Dembélé Balla chef-adjoint des dozo de Duékoué: « Ceux qui nous critiquent savent ce qu’ils ont fait »

Dembélé Balla

Entretien réalisé par Kra Bernard L’Expression

Certaines populations affirment que les dozo étaient en première ligne lors de l’attaque du camp de Nahibly. Que pouvez-vous répondre ?

Je ne peux pas répondre par l’affirmative ou par la négative. Nous avons un système de rotation qui fait que certains de nos éléments viennent de la brousse pour venir monter la garde en ville. Nous sommes 11 groupes et la majorité des dozo sont des planteurs. Nous avons un système de rotation qui fait que tous les 20 jours, chaque dozo vient monter la garde pendant deux jours à Duékoué et retourne dans sa plantation. Si des dozo sont en route pour la ville et se rendent compte qu’il y a des affrontements en un lieu, dans leur mission de sécurisation, il est de leur devoir de s’arrêter pour voir ce qui se passe. Je peux vous dire, en tant que responsable, que les dozo n’ont rien à avoir avec ce qui s’est passé au camp de Nahibly.

Si votre mission est de sécuriser les populations, pourquoi vos éléments ne sont pas intervenus pour stopper les tueries du camp de Nahibly ?

Il y avait ce jour là sur les lieux les éléments de la force régalienne que sont la gendarmerie, la police, les Frci et même les forces impartiales. A partir de cet instant, les dozo ne pouvaient plus intervenir en prenant le devant des choses.
Les dozo sont abondamment cités dans plusieurs vilaine affaires. Que faites-vous pour extirper les mauvais grains de vos rangs ?

Bien avant les événements de Nahibly, nous avons commencé à déshabiller et désarmer systématiquement les dozo qui ne disposent pas de carte.

Que faut-il faire selon vous, pour que la population ait à nouveau confiance aux dozo ?

J’ai communiqué tous mes numéros de téléphone dans tous les campements Wê. Je suis pour la réconciliation. Les dozo ne sont pas là pour faire la guerre pour entacher la gouvernance du président Ouattara.

Les dozo sont originellement basés au Nord. Comment se fait-il qu’aujourd’hui il y a des dozo Wê, Baoulé, Burkinabé, Guinéens etc.?

Ici à Duékoué, les dozo sont tous des planteurs. Aujourd’hui Le Dozoya (Ndlr: la profession de dozo) peut être assimilé aux sociétés de gardiennage. Les bandits ont trop sévi dans les campements qui étaient sans défense. Pour un sac de cacao, les planteurs étaient sous a menace permanente des bandits. C’est pourquoi plusieurs planteurs ont intégré la confrérie pour se protéger et protéger leurs récoltes.

Les dozo sont accusés d’occuper illégalement les champs des autochtones Wê. Que pouvez-vous répondre ?

Ce sont des histoires. Ces affirmations sont loin de refléter la réalité.

Quelles sont vos relations avec les autochtones Wê ?

C’est vrai que les Wê disent avoir peur des dozo, mais avant la crise post-électorale, beaucoup de jeunes autochtones étaient armés et avaient érigé des barrages civils sur les routes des villages et campements et rançonnaient ou expropriaient les populations allogènes. Ils savent ce qu’ils ont fait dans les villages et campements; c’est pourquoi ils ont peur d’y retourner. Dans la ville de Duékoué, nous n’avons aucun problème. C’est dans les campements que le problème se pose. Les autochtones qui ont causé des torts aux allogènes ont simplement peur des règlements de comptes. C’est pourquoi ils refusent de retourner dans leurs villages. Mais nous ne sommes même pas dans les schémas des r glements de comptes. Nous sommes là pour les voleurs et les coupeurs de route, pas pour terroriser une communauté donnée.

 

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