourd’hui encore on se demande comment avec les comités de surveillance, les services des audits internes et les conseils d’administration ainsi que la pléthore des cadres qu’elle avait une entreprise comme l’EECI, ne soit pas rentable et laisse à l’Etat une dette de 2 milliards de francs CFA au point de favoriser la privatisation de la distribution de l’énergie électrique chez nous pour faire le bonheur du groupe français Bouygues ?

Mais plus grave encore non seulement ceux dont la gestion avait conduit le pays à cette immense catastrophe, n’ont jamais été poursuivis. Ils ont des biens et vivent riches au de la même du besoin et le peuple spolié lui n’a rien à dire, car celui qui s’amuse à poser ce genre de problème dans l’espace public. Recevra bastonnade, menaces de mort ou égorgement ainsi que tous les instruments de la coercition sur sa famille et au besoin son groupe ethnique sera accusé de séparatisme.

Il sera traité de vaurien, de vendu ou de corrompu par des opposants jaloux. Bref un empêcheur de gouverner à sa guise. Si Kadhafi vivait encore, on lui dira qu’il est manipulé de l’extérieur par les professionnels de la déstabilisation en Afrique. La Côte d’Ivoire est un pays bizarre où il n’y a pas de sanctions pour des faits aussi graves. Les complexes sucriers surfacturés, pas de sanction, l’affaire LOGEMAD, amnistie, l’affaire BDA-COGECIM, amnistie, l’affaire des 18 milliards de l’UE, est restée dans les oubliettes. Il faut de toute urgence instaurer le primat du bien public sur les intérêts, personnels, privés et mesquins.

Cette quête organisée du gain facile cumulé avec l’effondrement des cours du café, du cacao et du poids de la dette extérieure, furent à l’origine de la débâcle économique et sociale de la Côte d’Ivoire et de l’apparition le 18 avril 1990 de notre frère le Dr Allassane Ouattara, sur la scène politique ivoirienne.

VII – La Côte d’Ivoire et le cancer de l’ivoirité

Selon nous, toute la classe politique ivoirienne, aurait du prendre ses distances avec ce maudit concept qu’est l’ivoirité en politique cela aurait du permettre aux différents leaders des partis politiques qui aspirent à gouverner le pays de se positionner véritablement comme les présidentiables de tous les ivoiriens.
M. Henri Konan Bédié, le fondateur de l’ivoirité en politique avait expliqué à la table ronde inter ivoirienne de Linas Marcoussis en janvier 2003. Que :

<< l’ivoirité a un contenu strictement culturel et ne peut être considéré comme une arme de combat contre les étrangers vivants en Côte d’Ivoire. Le but de l’ivoirité était, selon son propriétaire politique. De cultiver et de promouvoir une atmosphère d’authenticité nationale>>.

Le problème ici est que devant les dérives de ce maudit concept qui a fait tant de mal au corps social de notre pays, concept flou et brumeux qui a mis le feu à la maison commune, le silence des refondateurs, qui ne l’on pas condamné fermement, et qui ont semblés le reprendre à leur propre compte, a considérablement terni l’image de notre pays et du régime frontiste de la refondation Gbagboïste.

L’une des grandes questions que nous nous posons aujourd’hui encore, est de savoir s’il était vraiment utile de rompre les équilibres fragiles de la nation pour promouvoir une identité nationale ivoirienne ? Quel sens donner au silence du FPI devant les tracasseries administratives dont étaient victimes des ivoiriens originaires du nord de la Côte d’Ivoire ?

L’ivoirité, est en réalité un concept de redéfinition de la nationalité ivoirienne, sur des bases de relent nationaliste et d’exclusion de ceux qui ne sont pas des ivoiriens de souche. Comme la préférence nationale dans l’extrême droite française. C’est un concept débile qui a fait beaucoup de mal au corps social de cette nation fragile qu’est la Côte d’Ivoire, il a été inventé et introduit en politique par les Houphouëtistes, avec l’ancien président Henri Konan Bédié à leur tête.

Le but inavoué et indigne de ce maudit concept était de barrer la route au Dr Allassane Dramane Ouattara. L’un des buts de cette manœuvre sordide était aussi de permettre à ces gens, qui n’ont aucun sens de l’état, ces houphouëtistes du dimanche, dont la culture de gestion laisse à désirer d’asseoir un droit de propriété sur la Côte d’Ivoire. Nous nous insurgeons contre ce concept et celui qui écrit ces lignes est aussi un Akan qui n’a rien à avoir avec l’Akanité comme idéologie séparatiste et dominatrice des autres composantes de la Côte d’Ivoire.

