Vers la libération des 21 gendarmes pro-Abéhi

«Le juge est à la recherche de la vérité. Nous sommes en train d’aller vers la déculpabilisation des gendarmes». Ces propos sont de l’avocat civil des 21 gendarmes proches de l’ex-commandant du Groupe d’escadron blindé (GEB) de la gendarmerie nationale, Jean-Noël Abéhi, inculpés par le Tribunal militaire d’Abidjan, entre autres, pour atteinte à la sûreté de l’État, violation de consignes, détention illégale d’armes de guerre. Après trois semaines de procès, au 17ème étage de la tour Ade la cité administrative au Plateau, le juge George Kouamé Kouakou a suspendu hier jeudi 29 mars l’audience, faute d’informations «sérieuses». Ainsi, pour un supplément d’informations sur l’affaire, des commissions rogatoires ont été émises, notamment auprès des autorités policières de Grand-Bassam, de la gendarmerie du Port autonome d’Abidjan, de M’bahiakro. Dans l’attente desdites informations qui devraient «culpabiliser ou déculpabiliser» les gendarmes inculpés, le juge a estimé que le dossier n’était pas en état d’être jugé. De ce fait, l’affaire a donc été renvoyée au jeudi 5 avril 2012, en espérant que les résultats des commissions rogatoires soient concluants pour le commissaire du gouvernement représentant le ministère public. A l ‘issue de l’audience, l’avocat des 21 gendarmes, Me Raoul Gohi Bi, a expliqué la situation à la presse. «Le Tribunal militaire est en train de chercher des éléments sérieux pour culpabiliser ou déculpabiliser les éléments», a déclaré l’avocat, estimant que le dossier, étant en citation directe, les gendarmes écroués devaient bénéficier d’une liberté provisoire. «C’est une injustice», a-t-il laissé entendre, ajoutant que le procureur de la République n’a même pas suffisamment d’informations dans cette affaire pour maintenir ses clients derrière les barreaux. «Nous avons eu de rares témoins à charge. Il y a une vacuité on ne peut plus terrible. Tous les gendarmes ont nié les faits qui leur sont reprochés. La défense est à l’aise. On est en train de re verser les choses», a indiqué Me Gohi Bi. Toutefois, il a affirmé avoir confiance en ce tribunal et au juge qui présente de bonnes dispositions à vouloir faire triompher la vérité. Cependant, Me Gohi Bi a estimé que si l’un de ses clients est reconnu coupable, il devra répondre de ses actes devant la loi. Mais si cela n’était pas le cas, il faudrait que les 21 gendarmes ayant servi sous le chef d’escadron Jean-Noël Abéhi soient purement et simplement relâchés. Pour revenir au message radio qui serait à la base des tirs d’armes automatiques à la caserne de gendarmerie d’Agban dans la nuit du 14 au 15 octobre 2011, l’avocat a présenté une situation. A l’entendre, le commandant Abéhi ne serait pas à la base dudit message dans la mesure où «il est activement recherché par les autorités hors de nos frontières». Ensuite, selon lui, le Bureau des télécommunications et de l’information (BTI) de la gendarmerie devrait normalement vérifier «la traçabilité» du message imputé à l’ex-patron du GEB. Un autre fait et non des moindres qui pourrait disculper le commandant Abéhi dans cette affaire, c’est que les postes de radio ne peuvent émettre que dans un rayon de 12 km «Ça ne peut pas être le commandant Abéhi. On ne peut pas se moquer de nos forces de l’ordre. Tout cela s’est fait dans la précipitation. Ce n’est pas un tribunal qui rendra service à qui que ce soit», a sou tenu Me Gohi Bi, ajoutant que le nom de code «Bison» est attribué de fait à tout commandant du GEB. «Donc le nouveau commandant s’appelle aussi Bison», a-t-il laissé entrevoir.

L’Inter
Hervé KPODION

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