L’Ouest, théâtre de nouveaux combats au moins 10 morts en 48H

Alassane Ouattara visite l'Ouest avril 2012

SYNTHESE

Xinhua – L’ouest ivoirien est le théâtre de nouveaux combats qui ont fait au moins 10 morts mardi nuit dans le village de Sieblo-Oula (15 km de Taï) après l’attaque dans laquelle ont péri vendredi sept Casques bleus de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et une dizaine de civils et de militaires ivoiriens.

Selon des sources concordantes, au moins 10 assaillants ont été tués mardi nuit par des militaires ivoiriens appuyés par des Casques bleus.

Les assaillants avaient auparavant attaqué lundi nuit le village de Siéblo-Oula, tuant trois villageois et un élément des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) sans compter de nombreux blessés et des habitations détruites.

La riposte des Forces de l’Onu et de l’armée ivoirienne a permis de mettre hors d’état de nuire 10 personnes parmi les assaillants qui tentaient de fuir vers le Liberia voisin.

Le ratissage est en cours pour retrouver les fuyards le long du fleuve qui sépare la Côte d’Ivoire et le Liberia sur plusieurs centaines de kilomètres.

Vendredi, au moins 10 civils et militaires ivoiriens et sept soldats de l’Onu avaient été tués dans la localité de Taï.

Selon la télévision nationale, l’attaque avait été menée par près de 50 assaillants venus du Liberia.

Le ministre ivoirien délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, avait annoncé un renforcement du dispositif sécuritaire dans la région avec 140 Casques bleus et 150 éléments des FRCI supplémentaires.

Un plan de contrôle de la frontière ivoiro-libérienne est en cours de préparation avec l’ensemble des Forces de l’Onu, les FRCI, l’armée libérienne et la Mission des Nations unies au Liberia ( Minul).

Le Liberia a annoncé la fermeture de sa frontière avec la Côte d’Ivoire.

Ces attaques ont accentuées les questions humanitaires dans la région avec un flot important de personnes déplacées.

SITUATION HUMANITAIRE PRECAIRE

Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (Ocha), ces nouvelles attaques ont accru le nombre de personnes déplacées dans cette région.

« A ce jour, les acteurs humanitaires estiment à environ 5 000 le nombre de personnes déplacées, dont une majorité de femmes et d’enfants dont la situation demeure précaire », indique un communiqué du Bureau publié mercredi.

« Ces derniers événement ont des conséquences graves sur les populations civiles et affectent sérieusement le travail des humanitaires sur le terrain, les empêchant d’accéder aux populations vulnérables », déplore le Coordonnateur humanitaire de l’Onu, Ndolamb Ngokwey.

La plupart des déplacés, arrivés en majorité à Taï, sont hébergés dans des familles d’accueil.

Le climat de peur qui s’est installé dans la région, pousse les gens à « quitter leur village de manière préventive », soulignent les humanitaires qui déplorent ces attaques répétées qui représentent non seulement « une menace pour la protection de ces populations civiles, mais aggravent aussi les traumatismes » déjà vécus lors de la crise post-électorale traversée il y a plus d’un an.

La région de l’Ouest a payé un lourd tribut aux violents affrontements post-électoraux qui ont fait au moins 3 000 morts selon les autorités ivoiriennes.

L’ouest ivoirien est le théâtre d’attaques perpétrées par des hommes armés qui ont fait au moins 40 morts depuis juillet dernier, selon Human Rights Watch.

L’organisation internationale a attribué ces attaques à des partisans de l’ex président Laurent Gbagbo « farouchement » opposés au gouvernement d’Alassane Ouattara et qui mènent leurs attaques à partir du Liberia voisin.

Mardi, au journal télévisé du soir sur la première chaîne publique, le ministre ivoirien de l’Intérieur, Hamed Bakayoko, a dévoilé un plan de déstabilisation de la Côte d’Ivoire par des civils et militaires favorables à l’ancien président en exil dans des pays de la sous région ouest africaine.

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