Laurent Gbagbo dans le procès de Jésus

Contribution éditoriale par Dr. Serge Nicolas Nzi

I – Il n’y a rien de plus détestable que de vivre dans un pays où la justice est à la botte du pouvoir politique, des puissants ou des vainqueurs. Pour nous les Africains, le fait de voir un citoyen gagner un procès contre l’état est le plus beau de nos rêves sur plusieurs générations.

Pour la France on n’a même pas besoin d’aller à l’affaire Dreyfus, il n’y a qu’à observer la justice expéditive du régime de Vichy et celle de la libération sous le gouvernement provisoire du Général De Gaulle pour se rendre compte du mal qu’une justice aux ordres peut faire à un pays.

La justice chez nous en Afrique, nous a conduit dans des drames irréparables. Donc à des immenses défaites dans notre quête de dignité pour tous et surtout d’égalité de tous devant la loi. Le Mali avait jugé avec dignité le Général Moussa Traoré, cela avec le respect de tous les droits de la défense. La république Centrafricaine, avait jugé le Maréchal Bokassa dans la dignité. Après leur condamnation, ces deux anciens chefs d’Etat ont bénéficié de mesure de grâce de leur successeur.

La réconciliation nationale a été possible en Afrique du sud parce que le président, Nelson Mandela voulait une vraie paix permettant la dignité et l’épanouissement de tous les habitants du pays sans distinction de race ni de religion.
Il avait pourtant plus de raison que n’importe qui de déférer les ségrégationnistes blancs sud africains devant une juridiction internationale pour crimes contre l’humanité et pourtant, guidé par la raison il a fait devant nous tous le choix du pardon sincère, face aux extremistes de son propre camp.

En Côte d’ivoire, on dirait qu’avec cette crise interminable le pays et les dirigeants politiques ont perdu la raison. La Côte d’ivoire a les moyens de faire juger Laurent Gbagbo, sur place. Cette idée de le transférer à la CPI pour plaire à la France de Nicolas Sarkozy a considérablement terni l’image du gouvernement ivoirien. Le Dr Allassane Dramane Ouattara apparaît ici comme un laquai. Puisse que cette situation fait de Laurent Gbagbo, la victime d’un complot international si non un trophée de guerre.

Bien sûr qu’avec les ivoiriens, il ne faut pas apprécier la réalité de leur pays avec les instruments de la raison et de la logique pure. Sans exagérer, nous sommes dans la situation rocambolesque de l’homme de Nazareth, qui bien que juif, fut livré en jugement par ses propres compatriotes au tribunal de l’occupation romaine que présidait Ponce Pilate.

II – L’indépendance de la justice

Le premier exemple d’indépendance de la justice que nous relevons dans l’histoire de l’Afrique contemporaine nous vient tout droit du Ghana actuel. Les laudateurs de notre frère, le président Kwame Nkrumah, oublient tous aujourd’hui par amnésie, le procès des trois principaux suspects de l’attentat spectaculaire de Kulungugu, le 2 janvier 1962.

Les protagonistes de ce procès étaient Adamafio, le secrétaire général du CPP, le parti de la convention du peuple, son adjoint Coffie Crabbe et son ministre des affaires étrangères Ako Adjei, que nous avons connu quand il habitait la Suisse, pour des raisons de santé.

Le débat judiciaire était présidé par un magistrat d’une rare intégrité, Sir Arku Korsah, qui examinait équitablement les charges bien peu convaincantes, retenues contre les accusés. Tout le monde pense cependant qu’ils seront reconnus coupables. Puisse que la presse gouvernementale les présente déjà comme les organisateurs de la tentative d’assassinat contre la personne du président de la République.

Après plusieurs mois de débats, quand en décembre 1963, le tribunal les reconnaît innocents, ce verdict tombe comme une gifle pour le président Kwame Nkrumah. Il refuse cet acquittement qu’il considère comme un affront personnel et décide de réagir vivement et rapidement. Il limoge le juge Korsah, en quarante-huit heures.

Il fait adopter par l’assemblée nationale une loi qui donne au président de la République le pouvoir de réviser tout jugement judiciaire quand l’intérêt national est en jeu. C’est cette atteinte majeure à l’indépendance de la justice qui sera l’une des causes du coup d’Etat militaire du 23 février 1966, qui renversa le régime de notre frère le Dr Kwame Nkrumah.

Voilà un exemple concret d’indépendance de la justice. Nous avons peur de ne pas trouver un seul exemple de ce type dans l’histoire de la justice ivoirienne. De l’affaire des complots contre la sûreté d’état du 2 avril 1963. Philippe Yacé, le commissaire du gouvernement prononça des condamnations à mort qui aujourd’hui encore nous donnent des frissons dans le dos.

