Santé communautaire – 3 mois d’arriérés de salaires, les agents menacent

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Soin de santé communautaire Après trois mois d’arriérés de salaires les agents des Escom menacent La redevance de 1,85 milliards FCFA toujours en suspens

Les agents des Établissements sanitaires communautaires (Escom) de Côte d’Ivoire accusent trois mois d’arriérés de salaire, depuis le mois décembre 2011 à ce jour. Acculés jusqu’au bout par leurs locataires, à qui ils doivent des frais de loyers ainsi que d’autres charges antérieures et quotidiennes (factures d’eau et électricité, nourriture, etc), la grogne monte. Ils veulent arrêter le travail. « Si le gouvernement a mis fin à la gratuité pour laquelle vous avez accusé des retards de salaires et que ce même gouvernement revient à la gratuité ciblée, c’est qu’il a pris toutes les dispositions », soutiennent certains locataires de ces agents. Ces derniers avaient perçu leurs arriérés de salaire d’avril à décembre 2011, pour certains, et d’octobre à décembre pour d’autres. A cet effet, les agents payeurs du Trésor avaient délocalisés leurs services à l’auditorium de la Caistab, sis au Plateau. Par ailleurs, selon notre interlocuteur, qui sert de relais entre le ministère de la Santé et son Escom, le sous-Daf, M. Gueyo, « a du mal à donner une date précise de paiement des arriérés ». Il se murmure que les agents n’auront comme salaire que les mois de janvier et février 2012. « Il faut préciser que dès le lancement de la gratuité (Ndlr : en avril 2011), une cellule de traitement de données a été mise sur pied par le cabinet du ministère de la Santé, regroupant la Direction générale de la santé, la Direction des affaires financières (Daf), ainsi que tous ceux qui sont impliqués dans le traitement de ces dossiers. Il revient aux responsables des Établissements sanitaires communautaires (Escom) de nous faire monter les données mensuelles, qui comprennent les manques à gagner au niveau de leurs structures, c’est-à-dire le coût des actes et aussi, mensuellement, nous faire parvenir l’état des salaires de leurs agents. Le constat qui se dégage c’est que la collecte des données est l’une des plaies au niveau du ministère de la Santé. A ce jour (Ndlr : vendredi 30 décembre 2011), c’est maintenant que certaines structures nous font parvenir les données de quatre à cinq mois de leur structure, concernant les premiers mois (il nous les brandit). Toutes les structures ne sont pas au même diapason. Nous recevons des données disparates, or le Trésor, qui est notre interlocuteur, est beaucoup méticuleux sur le traitement des données. Notre travail est de les compiler et de les lui transmettre pour paiement. Depuis une dizaine de jours, des dispositions ont été prises pour payer tous les cas constatés pour l’année 2011. Nous avons reçu l’assurance du Trésor de valider les états qui ont été faits. Cela dit, le ministère de la Santé ne doit aucun mois de salaire, excepté les cas qu’on qualifie de retardataires », nous confiait, l’administrateur des affaires financiers, du ministère de la Santé, Amani Yao Joseph, lors d’un entretien. A quand la fin d’une telle situation qui en rajoute aux difficultés financières liées à la cherté de la vie ?

La réaction du ministère de la Santé

Du côté du ministère de la Santé publique, ce sujet semble sensible à tel point que personne ne veut se hasarder à donner une date de paiement des arriérés. Étant donné que, selon notre source, c’est la responsabilité de l’Etat qui est engagée. Par ailleurs, Amani Yao Joseph, joint par téléphone, nous a rassuré que « des dispositions sont en train d’être prises à leur niveau ». Aussi a-t-il révélé que les trois de salaire d’octobre, novembre, décembre 2011 « ont été payés sans attendre l’état exhaustif des Escom, afin que les agents fêtent dans de bonnes conditions ». En effet, c’est environ 2 milliards FCFA comme salaire que l’Etat a injecté en décembre 2011 dans la gratuité des soins, pour éponger les arriérés de salaire des agents des Escom. Outre le problème lié aux retards des salaires, les deux fédérations des Escom évoquaient, au cours d’une conférence de presse, le problème de la redevance qui s’élève, selon eux, à 1 milliard 850 millions FCFA.

SERIBA KONE

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