Après les attaques meurtrières, la peur toujours palpable à Abidjan

L’intérieur du commissariat de Yopougon, à Abidjan, attaqué dans la nuit de samedi 4 à dimanche 5 août.
Maureen Grisot / RFI

Maureen Grisot / RFI

Dans la nuit de samedi 4 à dimanche 5 août, quatre militaires ivoiriens ont été tués dans deux attaques consécutives dans un quartier de Yopougon à Abidjan : celle d’un poste d’observation de l’armée, puis celle d’un commissariat, faisant encore au moins deux morts dans les rangs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Les soldats sont morts sous les balles d’assaillants non identifiés mais lourdement armés.

L’ambiance est calme, trop calme autour du commissariat du quartier de Niangon. Le bâtiment est criblé de balles – des tirs de kalachnikovs selon le ministre de la Défense
Paul Koffi Koffi

Ministre ivoirien de la Défense

ivoirien. D’après Paul Koffi Koffi, le poste de police a été pris d’assaut par six hommes. L’attaque est survenue au moment où des dizaines de personnes allaient être transférées à la préfecture de police d’Abidjan. Les forces de sécurité venaient de faire une rafle non loin de là, dans une opération de sécurisation de la capitale économique ivoirienne.

A l’extérieur, les vendeurs qui sont habituellement postés autour du commissariat ont déserté les lieux. Les habitants sont cloîtrés chez eux – traumatisés, seuls quelques-uns osent sortir faire une course. « On a eu des tirs, des tirs, des tirs qui étaient vraiment forts. D’habitude, on entend un peu, mais là on préfère rentrer vite car on ne sait pas si ces gens vont revenir ou pas. On nous dit qu’il y a la sécurité, mais franchement, c’est pas ça », témoigne cette habitante du quartier. « Tout le monde a peur. On vient de sortir de la guerre, et là on voit que ça se répète. On n’est pas serein. On parle de paix, mais on voit bien qu’elle n’est pas là », ajoute un autre homme.

Ces dernières semaines, le pays a connu plusieurs attaques meurtrières. En Côte d’Ivoire, les tensions entre les communautés sont encore vives, et il reste des dizaines de milliers d’armes en circulation.

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