L’affaire BNDA-COGEXIM, est encore sous nos yeux pour nous indiquer que la justice ivoirienne est une justice aux ordres du pouvoir politique. Le protagoniste principal notre frère, Joseph Emmanuel Dioulo, avait accepté le verdict en première instance, de payer ce qu’il doit en attendant d’autres investigations et la vente de son stock de café et cacao de la campagne en cours, pour faire face à ses créances.

La précipitation avec laquelle l’assemblée nationale ivoirienne avait levé son immunité parlementaire, reste dans l’histoire de la justice ivoirienne un moment de bassesse politico juridique, qui prouve qu’on voulait utiliser la justice pour régler des problèmes de fesses et des comptes personnels.

Henri Konan Bédié était le président du parlement ivoirien à cette époque. Comme Philippe Yacé était le président de ce même parlement en 1963.
C’est indigne de l’état de droit et se taire aujourd’hui sur des problèmes aussi graves, c’est se rendre complice de cette justice à plat ventre qui de 1960 à nos jours a été la plus grande honte de la nation ivoirienne.

La justice aux ordres, le verdict du tribunal, vendu au plus offrant. La Côte d’ivoire ne se relèvera pas de cette crise sans une justice indépendante, dans un pays qui se veut libre. Dans l’affaire de la surfacturation des complexes sucriers, dénoncer par le président Félix Houphouët-Boigny lui-même.

Pourquoi le procureur de la république, qui est le magistrat chargé de défendre les intérêts de la société ivoirienne n’a-t-il pas ouvert une simple information judiciaire sur les conditions d’acquisition des cinq complexes sucriers dont nous savons tous qu’ils ont été achetés pour une sommes de 5 milliards de francs CFA par les pays voisins et à 11 milliards par la Côte d’ivoire. ? Soit une surfacturation de 30 milliards de Francs CFA, pour les cinq complexes.

La justice ivoirienne, en entrant brusquement en érection comme un grabataire devant une vierge et en se rendant complice du transfert de Laurent Gbagbo, à la CPI, a accepté de facto sa propre incompétence car elle savait mieux que tout le monde, que la Côte d’Ivoire n’a pas ratifié le statut de Rome portant création de la CPI. Elle vient de rater de manquer sa plus belle occasion de réhabilitation et surtout de réconciliation avec le justiciable ivoirien.

Le Dr Allassane Ouattara, a dit que si la justice ivoirienne condamnait Laurent Gbagbo, le monde crierait à une justice de vainqueur. Mais cela veut dire qu’il sait déjà quel sera le verdict si son prédécesseur est jugé dans son propre pays ? C’est quand même ahurissant, d’entendre de tels propos de la bouche d’un homme qui a étudié au USA, et qui a travaillé dans des institutions économiques au plan internationale.

Toutes ces incohérences sont les preuves palpables de la pitié que nous éprouvons pour la magistrature ivoirienne et surtout les nombreuses casseroles qu’elle traîne depuis des années et qui empêche le juge ivoirien soucieux de sa carrière, de dire le droit. Ils vont toujours aller à plat ventre manger à la table du pouvoir dans le seul but d’envoyer des innocents en prison. Comme dans une fourmilière, la justice ivoirienne a plus que besoin d’un bon coup de balaie.

Il y a une question que personne n’a osé poser dans la vie judiciaire de la Côte d’ivoire. Que se passe-t-il dans la tête d’un juge ivoirien quand il sait que celui qu’il envoie en prison est un innocent ? Bizarrement cette question qui relève de l’éthique judiciaire ne trouvera jamais une réponse auprès de la magistrature ivoirienne.

Le jour viendra ou tous ceux qui ont envoyé des innocents en prison se retrouveront aussi au fond d’une cellule au milieu des criminels. C’est ce jour que nous souhaitons très proche de nous, qu’ils comprendront le sens profond de la nécessaire indépendance de la justice et du mal qu’une justice aux ordres peut faire à un pays qui veut se réaliser et construire sa vie nationale dans le respect de la dignité de tous les citoyens et non dans la marre boueuse de la mafia politico judiciaire.

