Chronique diplomatique – Hollande ou Sarkozy… rien ne changera en Afrique

Dans quelques semaines, l’élection présidentielle française, tiendra en haleine, toute l’Afrique. Et, particulièrement l’Afrique francophone. Dans cette course à l’Elysée les deux grands partis et mouvements politiques seront en compétition. Qui de la gauche, ou de la droite va-t-il gouverner la France ? C’est bien cette question géo-émotion, qui envahit le continent et les Africains à quelques jours de l’élection en France. Les Africains peuvent-ils sortir un jour de ce cercle vicieux ? Politiquement je ne crois pas. Parce que depuis plus de 50 ans d’indépendance, les gouvernements africains successifs sont accrochés à cet événement français, qui parfois détermine l’avenir de la coopération avec Abidjan, Dakar, Cotonou, Lomé, Libreville, Bangui. C’est cette démocratie émotive de Gauche ou Droite française que l’Afrique particulièrement francophone, partage avec l’Elysée, depuis plus de 50 ans d’indépendance. Mais la France, Gauche ou Droite, ne changera jamais sa façon de ‘’s’asseoir’’ en Afrique, particulièrement francophone. Vous me demandez, comment sortir de ce cercle vicieux franco-africain ? Probablement pas maintenant. Le signe est là : après 50 ans d’indépendance, l’Afrique francophone n’a jamais fait un véritable plan ‘’Marshall’’ de son propre développement. Pour moi, l’élection présidentielle en France n’est pas un événement. François Hollande élu, ou Nicolas Sarkozy réélu, rien ne changera en Afrique. La seule bonne nouvelle pour la presse diplomatique, c’est qu’il y a une alternance à l’Elysée : Gauche ou Droite, Droite ou Gauche, c’est tout. Mais cette alternance, souhaitée par la classe politique française est rapidement transformée en liaisons dangereuses vers l’Afrique pour les présidents africains. Aucun chef d’Etat d’Afrique, surtout francophone n’échappe aux pressions de la Droite ou de la Gauche française au pouvoir. Sans fausse honte, le Général De Gaulle, Georges Pompidou, Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac ont rongé l’Afrique par ce duo gauche-droite française. De 1958 à 2012, l’Elysée a imposé parfois, aux palais présidentiels africains, des expériences politiques, diplomatiques ou militaires, qui ont engendré des conflits constitutionnels, des débats de succession inachevés, des coups d’Etat militaires, ou des affrontements ethniques. En Centrafrique, au Tchad, au Burkina, à Madagascar, au Mali, en Côte d’Ivoire, la Droite ou la Gauche française a fait toutes sortes de démonstrations et de stratégies politiques avec l’empereur Bokassa 1er, Hissene Habre, Thomas Sankara, Marc Ravalomane, Moussa Traoré, Félix Houphouët-Boigny. Mais, les présidents français, de la gauche ou de la droite, ne sont pas seuls dans leur domination absolue, en Afrique. L’Afrique, elle-même est vilipendée par les africains eux-mêmes. Elu président, la première visite d’Etat est réservée au chef de l’Etat français, Gauche ou Droite à l’Elysée. Et, sans aménagement, l’Elysée ou le Quay d’Orsay sa ligne de besoins… sans coup férir, on appelle cela la ‘’coopération’’, où le président africain signe tout sans l’avis du parlement de son pays. C’est pour cela, j’écris que la Gauche ou la Droite au pouvoir en France, Nicolas Sarkozy ou François Hollande, vainqueur de l’élection présidentielle, rien ne changera en Afrique. Savez-vous, que dans la campagne présidentielle, Ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy ne parle de l’Afrique ? Et, les africains ne comprennent rien, installés dans une émotion politique gauche-droite dont l’essentiel n’est pas l’avenir de leur continent. C’est pourquoi, les propos de 4 chef d’Etat africains, m’ont fait sourire à l’invitation de Nicolas Sarkozy à Paris, quand ils déclaraient que le « coopération avec Paris est le fruit d’une approche juste ». Tout le monde connaît cette formule diplomatique. Mais, Gauche et Droite française savent ‘’orienter’’ l’aide française au développement en tenant compte de l’importance des services rendus, des palais présidentiels africains à l’Elysée.

Par Ben Ismaël
L’Intelligent d’Abidjan

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