Ouattara veut frapper au sein des FRCI

Anassé Anassé Source: L’inter

C’est le grand ménage annoncé au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI). Le président de la République, ministre de la Défense, chef suprême des Armées et président du Conseil National de la Sécurité (CNS), a décidé de siffler la fin de la récréation et de mettre de l’ordre au sein de la « Grande Muette ».

En effet, selon nos sources, Alassane Ouattara ne veut plus entendre parler des nombreux programmes en charge du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants, qui ont montré leurs limites à résorber l’équation militaire et sécuritaire du pays. Pour ce faire, le chef de l’État a donné un ultimatum de 48 heures à son Chef d’État-Major Général (CEMG) pour lui faire le point détaillé des effectifs de ses troupes. Le mardi 28 août dernier, au sortir de la première réunion du Conseil National de la Sécurité (CNS), qui s’est tenue pendant un peu plus de quatre heures (16H à 20H30), au Palais présidentiel au Plateau, Alassane Ouattara a intimé cet ordre au Général de Corps d’Armée, Soumaïla Bakayoko. Le chef de l’État a, à en croire les sources, demandé de manière très ferme au CEMG de lui dresser en sus des effectifs, un état signalétique de l’ensemble des éléments des ex-Forces armées des Forces nouvelles (FAFN, ex-rébellion).

A savoir leur niveau d’études, leur état de service, leur aptitude à la profession militaire, etc. Le Général Bakayoko devrait en faire de même pour les Volontaires pour l’armée nouvelle (VAN), entendez par là les jeunes qui ont combattu aux côtés des FRCI durant la crise postélectorale, plus précisément lors de la « bataille d’Abidjan ». Alassane Ouattara veut savoir avec précision, combien d’hommes compte son armée, quels sont ceux des ex-FAFN et des VAN qui peuvent intégrer la nouvelle armée. Et comment insérer dans la vie active civile, une bonne fois pour toute, les milliers de jeunes qui ont appris le maniement des armes, mais qui ne pourront pas mener une carrière militaire.

Pour y parvenir, le chef de l’Exécutif a créé récemment par décret, une structure unique, l’Autorité pour le désarmement et la réinsertion (ADDR), placée directement sous sa tutelle pour régler ces questions confligènes dans l’armée. Le délai très court pour mettre à exécution ces instructions du chef de l’État, a contraint le Général Soumaïla à modifier son agenda. Le CEMG qui devait effectuer avant-hier mercredi 29 août, une mission conjointe avec la force Licorne et l’ONUCI à Lomo Nord, non loin de Toumodi, en vue de procéder à la destruction de plus de 40 tonnes d’armes de guerre et de minutions, a dû annuler son voyage et cette opération. Et pour cause !

Réunion de crise, hier au Palais

Le rapport du Général Bakayoko devait être prêt et présenté lors de la deuxième réunion du Conseil National de Sécurité, convoquée en urgence pour le jeudi 30 août par le président de cette structure, le président Alassane Ouattara. D’autant plus que initialement, la date de la prochaine rencontre du CNS était fixée pour beaucoup plus tard. « L’ordre du jour n’ayant pas été épuisé, les travaux se poursuivront le jeudi 6 septembre 2012 à 16h00 », mentionnait le communiqué final qui a sanctionné la rencontre de mardi. Le chef d’État-major général des armées a donc dû « veiller » avec ses plus proches collaborateurs ainsi que les responsables militaires en charge de ces questions, notamment ceux de la Division Emplois et Opérations (Gestion des Ressources humaines), pour ne pas être pris de court par le chef de l’État. Cette deuxième rencontre des membres du Conseil National de la Sécurité (CNS), qui selon nos sources a eu lieu hier au Palais présidentiel, sous la présidence effective du chef de l’État, était donc en fait une réunion de crise. Et contrairement à la rentrée inaugurale du CNS, le « staff meeting » d’hier n’était pas ouvert à la presse. Le président Alassane Ouattara prend très au sérieux les poussées de fièvre de ces dernières semaines, et n’entend rien négliger sur le plan sécuritaire après les attaques répétées des positions des FRCI et surtout du camp militaire d’Akouédo, perçues par le pouvoir comme des tentatives de déstabilisation du régime. Si le chef de l’État reste convaincu que la menace peut venir principalement de l’extérieur, Alassane Ouattara veut aussi « nettoyer devant sa porte ». C’est-à-dire tout mettre en œuvre pour minimiser voire annihiler tout danger pouvant venir de l’intérieur. Et cela passe nécessairement par la maîtrise des ressources humaines et du format définitif de l’armée. Le chef de l’État, qui est aussi le ministre de la Défense, monte donc lui-même en première ligne, et reprend personnellement les questions militaires et sécuritaires en main.

ANASSE ANASSE

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