C’est le germe de l’ivoirité qui a détruit le vivre ensemble et pousser les ivoiriens les uns contre les autres. Un pays ne peut pas renier une partie de sa population sans se renier lui-même. Nous avertissons tous nos apprentis sorciers que toutes les tentatives pour aller dans le sens de l’ivoirité fragilisent et exposent le pays à des profonds bouleversements qui seront dommageables pour tous les ivoiriens.

C’est dans cet esprit que le gouvernement du Dr Allassane Ouattara, doit rassurer et rassembler tous les ivoiriens autour des valeurs de justice et d’équité qui fondent la république pour que l’ethnie ne soit plus un refuge capable de nier la nation et conduire d’autres à la mort au nom de leurs origines, régionales, religieuses ou ethno tribales.

Yacé et Boigny

VIII – de la refondation patriotique parlons en !

Le FPI né de la contestation de l’ordre houphouetiste, se proposait de réformer la vie politique ivoirienne. En proposant aux ivoiriens une autre façon de faire de la politique. Les refondateurs nous avaient promis de nous conduire vers la terre promise et les portes de la dignité pour tous.

Nous devions commencer par organiser chez nous une vie de dignité à travers notre propre activité de production. Pourquoi n’avons-nous pas été capable de retirer les ordures ménagères de nos rues et n’ont-ils pas fait en sorte que la richesse nationale, déjà insuffisante, produite par la majorité de la population, ne soit plus accaparée par une minorité, dont le niveau de vie insulte la pauvreté croissante du malheureux peuple ivoirien. Où sont-ils tous ces nouveaux riches avec leurs châteaux dans le quartier paradisiaque de l’île Boulay ?

Le rackette, le tripatouillage, la magouille politico affairiste, les surfacturations, les attributions de contrats d’Etat sans appels d’offres, la promotion des copains et copines dans la filière café et cacao, l’étalage de résidences et de voitures luxueuses dans un pays où la majorité des citoyens ont de la peine à manger, est une indécence qui frôle l’inconscience et nous avons été témoins de tout cela sous la refondation.

Nous voulons pouvoir nous soigner chez nous quand nous sommes malades. Ainsi qu’avoir chez nous aussi une retraite digne de ce nom pour nos vieux jours, avoir des routes praticables en toutes saisons, pour relier nos grands centres urbains à notre arrière pays.

Voilà des choses simples qui ne doivent pas être un rêve pour notre génération et qui peuvent se réaliser chez nous sans attendre Godeau. Nous ne demandons pas la lune, mais vivre dignement chez nous. Nous étions tous partisans de ce rêve brisé sur le mur des ambitions personnelles des uns et des autres.

Bref, faire en sorte que dans sa recomposition politique, économique, sociale et culturelle, la gestion des affaires publiques de la Côte d’Ivoire soit transparente et loin de l’opacité qui favorise la combine et les détournements massifs de l’argent public.

C’est ce que nous promettait la refondation patriotique. Et pourtant elle n’a pas su protéger la Côte d’Ivoire. Le 19 septembre 2002. Quand la rébellion de Soro Guillaume avait attaqué le pays, l’armée ivoirienne manquait de tous jusqu’aux munitions.

Les refondateurs voulaient riposter à une attaque sans armes et sans armée. Ils ont recruté dans la précipitation 2000 jeunes dans l’armée ivoirienne après l’éclatement du conflit. C’est après l’éclatement du conflit qu’ils avaient compris qu’il fallait doter l’armée de leur pays du matériel nécessaire. Il ne voulait pas négocier avec les rebelles, mais ont fini par imposer Soro Guillaume comme Premier ministre aux ivoiriens. Jamais un gouvernement n’a étalé aux yeux du monde une inaptitude aussi patente à gouverner que cette refondation qui finalement a fait le lit de sa propre déchéance.

Quelle est finalement cette refondation composée de politiciens insaisissables qui ont toujours fait le contraire de ce qu’on attendait d’eux pour finalement conduire tout un pays dans une mare de larmes et de sang ? N’y-t-il pas eu une incompétence et une incapacité à lire et à comprendre les signes du temps et de la réal politique ? Il faudra bien un jour faire le bilan de la refondation frontiste et gbagboïste dont de nombreux ivoiriens se réclament encore. En y ajoutant au demeurant, les bienfaits ou les désagréments nocifs de la surenchère patriotique qui avait accompagné la refondation, jusqu’à sa liquidation.

