La fin de la Côte d’Ivoire et le nouvel Éburnéen

Dr. Serge Nicolas Nzi

Contribution éditoriale –

I – Il y a une réelle impression de fin de l’histoire en Côte d’Ivoire. Ceux qui sont allés chercher les dozos, les zozos et les gogos pour les introduire dans la vie politique de la Côte d’Ivoire, ont empêché les blessures de la nation de se cicatriser. Ils ont aussi rendu un mauvais service au pays et à eux même.

Ils sont nombreux ceux qui ne croient plus en la Côte d’Ivoire comme pays ou comme un état viable. Certains affirment que le régime du Dr Allassane Ouattara et ses FRCI, ne souhaitent pas une Côte d’Ivoire de paix car seul l’état de guerre, la belligérance, les arrestations arbitraires et les faux complots leurs permettront de conserver durablement le pouvoir.

La Côte d’ivoire est aujourd’hui un cas d’école, car l’incapacité à faire la paix chez soit affaiblit durablement l’état et l’image de son gouvernement dans un monde où tous se sait à la minute près. Aucun n’investisseur ne va mettre un seul centime dans un pays de Dozos et Gogos FRCI. La Côte d’Ivoire est un pays fini, c’est la fin de son histoire et la fenêtre ouverte pour la naissance du nouvel éburnéen, qui aura pour mission de refaire le pays des éléphants en tirant les leçons du passé récent.

S’il y a un pays africain qui était mieux placé et plus armé que n’importe quel autre pour éviter des troubles sociopolitiques sur son sol, c’est bien la Côte d’ivoire. La sagesse populaire nous enseigne que : si tu ne tires pas les leçons de ce qui arrive aux autres, par inconséquence, tu te retrouveras certainement demain dans la même situation.

Après le Ghana de 1966 à 1980, après le Mali de 1968 jusqu’à ce jours. Après le Libéria en avril 1980 jusqu’à ce jour. Après la Guinée depuis le 3 avril 1984, jusqu’à ce jour. Après les règlements des comptes sanglants entre les capitaines de la révolution de Ouagadougou en octobre 1987.

Nous avons tous pensé que la classe politique ivoirienne, allait tirer les leçons du sang et des enfers voisins pour éviter à leur propre peuple le goût de ce fruit amer qu’est l’abonnement d’un pays à l’instabilité permanente, au sang et surtout à l’insécurité ainsi qu’à ce désespoir chronique qui ne donne plus d’horizon à toute une nation.

La fin de l’histoire dans le cas ivoirien nous entraîne dans une controverse que nous voulons ouvrir volontairement pour dire à nos lecteurs que nous voulons affirmer dans ces lignes que la négativité, c’est-à-dire ce qu’il y a de nocif et de destructeur dans l’homme politique ivoirien continue de se manifester dans la vie quotidienne de la nation ivoirienne.

Tout cela affecte les relations interpersonnelles entre ivoiriens et affecte l’équilibre naturel du pays. La fin de l’histoire ne signifie pas pour nous qu’il n’y ait plus de souffrance pour l’homme ivoirien dans l’environnement de haines, de pillages, de barbaries, de meurtres, de brutalité, de bruits, de fureurs et d’arrogances que les ivoiriens connaissent, depuis un bon bout de temps.

Nous voulons dire que toute cette tragédie est imputable à l’irrationalité de la classe politique ivoirienne qui dès le départ, avait fait le choix de ses intérêts égoïstes partiels et mesquins par rapport à la paix, à la dignité et au bonheur de tous les ivoiriens. Il a manqué au pays un discours rassembleur jusqu’aujourd’hui inaudible, parce que chacun voulait montrer ses pectoraux.

C’est donc la fin d’une manière de faire la politique et il faut se mettre au travail pour reconstruire l’unité du pays. Pour que naisse le nouvel éburnéen. Dans cette voie, il incombe aux ivoiriens et à eux seuls d’empêcher le retour de l’irrédentisme : non seulement leur unité doit constituer la garantie de leur liberté et de leur indépendance, mais l’indépendance de la Côte d’ivoire doit être à son tour la condition sine qua non de l’unité de la nation ivoirienne.

Cela commence par rassurer tous les ivoiriens, pour qu’il sache que ce pays est vraiment le leur, et qu’ils ne sont pays arrivés là par hasard comme un cheveu sur la soupe.

