Les patrons de presse accusés d’exploiter des journalistes-mendiants

Des entreprises de Presse vont bientôt fermer

Le Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci), conduit par son secrétaire général, Guillaume Gbato est sorti de sa réserve, mardi 31 juillet 2012, à la Maison de la presse d’Abidjan (Mpa), au cours d’une conférence de presse pour inviter les Directeurs de publication (Dp) à payer les journalistes à la convention collective.

Pour le porte-voix des journalistes, les textes règlementaires sont clairs, et le moratoire signé de manière quadripartite entre l’Etat de Côte d’Ivoire, à travers le ministère de la Communication, celui de la Fonction Publique, le Groupement des éditeurs de presse (Gepci) et son syndicat (Synappci), en 2008 a expiré. En effet, en février 2008 lors de la signature portant sur la convention collective pour une « presse professionnelle », il a été décidé que les Dp paient les journalistes au plus bas mot à 180 000 FCFA. L’Etat étant partie prenante de cette loi, il a recommandé au Conseil national de la presse (Cnp), « de ne pas fermer l’œil » sur cette convention. Mieux, Guillaume Gbato, journaliste au quotidien NOTRE VOIE qui a taxé les journalistes « de mendiants bien habillés en veste », à cause du mauvais traitement salarial dont ils sont victimes de la part de leurs employeurs a coupé court. « Le Synappci va faire fermer des entreprises de presse bientôt, parce que mieux vaut aux journalistes de ne rien faire que de mourir dans des conditions misérables, sans avenir certain », a martelé le secrétaire général du Synappci. Par ailleurs, il déploré le fait que Le Fonds de Soutien à la presse prenne en charge l’impression de certains quotidiens. Il n’a pas oublié de mentionner l’annulation des taxes et impôts, tout en stigmatisant les directeurs de publication qui continuent d’imposer des règles esclavagistes aux porteurs d’information.

En revanche, le journaliste du quotidien NOTRE VOIE n’est pas allé de main morte pour dire ses quatre vérités aux Dp qui s’appuient sur la Carte d’identité de journaliste professionnel (Cijp) pour cacher leurs forfaitures. « Nous disons qu’on ne peut pas continuer à utiliser le problème de la carte professionnel de journaliste comme cache-sexe pour brimer des journalistes », a soutenu Guillaume Gbato ajoutant par ailleurs qu’il «entend » mener ce combat jusqu’à termes.
Assisté à cet échange avec les journalistes, par Blaise Sahiri médiateur pour l’application de la Convention collective et Dp, ce dernier n’a pas manqué d’apporter son soutien à son « cadet ». « Le journalisme est un métier noble. Le contexte d’aujourd’hui et celui du printemps de la presse n’est plus le même. Il faut que les députés adoptent cette loi à l’Assemblée nationale pour mettre fin à la souffrance des journalistes », a-t-il indiqué.

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