Côte d’Ivoire: arrestations en série des pro-Gbagbo

Deux proches de l’ancien président de la Côte d’Ivoire ont été arrêtés ce week-end. « Alors que la Côte d’Ivoire connaît un regain de tensions ces derniers jours, deux anciens hauts responsables du parti de l’ancien président Laurent Gbagbo, Laurent Akoun et Justin Koné Katinan ont été interpellés en moins de 48 heures », rapporte France 24. Le premier, secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI), a été interpellé ce dimanche près d’Abidjan, la capitale ivoirienne. Le deuxième, le porte-parole en exil au Ghana de Laurent Gbagbo a été arrêté ce vendredi. Ce dernier devrait être extradé en Côte d’Ivoire. Ces arrestations seraient liées à la crise post-électorale ivoirienne qui a fait 3 000 morts entre décembre 2010 et avril 2011. Pour rappel, l’ex-ministre Alphonse Douati a lui aussi été appréhendé par la police le 18 août.
Afrik.com

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Violences en Côte d’Ivoire: La traque des opposants s’accentue

Justin Koné Katinan, porte-parole de l’ex-président Gbagbo, a été arrêté ce vendredi à Accra, où il avait trouvé exil dès la fin de la crise. De deux donc pour la justice ivoirienne qui, en juin dernier, avait réussi à mettre la main sur l’ancien ministre de la défense Moïse Lida Kouassi, extradé depuis le Togo.

Cette fois-ci, c’est au tour d’une des chevilles ouvrières de l’opposition en exil d’être rattrapé par son passé. Poursuivi pour crimes économiques, l’ancien ministre du Budget est considéré par Abidjan comme l’un des instigateurs du braquage des agences ivoiriennes de la BCEAO durant la crise postélectorale.

«Nul ne sera épargné» par la justice, avait déclaré le président Ouattara, au lendemain des tueries de Duékoué qui, en juillet dernier, avaient replongé la Côte d’Ivoire dans une flambée de violence. L’arrestation de ce «dur» du camp Gbagbo intervient en plein regain de tension après des vagues successives d’attaques menées contre l’armée et imputées à des miliciens et militaires pro-Gbagbo bénéficiant du soutien d’exilés au Ghana. La dernière échauffourée en date a fait, samedi dernier, 6 morts dont trois civils dans la localité de Grand-Lahou à seulement 140 km de la capitale économique.

Justin Koné Katinan était donc attendu de pied ferme à Abidjan, d’où une délégation était partie le chercher. Mais il faut dire que son extradition n’était pas gagnée, car, côté ghanéen, c’est avec beaucoup de réticence que la nouvelle de l’arrestation de l’illustre réfugié politique a été annoncée. Et de là à le livrer à la justice de son pays… c’est dire qu’au moment où nous tracions ces lignes, l’ancien ministre était peut-être en route vers son destin.

Sauf erreur ou omission de notre part, c’est la première fois qu’un opposant au régime d’Alassane Ouattara est arrêté au Ghana, devenu jusque-là pour les exilés Ivoiriens un véritable sanctuaire à l’abri des coups de filet de la justice des vainqueurs.

Est-ce le signe d’un changement d’attitude vis-à-vis de ces étrangers devenus bien encombrants, surtout après le décès de leur hôte le 24 juillet dernier ? Le moins que l’on puisse dire à ce propos, c’est que le nouveau président ghanéen, John Dramani Mahama, est bien disposé à aider son voisin Alassane Dramane Ouattara à sécuriser son territoire et, par la même occasion, son pouvoir.

H. Marie Ouédraogo
L’Observateur Paalga

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