II – Le pays des victoires impossibles

Le Dr Allassane Ouattara et son RDR, ainsi que ses alliés, Henri Konan Bédié et son PDCI-RDA, ont tous oublié que la Côte d’ivoire est le pays des victoires impossibles. Ce n’est pas chaque ivoirien, sa région, sa religion et son ethnie qui feront chacun sa Côte d’ivoire. Pour refaire ce pays brisé et déchiré par 10 ans de conflits, il va falloir mettre tous les ivoiriens ensemble.

Pour refaire la Côte d’ivoire, il faut des vainqueurs sans victoire, plus encore, il faut que la victoire des uns ne soit pas la défaite des autres. Peut-on réellement refaire la Côte d’ivoire sans réconciliation en s’appuyant sur la force des armes et une soldatesque inculte ou ethno tribal FRCI, dont le but est d’imposer Ouattara à vie sur la Côte d’Ivoire ?

Peut-on réellement refaire une Côte d’ivoire viable et vivable pour tous les ivoiriens ? Ou n’est ce pas une illusion ou une chasse aux chimères de plus ? À laquelle se complaisent les vainqueurs du bras de fer électoral pour se donner bonne conscience en poursuivant en sourdine une guerre implacable et irréversible contre les autres ivoiriens ?

Pour refaire la Côte d’ivoire, il faut que les ivoiriens s’acceptent comme les membres d’une même famille qui doit demeurer une et indivisible. Il faut aussi que les pays voisins s’occupent de leur propre vie nationale et cessent t’interférer dans les affaires ivoiriennes.

Nous regrettons dans ce sens la déclaration du Dr Allassane Dramane Ouattara, lors de son passage à Ouagadougou : << chaque Burkinabés qui arrive en Côte d’Ivoire est chez lui. >> Est ce que la réciprocité existe ou c’est la Côte d’ivoire seule qui doit appliquer ce genre de porte ouverte ?

La preuve est faite aujourd’hui que les dix années de crise ont été des années perdues dans un conflit sans issue pour une Côte d’ivoire qui a perdu la raison, et qui pourtant a gardé sa raison d’être. Essayons de comprendre. Les accords de Marcoussis, d’Accra, de Pretoria, de Ouagadougou ou de Tombouctou tout cela pour finir dans un fiasco sans nom avec à la clé la guerre, la barbarie, les pillages, les vols les violes, et la mort des innocents.

De tous les échecs, celui de la réconciliation nationale est la plus difficile à digérer. Le Dr Allassane Ouattara, aura de toute façon besoin de tous les ivoiriens et de tous les partis politiques pour réformer la constitution. En bloquant lui-même la réconciliation nationale par des obstacles divers, il se met sans le savoir dans la position du serpent qui mord sa queue en croyant dévorer un adversaire.

III – Restaurer l’unité de la Côte d’ivoire

Réunifier physiquement la Côte d’ivoire, est aujourd’hui un impératif politique qui s’impose comme un préalable à la paix.

1 – Libérer les ivoiriens de la triple occupation, Française, Onusienne et du groupe des dozos, zozos et autres gogos. (Les dozos étant les chasseurs traditionnels du nord de la Côte d’ivoire, du Mali et du Burkina-Faso) qui sont aujourd’hui encore les supplétifs des FRCI. Le port d’armes est interdit par la loi mais eux, ils peuvent circuler avec leur fusil au marché ou en pleine rue.

C’est comme si en France au nom d’une spécificité corse on autorisait tous les corses à circuler librement à Paris et dans toute la France entière avec leurs pistolets à la ceinture, alors que cela est interdit aux autres citoyens. Cela existe bel et bien dans la Côte d’ivoire que dirige le Dr Allassane Ouattara.

Les zozos, c’est tous les brigands et autres vagabonds, qui au nom de l’ethnie avaient pris fait et cause pour le camp d’Allassane Ouattara, pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. Les gogos, eux c’est tous les petits voyous en tenue militaire qui ne sont pas de l’armée régulière, mais qu’on a laissé faire, pour semer la terreur dans le pays en pillant les ivoiriens pour leur propre compte. Beaucoup d’entre eux se sont converti dans l’activité très lucrative de coupeurs de routes.

Dans un pays normal, quand il y a une situation susceptible de mettre à mal la paix civile et sociale, le gouvernement prend immédiatement des mesures pour rayer toute défiance à l’ordre publique. En Côte d’Ivoire, c’est l’Etat lui-même qui désarme sa propre police et laisse les gogos et dozos maltraiter ses propres citoyens. Voilà pourquoi il ne faut pas apprécier la crise ivoirienne avec la raison, le bon sens et les valeurs de la pure logique.

