La difficile évaluation du blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest

Côte d’Ivoire: la difficile évaluation du blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest

Par RFI

Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba) vient de tenir sa seconde réunion technique de l’année à Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Les experts se sont séparés ce vendredi 4 mai après trois jours de travaux.

Quel est le montant de l’argent blanchi chaque année en Afrique de l’Ouest ? Le Giaba ne donne aucune précision cette année. Mais dans un rapport publié l’année dernière, il avait évalué ce montant à plus de 221 000 milliards de francs CFA, c’est 70 fois le budget de la Côte d’Ivoire ou 15 fois celui du Nigeria.

La directrice générale adjointe du Giaba, Elisabeth Ndèye Diaw, explique la difficulté de cette absence de précision. « À chaque fois les chiffres changent. Mais ce qu’on peut dire c’est que la plupart des blanchiments d’argent est due au fait qu’il y a beaucoup d’informel en Afrique ».

Mais à l’économie informelle, il faut ajouter l’argent plus ou moins sale, provenant d’autres sources illicites : corruption, trafic de drogue, trafic d’armes, trafic de divers produits contrefaits, trafic d’êtres humains, contrebande et fraude fiscale. La lutte contre le blanchiment d’argent, ce n’est pas seulement une question éthique, ajoute Elisabeth Ndèye Diaw.

« Quant un Etat fait beaucoup de blanchiment dans son système financier, les banques risquent de tomber en faillite. Sur le plan politique c’est pire, parce que les blanchisseurs font tout pour contrôler tout un pan de l’économie. Ils achètent les consciences, ils achètent les hommes du pouvoir, ou bien ils mettent leurs hommes dans les méandres du pouvoir ! »

Le Giaba a déjà évalué 13 des 15 pays de la Cédéao. Il lui reste la Guinée et la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire où l’évaluation commence ce lundi 7 mai et pour quinze jours.

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