Dans ce bilan il y a des questions qu’on ne pourra pas rejeter aussi facilement. Le FPI était-il vraiment prêt à gouverner la Côte d’Ivoire ? Les hommes et les femmes qui composent le FPI, les frondeurs et autres refondateurs patriotiques, avaient-ils le sens de l’Etat ?

Leurs projets politiques patriotique, souverainiste et indépendantiste étaient-ils réalistes et réalisables dans les temps présents ? Ils doivent avoir le courage de se poser toutes ces questions et surtout de trouver des réponses honnêtes afin de tirer les leçons de ce qui leur arrive aujourd’hui et mieux de relever les erreurs à ne plus commettre quand on veut porter l’espérance et l’horizon de tout un peuple.

Bien sûr nous ne sommes pas de ceux qui se réjouissent du sort qui est le leur aujourd’hui. Certains sont en exil pour une période indéterminée, comme les palestiniens de Gaza. Des femmes et des hommes qui ont servis l’Etat sont embastillés à Boundiali, à Bouna, à Korogoh, à Odiénné et cela dans une atmosphère de fin du monde. Des ministres bannis ou morts en exil. Même le régime criminel raciste des blancs d’Afrique du sud n’est pas allé aussi loin dans la cruauté, le bannissement et le meurtre. En moins d’un an un vent d’angoisse, de peur de haine et de méfiance plane sur le quotidien de ceux qui sont soupçonnés de sympathie pour le FPI.

Il faut arrêter cette dérive macabre, c’est une forfaiture et une erreur politique. De nombreux militants FPI sont pourchassés ou tués. Leurs maisons occupées par les dozos et les FRCI, tout cela sans qu’aucune justice ne se manifeste pour protéger ces personnes et leurs biens. Il faut que cela cesse, car cette dérive risque de provoquer une immense tragédie et une révolte sociale que la Côte d’Ivoire n’a pas besoin. Nous disons toutes ces choses parce que nous fumes de ceux qui avaient condamnés l’ivoirité. Nous ne voulons pas aujourd’hui d’une Côte d’Ivoire ou l’ethnie divise au lieu de rassembler les ivoiriens dans un moule commun. C’est notre avis.

IX – La rébellion ethno politique

Comment comprendre la rébellion armée qui a endeuillée la Côte d’ivoire et condamnés des innocents à la mort. À la perte de leurs biens et à un déplacement massif de populations à l’intérieur et à l’extérieur de la Côte d’Ivoire ? Les disfonctionnements de l’Etat en terme de justice, de promotion économique et sociale des différentes régions du pays, sont-ils des frustrations suffisantes pour engager des sécessions, des mutineries ou des rébellions qui à terme peuvent conduire à l’éclatement de nos différent pays africains ?

Les expériences malheureuses de mercenariat au Congo en juillet 1960 avec la sécession katangaise. Au Nigeria le 6 juillet 1967 avec la sécession biafraise. En Guinée avec l’agression du 22 novembre 1970. Au Bénin avec l’attaque de Cotonou le 16 janvier 1977.

En Casamance au Sénégal depuis le 26 décembre 1982. Au Libéria dès le 19 Décembre 1989. En Sierra Leone dès le 23 mars 1991. En Côte d’Ivoire dans la nuit du 19 Septembre 2002. Et dans le nord du Mali actuellement depuis le 17 janvier 2012. nous venons en ce moment même d’apprendre qu’un coup d’état est en pleine consommation dans ce pays à un mois des élections présidentielles.

Tout cela montre que nous sommes dans un processus et une logique programmé qui à terme aboutira à la désintégration totale de nombreux pays africains. Ce qui entraînera la cristallisation des identités ethniques, religieuses ou régionales.

Nous avons toujours dénoncé le clientélisme la mauvaise gestion de nos gouvernements, tout cela crée des tensions, des frustration et développent des sentiments d’exclusion à l’échelle de nos pays africains, cela doit-il justifier une violence armée ?