2 – Confirmer de façon solennelle l’inviolabilité et l’indépendance de la Côte d’Ivoire, son régime qui doit être démocratique et républicain. Réinstaurer l’unité de la Côte d’ivoire en confirmant son caractère laïc, démocratique et social. Une nation capable de dépasser les appartenances ethniques, tribales, régionales et religieuses.

3 – Promouvoir une vraie décentralisation politique et administrative, susceptible de résorber l’éclatement des régions

4 – Reconstruire l’armée et les forces de sécurité intérieure afin de les soustraire aux retombées des querelles partisanes, ethniques et politiques qui ont conduit le pays au bord du gouffre. Cela peut se faire en habilitant nos forces de défenses et de sécurité à mieux jouer les rôles auxquels elles sont destinées.

5 – prendre toutes les dispositions de bon sens et de raison pour favoriser le retour des réfugiés dans les régions d’où la guerre les a expulsé. Nous pensons que ces cinq points négociés intelligemment entre le gouvernement et les forces vives de la nation, sont susceptibles de déboucher sur un engagement commun capable de relever le défi d’une nation renouvelée.

IV – Comprendre l’avenir commun

Aucun parti politique n’a intérêt à vouloir asseoir une main mise sur la vie de la nation ivoirienne. Parce que la complexité de l’âme ivoirienne et sa spécificité confèrent à la Côte d’ivoire une personnalité et un destin qui échappent aux règles courantes de la logique et aux critères du bon sens, c’est ce que nous enseigne les atermoiements et les incohérences de la vie politique ivoirienne ces dix dernières années.

Ce qu’il faut éviter aujourd’hui c’est que la paix précaire d’aujourd’hui ne se brise comme un verre et replonge le pays dans une violence qui emportera définitivement ce qui reste de la Côte d’ivoire, qui glissera vers dans une libanisation que personne ne souhaite.

Ceux d’entre nous qui utilisent depuis des années leur liberté de parole pour que nous sortions de la violence absurde et du pillage des infrastructures publiques au profit des pays voisins sont des ivoiriens qui refusent que les paradoxes de la guerre ne dégénèrent en paradoxes de paix et qu’ainsi le dialogue inter ivoiriens ne ramène à zéro. Une autre crise qui nous conduira encore dans l’apothéose de l’horreur et de l’absurde en plongeant le pays dans une guerre à infini.

C’est le sens de la réconciliation nationale, qui doit conduire à l’apaisement pour ne plus mettre le pays à la merci de la guerre. En se battant comme ils se sont battus, les ivoiriens ont mis leur pays dans les flammes de la guerre mais aussi à la merci d’une paix par les armes qui ne résout pas le fond des problèmes qui ont déclanché la guerre.

On pourrait ici énoncer la règle qui a régit les évènements de la guerre en Côte d’ivoire depuis le début des hostilité : il ne s’agit et il ne peut pas s’agir d’une guerre civile mais de projection des ambitions des ivoiriens et de certains voisins qui veulent pouvoir décider de qui doit diriger la Côte d’ivoire.

Bien sûr que la projection des germes conflictuels ont été possibles parce que les hommes et les structures de l’état ivoirien étaient prêts à les accueillir, mais aussi à les susciter, à les aiguiser en espérant trouver en eux leur suprême expression ou en tirer profit. Quelle stupidité ?

Il faut sortir de toutes ces logiques contradictoires pour refonder le vivre ensemble dans un climat de paix et de dignité pour tous les ivoiriens. C’est à cette tâche que doit s’atteler le Dr Allassane Ouattara, qui doit comprendre que les solutions pour sortir de l’impasse actuelle se trouvent sur place et non dans des voyages à l’étranger.

V – Propositions de paix inters ivoiriens

La paix en Côte d’Ivoire est possible et à porter de main.
A condition que le président de la république et son gouvernement s’engagent dans l’ouverture d’un dialogue national utile avec toutes les forces vives du pays. En d’autres termes :

– Si la crise ivoirienne est politique discutons des conditions politiques de sortie de crise car la force ne résoudra rien si non, amplifiera la désarticulation du pays.

– Arrêter et juger chez nous les auteurs de crimes de sang, il faut le faire sans tenir compte de leur parti, de leur région, religion ou groupe ethnique.

– Rendre les bien de tous ceux qui ont été les victimes des pillages si non les dédommager.