III – La déception judiciaire est ivoirienne

Pays de contradiction et des politiques de courtes vues. La Côte d’Ivoire n’a plus d’armée, pas de police ni gendarmerie et le Dr Ouattara, cherche des investisseurs. Déception est un mot construit pour la Côte d’ivoire. Ce rapprochement, nous vaudra de nombreuses inimitiés, mais nous sommes libres d’esprits aucun parti politique ivoirien ne peut nous compter dans ses rangs. Nous n’étions pas à la table du Bédiéïsme triomphant

La refondation patriotique et indépendantiste, des gbagboïstes et autres frontistes peut aussi attester au grand jour qu’ils ne nous ont jamais vu dans leurs rangs. Les allassanistes d’aujourd’hui savent eux même tous le mépris que nous nourrissons envers le sang, la mort et le désarrois qui sont sur leur chemin de gouvernance.

Encore une fois nous ne sommes pas à vendre. Notre liberté de parole, de penser et le fait qu’aucun gouvernement depuis l’indépendance n’a réussi à nous acheter, pour faire de nous son trophée. C’est simplement cela qui consolide notre liberté d’esprit et d’expression. C’est cela qui fait de nous des hommes libres. C’est cela qui nous mobilise contre le rattrapage ethno tribal et la brutalité des FRCI, contre les ivoiriens qui ne sont pas du nord de la Côte d’Ivoire.

Sur le plan sécuritaire c’est quand même extraordinaire qu’aucun membre du gouvernement ne puisse nous dire avec exactitude où en est :
– l’encasernement des FRCI.
– La restauration de la discipline dans les forces dites républicaines de Côte d’ivoire.
– La restitution des biens des ivoiriens pillés par la soldatesque ethno tribale du Dr Allassane Dramane Ouattara.
– La réhabilitation des commissariats de police et des gendarmeries.
– La démobilisation des anciens combattants dozos et zozos.
– La collecte des armes de petits et grands calibres aux mains de gens que l’Etat ne contrôle plus.

– Le déminage de certaines régions et la dépollution des sites d’armes et de munitions
– L’équipement en armement et en moyens de locomotion de la police et de la gendarmerie dont nous savons tous que leurs matériels furent pillés et convoyés avec joie vers les pays voisins du nord de la Côte d’Ivoire.
– Quand aux Dozos, aux Zozos et aux Gogos, n’en déplaise au gouvernement ivoirien, nous faisons ici le pari qu’en novembre 2015, ils seront encore dans les rues pour assurer des opérations de maintien de l’ordre.

Le président ivoirien, peut se rendre en boubou immaculé à la Mecque, à Rome, à Sindou, à Lourdes, à Kerbela, à Médine, à Paris, à Londres, à Tombouctou au ciel ou sur la planète Mars, les problèmes sont sur son nez, c’est en regardant ailleurs et en faisant semblant de ne pas les voir qu’il les aggrave.

Les égotiques compulsifs, croient que tous ceux qui dénoncent leurs outrances sont des ennemis. C’est cela qui les conduit toujours à leur propre perte. C’est très bien fait pour le Dr Allassane Ouattara, car il a tout fait pour être à la tête d’un pays ingouvernable. Nous empruntons ici sa propre expression.

L’une des plus grande absurdité des partis politiques en Afrique est : qu’en de pareilles circonstances vous ne trouvez personne même pas une mouche pour vous dire que vous êtes dans le faux. Toute notre déception se trouve dans le constat de cette faillite lamentable, qui n’est rien d’autre qu’une infertilité permanente qui fait de nos états africains des pays malades.

Voilà pourquoi il faut s’éloigner des partis politiques un peu partout en Afrique qui ne sont rien d’autres que des petits groupements d’intérêts sordides et mesquins. C’est eux la source de tous nos problèmes. Ils ne seront jamais la solution de nos difficultés.
IV – Laurent Gbagbo dans la situation de Jésus.

Sans exagérer, Laurent Gbagbo est dans la situation de Jésus, un juif livré à un tribunal romain par ses propres compatriotes. Le Sanhédrin s’est prononcé contre le Christ de nuit, alors que la loi juive veut qu’il délibère en plein jour. Laurent Gbagbo fut transféré dans la nuit du 29 au 30 novembre 2011 vers la Hayes au Pays-Bas. Curieuse coïncidence.

Avant de se dessaisir du dossier, le Sanhédrin qui accusait Jésus de Blasphème, s’était livré à une manœuvre de bassesse en changeant les chefs d’accusations. – Il pousse le pays à la révolte ; il défend de payer les impôts à César ; il se dit roi des juifs. De nos jours on dirait appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’état ou haute trahison.

Avant de transmettre le dossier du litige électoral ivoirien à la CPI, le gouvernement ivoirien, s’est aussi livré à une bassesse égale à celle du Sanhédrin. Laurent Gbagbo, est accusé de Crime contre l’humanité ; a raison de meurtres, de viols et autres violences sexuelles. De crimes économiques, de crimes de guerre à travers des actes de persécutions inhumaines commis entre le 16 décembre 2010 au 12 avril 2011.

