Universités M. le Président, ne donnez pas raison à vos détracteurs

 

Je suis de ceux qui observent avec allégresse et impatience les images des campus réhabilités que notre télévision nationale projette chaque semaine pour annoncer ou confirmer la date de la rentrée universitaire fixée officiellement au 03 Septembre 2012. Mon allégresse se justifie par le fait que cette réhabilitation est (selon moi !) le début de la revalorisation du Savoir en Côte d’Ivoire. J’ai toujours eu honte et du mal à attribuer la dénomination TEMPLE DU SAVOIR à nos universités et grandes écoles publiques. Je suis heureux de constater que ces images d’établissements supérieurs répugnants, crasseux et broussailleux sont en voie de disparition.
Mon impatience trouve son explication dans le OUF que pousseront mes enfants, mes élèves, mes petits frères, mes petites sœurs et tous les parents d’élèves en voyant enfin nos universités rouvrir. Et surtout en tournant le dos à ces années académiques en accordéons ou à dents de scie que seuls les initiés comprennent !
Cependant, grandes furent ma surprise et ma déception de voir sur le plateau du JT de 20 heures, le Mercredi 25 Juillet 2012, le Président de l’université d’Abobo-Adjamé annonçant qu’à compter de la prochaine rentrée universitaire, les droits d’inscription passaient à 100. 000 F CFA pour chaque année de Licence, 200. 000 F CFA pour les années de Maîtrise et 300. 000 F CFA pour chaque année de Doctorat. Quel scandale ! Soit une augmentation de plus de 1000 % !

Monsieur le Président, je parle de scandale car je suis amèrement surpris que nos intellectuels, nos professeurs d’université veuillent infliger pareille sentence au peuple ivoirien à cet instant douloureux de notre histoire nationale !

Cette décision du conseil des universités confirment effectivement la faillite de nos intellectuels.
Monsieur le Président, comment comprendre :

au moment où le taux de chômage est à son plus haut niveau dans notre pays,
au moment où la paupérisation s’est amplifiée de façon exponentielle,
au moment où, trouver le minimum vital est devenu la plus grande difficulté de la majorité des ivoiriens,
au moment où de nombreux travailleurs sont au chômage technique ou définitif,
au moment où les paysans ont du mal à écouler leurs produits à des prix décents,
au moment où les salaires et avancements des travailleurs sont bloqués depuis plus de 20 ans,
au moment même où le monde compatit à notre douleur en nous accordant le PPTE,

que nos intellectuels, nos professeurs d’université prennent une décision si cruelle, fermant du coup l’université à plus de 80 % des familles ivoiriennes ? Le seul fait d’avoir eu cette intention d’augmentation de 1000 % est un crime contre le peuple ivoirien.

Monsieur le Président, le dernier mot vous revient car c’est vous qui rendrez compte au peuple au terme de votre mandat.
Alors tranchez avec compassion pour le peuple ! Le peuple ivoirien a trop souffert, aidez-le à se redresser.

Monsieur le Président, faites mentir vos détracteurs.

Je vous réitère le message de ma première lettre : réconciliez-vous avec l’école.

Toute ma considération citoyenne.

DOUMBIA INZA
Professeur certifié de lettres modernes
Lycée moderne 2 Bondoukou

 

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