Après Akouédo La peur a changé de camp en Côte d’Ivoire

Recto & verso 279 Après les attaques des camps d’Akouédo La peur a changé de camp en Côte d’Ivoire

La caravane pour la libération du président Gbagbo est arrivée samedi à Paris où un meeting des patriotes et démocrates Africains s’est tenu, place de la Bastille.

Qui osera dire que ce ne fut pas un succès ? Samedi, la caravane de la liberté, dite en soutien au président Laurent Gbagbo, s’est terminé par un meeting, place de la Bastille avec Abel Naki, le président du CRI-panafricain plus libre que jamais. Utilisant à foison les réseaux sociaux, surtout lorsqu’il s’agit d’ordinaire de faire de l’intox, les partisans du chef de l’Etat ont fait circuler la rumeur que le président du CRI-panafricain avait été l’objet d’une fouille à son domicile parisien où la police française, en réaction aux accusations du ministre ivoirien de l’Intérieur, aurait procédé à une perquisition des lieux. En pure perte finalement puisque la présence d’Abel Naki à la manifestation a décuplé les forces des pro-Gbagbo ivoiriens et de la galaxie africaine présents à cette manifestation qui avait aussi mobilisé des européens et français bon teint.

Abel Naki y a d’ailleurs affirmé que la peur a changé de camp en Côte d’Ivoire depuis que le gouvernement dénonce un complot pro-Gbagbo visant son régime à la suite de la dernière vague de violences de ces dernières semaines à Abidjan et dans plusieurs villes du pays. « C’est à nous maintenant de donner l’orientation qu’il faut à la libération de notre pays », a-t-il ajouté. Le président du CRI-panafricain qui est accusé par Hamed Bakayoko d’être le cerveau du complot que son régime espère conjurer par une gigantesque campagne de communication, pour espérer faire à nouveau peur, et une ratonnade sans précédent contre les jeunes pro-Gbagbo en particulier dont certains sont juste soupçonnés d’en être, doit se rendre dans la soirée à La Haye où un meeting est prévu devant la prison où est incarcéré le président Gbagbo. La veille, les femmes patriotes avaient manifesté dans les rues de la capitale néerlandaise à Amsterdam pour demander que soit libéré le président Gbagbo. Leur marche dans les rues de La Haye était prévue hier avant le grand meeting de ce matin face au pénitencier.

Abel Naki devrait y dévoiler les milliers de signatures d’anonymes, citoyens français, Africains et Ivoiriens qui ont signé ces pétitions géantes pour demander la libération pure et simple du président Gbagbo déporté à La Haye dans le cadre d’une justice jubilatoire qui bute sur l’intransigeance obsessionnelle de Ouattara qui a peur de livrer les chefs de guerre épinglés depuis plus d’un an par des organisations de droits de l’homme.

Le rendez-vous du 13 août maintenu comme d’ailleurs celui du 18 juin malgré les reports successifs de l’audience de confirmation des charges, a pris les allures d’un pèlerinage au pied d’un homme qui constitue aujourd’hui le sujet médiatique le plus porteur. La radio France internationale (RFI) a en effet consacré hier une importante plage au président Gbagbo pour décrypter le dernier report de son procès demandé par la cour pénale internationale dans le but de s’assurer qu’il a été l’objet de torture de la part du régime d’Alassane Ouattara. Alors que le RHDP se félicitait d’avoir éloigné pour toujours l’ennemi commun, il n’est guère plus rassuré et ses médias vendent désormais de fausses mèches sur une prétendue maladie invalidante du président Gbagbo. Fragilisé par ailleurs par les attaques de commissariats de ces derniers jours et celles des deux camps d’Akouédo, le gouvernement a remis au goût du jour ses accusations rituelles qui confirment l’impact de Laurent Gbagbo sur la vie publique nationale.

Le système de répression de Ouattara tourne désormais à plein régime et il ne passe plus de jours sans que des officiers militaires soient arrêtés, des civils aussi vite assimilés à des miliciens pro-Gbagbo et tous ceux qui paraissent suspects à un pouvoir complètement aux abois. Pour conjurer la communication sur l’importante disparition des armes qui a fait naître la psychose depuis ces attaques, le gouvernement a lancé depuis quelques jours la contre-offensive. Il promet désormais des hélicoptères et des armes à la mesure de la détermination des déstabilisateurs. Le ministre de l’Intérieur y perd ainsi tous ses repères, lui qui avec les autres accusaient le président Gbagbo d’acheter des armes pendant que les populations avaient des problèmes urgents de survie. D’autant que la réalité, elle, n’inspire pas confiance. Pendant le week-end, le chef d’Etat-major des FRCI a rendu une visite pour le moins incompréhensible à Guillaume Soro, pour la simple raison qu’il aurait occupé les fonctions de ministre de la défense il y a peu avant d’atterrir à l’Assemblée nationale. La question Soro continuellement masquée derrière des enjeux de géopolitiques ou ethniques n’a pas encore livrée tous ses secrets mais au rythme où vont les choses…

Joseph Titi

Source: Aujourd’hui

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