Les affrontements interethniques au Nigeria et le découpage du soudan en deux Etats sont sous nos yeux pour nous indiquer jusqu’où peut aller une rébellion. Y a-t-il une volonté d’affaiblir l’Etat en Afrique ? Nous condamnons moralement et politiquement toutes les rébellions ainsi que les meurtres, les viols, les vols, la violence gratuite et les destructions des biens qui découlent de cette posture à la fois, minable, immorale et indigne.

Dans le cas de la Côte d’Ivoire, la rébellion fût une forfaiture, prendre le fusil contre son propre peuple et tuer des innocents pour faire triompher la cause d’un homme et d’une ethnie sur le reste de la nation est une forme élevée de brigandage, ce qui est un complot contre la paix, la cohésion nationale et un grave manquement contre l’intégrité de la Côte d’Ivoire, ce qui sont aux yeux de tous des acquis sacrés

Car finalement la situation actuelle n’a pas résolu le problème de la cohabitation harmonieuse entre les différentes populations ivoiriennes. De ce point de vue la rébellion fut une grosse erreur et une atteinte contre la vie et la survie de la Côte d’Ivoire. Il faut la condamner fermement et avoir le courage moral de l’exprimer sans l’ombre d’une ambiguïté.

X – Les FRCI, les ivoiriens et l’Etat de droit

Notre frère le Dr Allassane Ouattara, doit convaincre les ivoiriens de sa bonne foi, surtout prouver au quotidien qu’il est le président de tous les ivoiriens et qu’il n’a rien à avoir avec les bastonnades, les perquisitions nocturnes sans aucun mandat délivré par un tribunal. Les occupations physiques des maisons dont certaines ont été achetées par crédit bancaire avec des traites hypothécaires qui ne sont pas encore terminées.
Ne parlons même pas des viols, des vols, des plantations occupées, des coupeurs de routes et autres pillages qui ont transformé la Côte d’Ivoire en un far West, digne de ce nom. Nous sommes en droit de nous poser cette question grave : Qui a introduit cette troupe de criminels dans la vie politique et sociale de la Côte d’ivoire ? Nous posons toutes ces questions car elles seront utiles demains aux ivoiriens au moment de recoudre le tissu social de la Côte d’Ivoire divisée.
Les soldats coupables des exactions pouvaient-ils agir autrement ? Pouvait-on attendre d’eux qu’ils soient les protecteurs de nos populations et les gardiens de la loi ou d’un ordre nouveau de paix et de fraternité entre ivoiriens ? Cette violence inutile des FRCI contre les populations ivoiriennes, est-elle un ordre du président de la république chef des armées ?

Si non pourquoi n’ordonne t-il pas depuis longtemps la cessation de toutes ces brutalités qui font de lui et de son gouvernement les représentants d’un Etat barbare comparable à la Pologne du général Jaruzelski? Le mode opératoire des FRCI, est une faute et une grave erreur politique. Leurs agissements nous font désespérer de la Côte d’Ivoire comme protectrice de chaque ivoirien et comme garante des libertés publiques ainsi que de la paix sociale.
En observant de près, on se rend compte que non seulement les FRCI, pouvaient se conduire différemment, car ils avaient toutes les données pour être conscients le la situation que leurs comportements créeraient dans le pays et prévoir les conséquences de leurs actes. Ce ne sont donc pas des actes isolés et fortuits qui ont fait d’eux des brigands et des criminels, mais un choix conscient, planifié et prémédité.
C’est une faute, une erreur et une forfaiture pour utiliser le langage des juristes, qui leur est donc imputable. Il est donc inutile de transférer en fanfare, Laurent Gbagbo, à La Haye, toutes sirènes hurlantes. Dans le but d’éloigner un adversaire politique et de se donner bonne conscience quand on n’est pas capable sur place de rendre un minimum de quiétude aux ivoiriens dans leur propre pays.

Nous laissons aux criminologues, aux psychologues, aux psychiatres, aux sociologues et aux politologues le soin de déterminer qui a construit ces robots tueurs. Puisse que le Dr Allasse Ouatera, nous a dit qu’il n’y aura plus d’impunité pour les crimes de sang, c’est donc au procureur qui soutiendra l’accusation devant le tribunal militaire s’il y a procès, de déterminer qui a mis en mouvement cette machinerie indigne, criminelle et criminogène qui a conduit la Côte d’Ivoire dans un immense lac rouge de sang humain et de souffrances parfaitement évitables.