Devant Ponce Pilate, Jésus qui n’avait pas d’avocat, aurait pu contester la compétence du tribunal, car il était galiléen et les faits qui lui étaient reprochés avaient été en partie commis en galilée. Le juge compétent dans ce cas était le Tétrarque de Galilée, Hérode Antipas.

Les avocats de Laurent Gbagbo, eux ont violement contesté la compétence de la CPI, pour juger des violences post-électorales dans un pays qui n’a pas ratifié le statut de Rome portant création de la CPI. Les juges de la CPI, savent comme Ponce Pilate qu’on veut les entraîner dans une affaire politique douteuse. Ils ont le choix entre se laver les mains ou le condamner sous l’angle du droit pur, comme ce fut le cas à Nuremberg le 1er Octobre 1946.

Jésus avait dit devant Pilate que son royaume n’est pas de ce monde. Il n’était donc pas un politicien, il n’a pas poussé la nation juive à la révolte. Il ne nourrit aucune animosité vis-à-vis de l’occupation romaine. C’est l’homme qui avait dit : << rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu. >>

Laurent Gbagbo, lui est un politicien, il l’assume pleinement, la refondation patriotique dont-il était le leader, se proposait : – De mettre fin au pacte colonial, de sortir la Côte d’ivoire de l’influence française, qui empêche son épanouissement dans le but de fonder une nation ivoirienne au service du bien être économique et social des ivoiriens. C’est le but de la surenchère patriotique et nationaliste qui accompagnait le discours politique de la refondation du front populaire ivoirien.

Le procurateur de Judée ne demanda pas l’audition des témoins à charge ou à décharge. Les miraculés, les ressuscités auraient pu témoigner en faveur du Christ, pourquoi cette pratique élémentaire, ne fut-elle pas respectée au procès de Jésus ? Dans le cas de Laurent Gbagbo, certains témoins occupent aujourd’hui de hautes responsabilités au niveau de l’Etat ivoirien.

Le premier ministre de l’époque Soro Guillaume, ne peut pas nous dire qu’il n’est pas concerné par les violences du processus électoral. Les généraux Philippe Mangou et Edouard Kassaraté, aujourd’hui ambassadeurs témoigneront-ils à charge ou à la décharge de l’accusé Koudou Laurent Gbagbo ?

Le Christ fut victime de trahison et de rejet par Judas et par Pierre. Trahir pour de l’argent, renier celui avec qui on mangeait hier. Nous sommes en face de deux lâchetés. Curieusement l’un se pend, c’est judas. L’autre Pierre est pardonné et devient celui qui donnera au christianisme l’église universelle.

Laurent Gbagbo, fut victime lui aussi de trahisons et de reniements. De ministres qui étaient en liaison avec l’ambassade de France, dans la perspective de sauver leur minable petite vie. Des ambassadeurs qui pour conserver leur poste à l’étranger, se rallièrent en masse au nouveau régime. L’ingratitude est humaine disait le sage. Nous pensons à eux avec dégoût à la manière dont on crache des crevettes pourries.

D’autres sont en exil, d’autres sont en prison : Affi Nguessan, Aké N’Gbo, Aboudramane Sangaré, Philippe Dacoury Tabley, Simone Gbagbo, Michel Gbagbo, Christine Adjobi, Bro Grégbé Geneviève. Kuo Tea Narcisse etc.

Nous avons tous un seul souci, qu’aucun d’eux ne périssent en prison, car la situation deviendrait difficile pour le pays au plan intérieur et au plan international. Souvenez vous simplement, de la mort en prison de Stephen Bantou Biko, dans l’Afrique du sud raciste. Et vous comprendrez le sens de la fièvre qui s’emparera de la Côte d’ivoire ne serait ce qu’à travers une simple bavure contre un prisonnier.

V – Postulat de Conclusion générale

Les juges de la Cour pénale internationale de La Haye, se retrouveront après avoir examiné les faits découlant des violences post-électorales ivoiriennes dans la position de Ponce Pilate. Crucifier Laurent Gbagbo en l’envoyant à la mort par une longue peine de prison ou alors le libérer tout simplement ?

Nous voyons d’ici, les pro-Ouattara, sur le parvis du tribunal romain de l’an 33. Criant leurs haines, crucifiez-le ! Crucifiez le ! – il doit mourir puisqu’il se prétend le président élu de la Côte d’Ivoire. Sans le savoir la foule revient au crime que le sanhédrin avait reproché au Christ, c’est un imposteur il se prétend l’élu de Dieu, c’est-à-dire son fils.

