Côte d’Ivoire: de nouvelles interpellations de militaires

Hamed Bakayoko

Par RFI

Côte d’Ivoire: nouvelles interpellations de militaires soupçonnés de complot contre le pouvoir

Des arrestations au sein de l’armée ont eu lieu en Côte d’Ivoire depuis la révélation le 12 juin 2012 d’un complot visant à renverser le pouvoir. Il a été découvert au mois de mars par le service de renseignement, selon le ministre ivoirien de l’Intérieur. Les interpellations de ces derniers jours concernent des hommes de troupes et des officiers. A la limite de la légalité, l’armée s’en mêle, avant un éventuel renvoi des dossiers devant le tribunal militaire.

Les dernières interpellations en date concernent trois officiers de l’armée de l’Air : le médecin-chef, le responsable du centre d’instruction des fusiliers commandos et le chef du bureau informatique.

Officiellement, les trois gradés sont retenus à l’état-major des Forces républicaines de Côte d’Ivoire pour insubordination. Une façon d’empêcher les curieux et autres défenseurs des droits de l’homme d’en savoir plus sur leur sort puisqu’il ne s’agirait que d’une affaire d’indiscipline. Autrement dit, une affaire interne à l’armée.

En réalité, selon une source interne à l’état-major, après leur arrivée il y a une semaine, la cellule chargée de leur dossier a d’office décrété une détention de cinquante jours pour les trois officiers (un colonel, un commandant et un lieutenant), soupçonnés d’avoir mené des activités subversives. Y aurait-il un lien avec le complot déjoué au mois de mars ?

Notre source n’en dira pas plus mais elle a confirmé que six autres militaires du camp de Daloa, dans le centre-ouest du pays, ont été emmenés à Abidjan le 19 juin dernier. Leur point commun avec les trois gradés est d’être issus des ex-Forces de Défense et de sécurité, qui avaient soutenu Laurent Gbagbo lors de la crise post-électorale.

Ils sont aussi soupçonnés d’avoir posé des actes portant atteinte à la sûreté de l’Etat et une enquête est également en cours pour déterminer leur implication dans ce que le pouvoir ivoirien appelle aujourd’hui une vaste tentative de déstabilisation, qui aurait été préparée en prévision de l’audience de confirmation ou d’infirmation des charges contre l’ex-président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale. Une audience initialement prévue le 18 juin dernier qui a été reportée au 13 août prochain.
Source: RFI

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