– Ce n’est d’ailleurs pas acceptable que dans les villes comme Sikasso, au Mali et Bobo Dioulasso, au Burkina on trouve des marchés ouvert pour vendre les véhicules, des téléviseurs, des frigos, fauteuils et autres meubles pillés en Côte d’ivoire. Cela au nez et à la barbe du gouvernement ivoirien.

– Il est d’autre pars nécessaire de clarifier les relations de la Côte d’Ivoire avec le Mali et surtout le Burkina Fasso. Sont-ils des voisins ou des pays protagonistes de la crise ivoirienne ? les relations futures des ivoiriens avec les ressortissants de ces pays vivants sur le sol national dépendent de cette clarification.

– La transformation de la région Ouest de la Côte d’Ivoire en colonie de peuplement pour les Burkinabés, est un autre danger que la gouvernance Ouattara est entrain de faire courir à la Côte d’Ivoire entière. Il faut arrêter immédiatement cette politique de courte vu qui risque d’être une grande source de conflit demain.

– Le gouvernement ivoirien doit être capable de mettre fin dans les meilleurs délais à l’exploitation du bois, du diamant, de l’or du café et du cacao vers le Burkina-Faso. Si cela n’est pas fait les ivoiriens sauront avec le monde entier que leur pays la Côte d’Ivoire est un pays vassal et satellite qui travaille et produit pour enrichir son puissant voisin et ancien pays du Dr Allassane Ouattara, le Burkina-Faso

– La détention des pro-gbagbo et d’autres personnes dans des conditions inhumaines, sans jugement pendant de nombreux mois commence par faire désordre et rabaisse la Côte d’Ivoire aux yeux du monde. Finalement aux yeux de l’opinion ivoirienne ils sont beaucoup plus des victimes ou des trophées de guerre de la gouvernance Ouattara.

– Le blocage des comptes bancaires sans aucune procédure judiciaire ne relève t-il pas de l’arbitraire ?

– Les mandats d’arrêt contre des ivoiriens en fuite pour protéger leur vie sont indécents car c’est un autre blocage de la réconciliation nationale

– Il est plus que Nécessaire de favoriser dans un souci d’apaisement une amnistie générale qui favoriserait le retour des réfugiés.

– La restitution des maisons réquisitionnées par les gens du nord, les FRCI et les dozos à leurs vrais propriétaires, est une exigence de justice.

– Donner à la police et à la gendarmerie les moyens en effectifs et en armes pour assurer rapidement la sécurité de tous les ivoiriens.

– Le monde entier a fait le constat de la capacité de nuisance des FRCI, qui sont plus une armée mono ethnique, créer pour assurer la main mise du Dr Allassane Ouattara et sa région tribale sur la vie et les institution du pays. Les FRCI ne sont nullement une armée républicaine. Il faut refonder une armée nationale digne de ce nom sous l’appellation de FANCI, force armée nationale de Côte d’Ivoire.

– Que la nouvelle gouvernance fasse du premier ministre le coordinateur de l’action gouvernementale comme prévu par la constitution et non une potiche ou un simple collaborateur du ministre de l’intérieur qui a plus de pouvoir que lui.

– Que le président de la république demande avec humilité pardon aux uns et aux autres et en appelle à la réconciliation sincère des cœurs et des esprits pour que la Côte d’ivoire retrouve la paix tant désirée par tous les ivoiriens. Telles sont selon nous quelques pistes de travail et de réflexions pour ramener la paix au pays des éléphants.

VI – Postulat de conclusion générale

La crise ivoirienne est d’abord et avant tout une faillite des hommes avant d’être celle des institutions dont-ils sont les animateurs. Un pays doit avoir des anticorps pour lui permettre de résister aux maladies infantiles comme le tribalisme et le poison ethnique.

Les ivoiriens se sont retrouvés sur le balcon de leur propre histoire en spectateurs de leur propre suicide. Des femmes enceintes furent violées et éventrées. Des hommes furent égorgés sans ménagement, d’autres furent brûlés vifs sur le bûché de la haine ethnique.

De spectateurs, les ivoiriens devinrent objet de curiosité pour l’Afrique et le monde. Minables et incapables de résoudre leurs problèmes de cohabitation chez eux. Le monde les regardait médusé parcourir différents pays avec leur surenchère, leur arrogance et leur orgueil décousu, déplacé et mal placé.

Rêveurs et folkloriques ils ne se rendaient même pas compte que leurs querelles profitaient à leurs voisins dont certains étaient devenus du jour au lendemain des exportateurs de bois précieux, de cacao et de café, produits qui ne poussent pas dans les pays désertiques.