On pourrait valablement retenir ici la phrase du Christ : << père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font >> Laurent Gbagbo, ancien séminariste prononcera ces mêmes paroles quand le tribunal de la Hayes le condamnera, non pas à la crucifixion, mais à une longue peine de prison, pour laisser durablement les mains libres au Dr Allassane Dramane Ouattara. N’oublions pas que la peine de mort n’existe pas dans les pays de l’union européenne.

On a même nommé une femme africaine comme procureur dans un tribunal de blancs pour soutenir l’accusation contre un noir, elle ne sait même pas qu’elle est la négresse de service. Exactement comme dans la période douloureuse de la ségrégation raciale au USA, les négresses qui allaitaient les enfants blancs du maître car leur mère n’avait pas assez de lait.

L’inconvénient de cette phrase du Christ sur la croix, est qu’elle concerne tous ceux qui ont participé à cette exécution politique. Allassane Ouattara, Soro Guillaume, le PDCI-RDA, Sarkozy, la France et les pays voisins du Mali, du Burkina-Faso, leurs dozos, ainsi que tous ceux qui par traîtrise ont fait le choix du silence complice et calculateur.

Les maltraitances qui ont été infligées à Laurent Gbagbo dans le domicile privé qui lui servait de prison à Korhogo sont indignes du Dr Allassane Ouattara et de la Côte d’Ivoire. Nous serons là demain pour protester vigoureusement si cela devait lui arriver. Il n’y a rien d’autre que l’avènement de l’Etat de droit en Côte d’Ivoire, comme sens de notre engagement dans les sciences de la communication.

Comme dans le cas du Christ, Gbagbo Laurent a eu droit aux moqueries, aux crachats, à la bastonnade à la flagellation, au vinaigre à la place de l’eau, son visage tuméfié et sa femme violée pour le plaisir et la béatitude de la nouvelle gouvernance du Dr Allassane Dramane Ouattara. Nous parlons ici de faits concernant la passion d’un homme qui a dirigé un pays africain.

Ayant voyagé en Iran en Mars 2002, nous nous souvenons d’une excursion à Ahmadabad, la ville qui abrite le Mausolée de l’ancien premier ministre iranien le Dr Mohamad Mossadegh.

Le délire collectif, la ferveur et l’affection d’un peuple pour un homme mort en mars 1967, sont plus qu’impressionnants. Mossadegh était l’homme qui avait nationalisé l’industrie pétrolière iranienne en 1951. Nous avons peur que la haine du Dr Allassane Ouattara, ne pousse demain les ivoiriens à accorder la même dévotion à un Laurent Gbagbo, mort en prison et élevé au rang de martyr du nationalisme ivoirien dans sa lutte pour la seconde indépendance de la Côte d’Ivoire.

Le village de Mama, élevé en centre de pèlerinage, des cars arrivants par centaines, des bouquets de fleurs par milliers, les églises évangélistes avec leurs cantiques aux côtés des anonymes qui se flagellent en pleurant à chaudes larmes leur honte pour n’avoir pas été aux côtés du président. Ils seront des milliers à s’agenouiller devant la croix qui sera à l’entrée du mausolée, n’est pas là déjà les formes mystérieuses d’un cas de conscience politique ?

Les partisans du Dr Allassane Ouattara, apparaîtront ici comme des marins qui veulent naviguer dans une mer sans vagues avec la suppression obligatoire des tempêtes FRCI. Ils veulent que les récifs disparaissent de leur course. Dans ce cas pourquoi vont-il en mer ? Car leur ambition de diriger une Côte d’Ivoire multiethniques avec les dozos, les zozos et les gogos les honore dans leur rêve d’une grande aventure dans une mer, à la placidité d’un étang où fleurissent des lotus et des nénuphars géants.

Comme le disait si bien notre frère le colonel, Gamal Abdel Nasser, Héros de la crise de Suez du 26 juillet 1956 : << Les peuples ne veulent plus se nourrir de mots, ils veulent entendre le son de la bataille. La bataille du destin. >>
Tel est notre contribution à la compréhension de l’histoire humaine, avec ses forces et ses faiblesses. Ils en auront tous besoin et nous la leur souhaitons.

Bonne chance au Dr Allassane Ouattara, Bonne chance au Pr. Laurent Gbagbo et Bonne chance à Soro Guillaume, dans une Côte d’ivoire renouvelée.

Merci de votre aimable attention.

Dr. Serge-Nicolas NZI
Chercheur en Communication
Lugano (Suisse)
Mail : nicolasnzi@bluewin.ch

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