Nous disons toutes ces choses graves sans une once de haine au fond de nous. Car persuadé que ce n’est pas chacun de son côté qu’il faudra rebâtir la Côte d’Ivoire, mais ensemble. Il y a donc au fond de chaque ivoirien un faisceau d’espérance, de confiance en l’homme, dans des attitudes morales et éthiques pour ne point tuer pour gouverner, ou gouverner pour tuer. Mais gouverner pour le bien de tous.

Il y a une norme dont la fonction sociale est de garantir la vie humaine. Elle garantie la sécurité en protégeant la vie comme valeur suprême, cette norme est : << tu ne tueras point >> tu ne tuera pas car c’est interdit. On peut donc l’exprimer également en terme d’obligation par respect pour la vie humaine.

Chaque homme politiques ivoiriens et chaque membres des forces de l’ordre et de sécurité de Côte d’ivoire est concerné par cette norme << tu ne tueras point >> afin que les ivoiriens n’inscrivent pas en masse leurs noms sur la liste des martyrs des régimes criminels.

XI – Postulat de conclusion générale

Notre plus grande douleur à la fin de cette anthologie du désespoir, est cette question douloureuse. Pourquoi en 1963 au moment du faux complot, tous ceux qui savaient que les accusés étaient innocents avaient-ils gardé le silence ? Pourquoi tous les experts qui étaient hier devant les micros pour nous expliquer les bienfaits de la télévision éducative n’ont pas eu l’occasion de s’expliquer sur l’échec monumentale de leurs expertises ?

Pourquoi le FPI, qui voulait asseoir une refondation juste et durable de la vie politique, a-t-il pu organiser des concours de police et de gendarmerie avec plus de la moitié des recrues appartenant à l’ethnie bété ? Où étaient tous ceux qui piaillent aujourd’hui quand on égorgeait des innocents à Abobo et quand on brûlait les gens vivants à Yopougon comme dans les temps douloureux de l’inquisition ?

Pourquoi dans les moments sombres de l’ivoirité, aucune voix au PDCI-RDA ne s’était élevée pour protester fermement contre cette infamie ? Pourquoi aujourd’hui au sein du RDR, aucune voix ne s’élève pour plaider haut et fort l’avènement d’un compromis historique avec l’opposition pour rassurer les uns et les autres pour que la paix s’installe durablement en Côte d’Ivoire ?

Voilà pourquoi le fond de notre pensée n’a pas varié depuis deux décennies. Nous n’avons jamais rencontré Laurent Gbagbo. Nous n’avons jamais mangé à la table d’Henri Konan Bédié. Nous ne connaissons pas le Dr Allassane Ouattara. Ils peuvent tous témoigner que nous ne sommes pas dans le long rang de leurs courtisans. Nous sommes libres et personne sur cette terre ne nous fera dire ce que nous ne pensons pas. Nous ne devons rien au personnel du marigot politique ivoirien.

Nous avons quitté la Côte d’Ivoire quand Houphouët était au pouvoir en 1989. Nous ne mettrons jamais les pieds dans les partis politiques ivoiriens. Parce qu’ils sont tous sclérosés et frappés d’une infertilité congénitale qui les rend incapables de féconder le bonheur et le bien être commun.

La preuve est sous nos yeux. Si demain vous prônez en toute bonne foi, un dialogue utile pour construire la réconciliation de tous les ivoiriens, une rencontre fraternelle entre les vainqueurs et les vaincus de la crise électorale. Le retour des réfugiés, la mise sous protection du président de la république ivoirienne de la famille de Laurent Gbagbo, une amnistie en faveur des prisonniers politiques. Dédommager ceux qui ont tout perdu, reconstruire la paix par nous même en tendant la main aux autres pour atténuer les souffrances, les crispations inutiles et regarder dans la même direction pour rebâtir l’avenir d’une Côte d’ivoire commune.

Nous ne donnons pas chère la peau de celui qui tiendra de tels propos. On détachera les chiens pour qu’ils lui sautent à la gorge. Qui est-il pour nous donner des leçons et nous dire ce que nous devons faire ? Il est Akan de par son nom il est du PDCI et peut être même c’est un LMP ?

Il se prend pour qui ? Si nous l’attrapons, nous allons l’égorger pour qu’il sache que la Côte d’ivoire n’a pas besoin de lui. Qu’il s’occupe de ses affaires et qu’il reste bien au chaud là où il est. Et d’ailleurs il n’est rien. C’est un faux type. Sincèrement que peut-on attendre d’un pays où au plus haut niveau de l’Etat par médiocrité on raisonne de façon aussi minable ?