Ils ouvraient aussi des comptoirs d’achats de diamants et certains jouaient aux médiateurs en préservant en réalité un statu quo qui les arrange. Rêveurs et ridicules dans un pays sans âme. Les mêmes politiciens ivoiriens nous promettaient d’organiser des élections transparentes qui seront la clé pour sortir de la crise. Nos doutes et nos avertissements n’avaient servi à rien.

Les ivoiriens s’acharnaient à construire leur propre perte. < < Que ceux qui sont à l’étranger s’occupe de leur vie et se mêlent de ce qui les regarde. >> Telles étaient les jets de pierres et le mépris que nous essuyâmes en son temps. Comme dans les grandes malédictions, ce qui était prévu devait se réaliser. Ce fut le fiasco électoral avec deux présidents et deux gouvernements pour le même pays, nous connaissons la suite

Descendus des balcons de leur histoire tumultueuse, les ivoiriens ne pouvaient que coexister. Or, c’est dans le drame que les sociétés, plus que les hommes apprennent. Une maturité, ensevelie jadis sous les morts, refait surface dans les consciences soudain réveillées.

La santé intellectuelle et morale ivoirienne est nous le pensons prompte à répondre au défi de l’humiliation douloureuse de la collectivité nationale ivoirienne. C’est à ce prix que naîtra le nouvel éburnéen. La vie a toujours été possible partout ou le sang avait coulé, là où les hommes se sont effondrés avec leurs illusions.

Dans cette guerre qui a laissé aux ivoiriens autant de questions, de morts et de cicatrices une dernière interrogation mérite une dernière réponse : y a-t-il eu un complot contre la Côte d’Ivoire ? La réponse est oui. Il n’y a qu’à voir le comportement des voisins, l’attitude de l’union africaine et de la CEDEAO et celle de la France qui était un protagoniste à part entière de la crise ivoirienne pour comprendre qu’il y a eu complot contre la paix et la quiétude des ivoiriens.

Aujourd’hui il y a une rébellion qui occupe les deux tiers du Mali, il ne viendra jamais à l’idée d’un homme dont le cerveau fonctionne normalement de demander aux autorités maliennes de former un gouvernement incluant les membres de la rébellion et d’organiser des élection au Mali sans désarmer ces bandits sans foi ni loi ? Et pourtant c’est ce qui a été demandé à la Côte d’Ivoire. Même les accords de défense avec la France n’ont servi à rien.

Et pourtant la Côte d’ivoire, bizarrement continue de séduire ses destructeurs, car ils se rendent tous compte que leurs victoires risquent de se transformer en pièges pour eux mêmes. Peut-être séduira-t-elle ceux qui veulent se racheter sur le corps blessé de la nation pour que naît le nouvel éburnéen ?

La responsabilité du Dr Allassane Ouattara est de créer dans le pays un environnement de confiance pour que les ivoiriens se parlent, crèvent l’abcès collectif et pensent ensemble les plaies de la nation pour porter ensemble un projet commun : le bonheur et la dignité de chacun au centre de la vie nationale.

Hâtons-nous de dire ici que rien dans la guerre et rien dans la perspective de paix ne changera notre conviction profonde que c’est aux ivoiriens que la Côte d’ivoire doit de nouveau séduire pour qu’ils forgent ensemble leur unité, leur liberté et la paix pour leur pays.

L’immense écrivain argentin, Jorge Luis BORGES, décédé à Genève le 14 juin 1986, résume mieux ici notre propos : < < les dictatures fomentent l’oppression, les dictatures fomentent la servilité, les dictatures fomentes la cruauté, mais le plus abominable est qu’elles fomentent l’idiotie. >>

Il est donc possible que nos appels à la raison et au bon sens, soient rejetés par le régime ivoirien actuel. S’il ne prend pas les devants, par égotisme et par arrogance nous sommes dans ce cas en mesure d’affirmer ici que, la crise ivoirienne et cette guerre absurde.

Se termineront quand les ivoiriens secoués par le cataclysme de la violence, avec son cortège de famine, de viole, de folie, de mort et d’annihilation, s’apercevront qu’il n’y a plus rien à conquérir, plus rien à réformer, plus rien à unifier, plus de pays et plus rien qui mérite encore d’être détruit ! C’est donc dans un peuple en exil que naîtra le nouvel éburnéen nous en sommes tous avertis.

Merci de votre aimable attention.
Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en Communication
Mail. nicolasnzi@bluewin.ch

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