Bakayoko « C’est pas tous les exilés rentrés qui sont inquiétés »

Hamed Bakayoko, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur : “Tous les exilés rentrés ne sont pas inquiétés”

Le Patriote

Juste après la clôture des travaux de deux jours de conclave entre le gouvernement et son opposition à Grand-Bassam, pour l’amorce du dialogue républicain, le ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, a répondu aux questions des journalistes à travers une conférence de presse. Nous vous proposons l’intégralité des échanges.

Nous avons constaté que le Front populaire ivoirien n’a pas signé le communiqué final du conclave. Qu’est ce qui s’est passé?

Hamed Bakayoko : Ce que je peux dire, c’est que vous avez été témoin de la présence d’une délégation de cinq membres du FPI à l’ouverture et pendant les travaux du conclave. Cette délégation était conduite par Dano Djédjé et Marie Odette Lorougnon. Ils ont participé aux travaux avant de s’excuser auprès du Premier ministre pour aller préparer leur convention.

Le FPI n’a pas singé le document. Doit-on comprendre que ce texte n’engage pas ce parti?
Si vous parcourez le document en détail, vous verrez que l’engagement des partis parle de réconciliation, de la consolidation de la paix, de la libération des détenus, du dégel des avoirs. Je serais surpris que le FPI ne partage pas ces préoccupations.

Excusez d’insister. Le FPI aurait pu laisser au moins une personne pour la signature du document. Le FPI a souhaité un dialogue direct avec le gouvernement. Que répondez-vous à cette doléance?

Laurent Dona Fologo : Je ne vais pas tenir la langue de bois. Vous avez suivi la valse de positions de ce grand parti de l’opposition qui était au pouvoir. Au début on a dit que le FPI ne veut pas participer au conclave. Parce que ce dialogue avait commencé avec le FPI et sur les questions difficiles, il y a eu rupture. Or nous ne voulons pas qu’en Côte d’Ivoire il y ait rupture du dialogue. Je suis parti en Afrique du Sud en 1975 sous Houphouët Boingy pour lancer le dialogue. Aujourd’hui, le président de la Côte d’Ivoire poursuit cette route du dialogue. Il était au Mali, à Dakar, il se bat pour la paix au Mali et en Guinée-Bissau. Nous ne pouvons pas courir dehors pour prêcher le dialogue et ne pas le pratiquer chez en Côte d’Ivoire. C’est pourquoi, nous nous réjouissons de la signature du document par les partis politiques. Parce qu’un parti en vaut un autre. Nous avons décidé de reprendre le fil du dialogue parce que le président de la République dès son arrivée, a dit qu’il tend la main pour la réconciliation et la paix. Nous nous sommes rendus au Golf pour dire que nous prenons la main. Nous sommes pour que la Côte d’Ivoire se relève et reparte. Quand on aime son pays, on doit travailler dans ce sens quelque soit le président en place. Le FPI avait dit qu’il ne venait pas. Puis, subitement il est arrivé. A l’ouverture, des grandes figures du FPI, Dano Djédjé, Marie Odette étaient là. Ils ont participé, toute la première journée, aux travaux. Ils ont pris la parole et M. Dano Djédjé a dit : «nous étions venus en qualité d’observateurs mais compte tenu de la qualité et du niveau des travaux, je peux vous dire que nous repartons réconfortés et nous allons dire à notre parti de s’engager dans la voie de la réconciliation». Après, il a demandé au Premier ministre, la permission de se retirer pour la préparation de la convention de son parti. Il a été le dernier qui a pris la parole au cours du conclave, il était pratiquement 20 h. Voilà ce qui s’est passé. Aujourd’hui, il n’est pas là. Quand vous le verrez posez-lui la question et il vous dira ce qu’il a dit et fait à Bassam avec nous. Pour nous qui avons soutenu la vision et la combat du président Laurent Gbagbo, sommes convaincus qu’il faut aider son pays même quand on perd et quelles que soient les conditions dans lesquelles on a perdu. Il faut se remettre au travail pour faire avancer le pays. Nous n’allons pas passer tout notre temps dans les querelles pour hypothéquer l’avenir des jeunes et des enfants. Le président Ouattara se bat pour créer des emplois pour les jeunes et nous ne pouvons l’empêcher de faire cela. Je le dis et je le répète, en Côte d’Ivoire, je ne serai jamais du coté de ceux qui empêchent le pas d’avancer quelles que soient les raisons. Le FPI n’a pas signé mais dans le communiqué, il s’est engagé dans le processus de réconciliation nationale.

Hamed Bakayoko : Je voudrais compléter les propos du président Fologo. Aujourd’hui, nous n’avons pas eu de discussion de fond. Nous avons travaillé pour l’adoption du communiqué final. Les discussions de fond se sont déroulées hier. Ce que je voudrais noter depuis la fin de cette crise, est que le président de la République a tendu la main. Je ne me souviens pas qu’on ait créé des difficultés à tous ceux qui ont répondu à son appel. Que ce soient des militaires comme des civils. Nous disons que tous ceux qui s’engagent dans le processus de réconciliation ont la garantie qu’ils seront bien reçus en Côte d’Ivoire.

Retranscris par Lacina Ouattara

Le Patriote

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