Dans l’histoire c’est quand l’intelligence déserte les sociétés humaines que la barbarie devient possible. Dans le stalinisme triomphant les enfants dénonçaient leur père et les femmes en faisaient de même contre leur propre mari. Nous parlons ici de tragédie réelles et non d’une fiction.

Nous observons la scène politique ivoirienne depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. C’est donc au moment où d’autres s’agrippent avec majesté sur leurs certitudes polpotistes et polpotiennes, dans une crise sans fin avec toutes les souffrances pour notre peuple et la quiétude pour eux-mêmes. Que nous rappelons ici la fragilité de l’Etat ainsi que la faiblesse des structures sociales d’une Cote d’Ivoire exsangue, aggravées par une crise politique et économique profonde, qui constituent le terreau de toutes les subversions et de toutes les instabilités.

Le tribalisme et la force militaro-fasciste ne peuvent pas être des solutions à la misère des ivoiriens. Le dialogue et les luttes démocratiques ont pût contenir puis neutraliser l’apartheid en Afrique du sud. Avant d’ouvrir la voie aux choix populaires. Le même préalable est valable aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Reconstruire la Côte d’ivoire sur de nouvelles bases, cette fois dans le moule de la raison dans lequel s’arrimeront tous les ivoiriens pour servir la patrie commune et le bien de tous.

Dans cet esprit, la plus grande victoire sera celle que les ivoiriens remporteront sur eux-mêmes, puis-que le plus difficile sera de conjurer la violence qui ensanglante le pays pour faire place à une paix juste et durable au pays des éléphants. Nous ne sommes ni Bété, ni Malinké, ni Baoulé et nous seront plus à l’aise pour soutenir notre frère le Dr Allassane Ouattara, si c’est cela son souci.

Nous applaudirons des deux mains toutes les initiatives qui iront dans cette direction. Pour construire la paix au lieu de s’abîmer dans l’orgueil suicidaire qui nous a toujours conduit à des rendez vous manqués, à des désillusions, à des espérances trahies et à la honte de notre cheminement historique avec notre présent de ruine, de larmes et de sang. Notre frère le Dr Allassane Ouattara peut-il gagner ce pari qui est à sa portée ?

Nazïm Hikmet, le grand poète turque qui passa 17 années de sa vie en prison au nom de ses convictions démocratiques, nous convoque ici dans ses écrits depuis la fenêtre de l’infirmerie d’une prison turque :

« Je suis dans la clarté qui avance. Mes mains sont toutes pleines de dési.r Le monde est beau. Mes yeux ne se lassent pas de regarder les arbres Les arbres si verts, les arbres si pleins d’espoir Un sentier s’en va à travers les mûriers Je suis à la fenêtre de l’infirmerie Je ne sens pas l’odeur des médicaments Les Oeillets ont dû s’ouvrir quelque part Etre captif, là n’est pas la question Il s’agit de ne pas se rendre.  »

A notre frère le Dr Allassane Outtara, qui a aujourd’hui plus de responsabilités que nous tous. À Henri Konan Bédié, à Laurent Dona Fologo, à Mamadou Koulibaly, à Miaka Ouretto, le président actuel du FPI, à notre devancier Bernard Blin Dadié. Aux militants du RDR qui avaient vécus hier l’humiliation de l’ivoirité dans leur chair.
À tous les partisans du jusqu’auboutismes de la rébellion ethno politique de Soro Guillaume. Au PDCI-RDA, qui a conduit la Côte d’Ivoire à l’indépendance. À tous les prisonniers de la refondation, aux patriotes ivoiriens, aux FRCI qui sèment la mort et le désespoir et à tous nos frères et soeurs exilés dans les pays voisins.
Nous envoyons vers vous un message venant de la montagne de notre douleur, de l’amertume et de la désillusion commune des ivoiriens. La Côte d’Ivoire existe. Aidons la à se relever. Nous ne sommes les captifs de personne. Refusons tous de nous rendre pieds et points liés à la fatalité. Libre nous sommes et libre nous devons l’être jusqu’à
la fin de nos jours.

Merci de votre aimable attention.

Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en Communication
Lugano (Suisse)
Mail : nzinicolas@yahoo.fr

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