Déstabilisation du régime ivoirien: Tant que les irréductibles seront à l’extérieur…

Ils ont beau clamer leur innocence dans les actes de déstabilisation du régime ivoirien, les pro-Gbagbo ne peuvent pas prouver le contraire, tant les faits sont têtus. Et le ministre ivoirien de l’Intérieur, Hamed Bakayogo, n’est pas passé par quatre chemins pour l’annoncer le 8 août dernier.

L’attaque du camp militaire d’Akouédo à Abidjan le 6 août, qui a fait six morts parmi les soldats ivoiriens à la veille de la commémoration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, est bel et bien l’œuvre des ex-forces de défense et de sécurité (FDS) pro-Gbagbo, a-t-il expliqué avec force détails.

Cette affirmation vient clouer le bec à ceux qui avançaient la thèse de la guéguerre entre le pouvoir et les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui n’auraient pas perçu leur dû. Sans être dans les arcanes du pouvoir, l’on peut dire qu’il y a, de sa part, une certaine volonté de transparence sur ces actes de déstabilisation de la Côte d’Ivoire. L’on se rappelle que lorsqu’il y a eu la tentative de putsch, les autorités ivoiriennes avaient également, sans faux-fuyant, communiqué sur le sujet en juin dernier. En tout cas, cette façon de faire est rare sous nos tropiques et mérite d’être saluée. On aurait pu user de subterfuges en qualifiant ces actes d’‘’affaire d’Etat’’ ou de ‘’sécurité nationale’’ pour éviter d’en parler et agir dans l’ombre contre les pro-Gbagbo. En dépit des différents actes démoralisateurs et déstabilisateurs entrepris par les partisans de Gbagbo, le régime de Ouattara a choisi de travailler sérieusement pour le développement de la Côte d’Ivoire, de jouer la carte de la transparence en affirmant que les personnes arrêtées seront mises à la disposition de la Justice. On a d’ailleurs du mal à comprendre ces pro-Gbagbo. Pendant qu’ils accusent le régime en place de ne pas faire assez de concessions pour les amener dans le train de la réconciliation, ils mènent secrètement des actions dont le but est de démoraliser les Ivoiriens dans l’effort collectif pour la paix et le développement. Même ceux à qui l’on a offert un asile hors de la lagune Ebrié, continuent de ramer à contre-courant de la paix en Côte d’Ivoire. Si l’on s’en tient aux déclarations du ministre Hamed Bakayogo, des exilés du Ghana sont impliqués dans l’attaque du camp militaire d’Akouédo à Abidjan. Et c’est pour mieux contrôler cet axe du mal que le président Alassane Ouattara, qui prend part aux obsèques du président ghanéen, John Atta-Mills, ce jour 10 août, abordera le sujet avec le président John Dramani Mahama. Peut-être qu’avec ce dernier, il réussira à faire évoluer la position du Ghana qui, jusque-là, était intransigeant, du fait que John Atta Mills avait des atomes crochus avec Gbagbo. En tout cas, il est impérieux de trouver une solution urgente et forte pour que le Ghana ne soit pas une base-arrière pour ces pêcheurs en eau trouble. Pour relever le défi, deux options s’offrent au Ghana : soit il ordonne aux pro-Gbagbo de se tenir à carreau s’ils veulent y rester, soit il les extrade vers leur pays. Cette dernière option semble être la meilleure car, tant que ces irréductibles seront à l’extérieur, ils constitueront toujours une grande menace pour la paix en Côte d’Ivoire.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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