Ouattara se fâche et ordonne la fermeture de toutes les frontières

Kisselminan COULIBALY Soir Info

Il s’agit, selon toute vraisemblance, d’une première dans l’histoire des deux pays: Abidjan a décidé de fermer toutes ses frontières avec son voisin oriental dont le niveau de coopération, en matière sécuritaire, lui paraît sujet à caution. Le communiqué lu, hier soir, à la télévision nationale, par le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, avait ce ton rigide qui laissait entrevoir la gravité du moment : « le vendredi 21 septembre 2012 aux environs de 3 heures du matin, la position des Forces républicaines de Côte d’Ivoire située au poste frontalier (de Noé) a subi une attaque d’éléments armés en provenance du Ghana. Les échanges de coup de feu donnent le bilan suivant. Côté ennemi, 5 morts et 5 arrestations ; le reste des assaillants s’étant replié sur le territoire ghanéen. Côté Frci, un blessé léger. Donc, informé de la situation, le président de la République S.EM. Alassane Ouattara, chef suprême des armées, a consulté le ministre d’Etat, ministre l’Intérieur assurant l’intérim du Premier ministre, garde des sceaux et le ministre auprès du président de la République chargé de la défense. Il a tenu informé son homologue ghanéen du fait du repli des assaillants en territoire ghanéen. Il a donc ordonné à compter de cet instant, pour des raisons de sécurité, la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes entre la Côte d’Ivoire et le Ghana jusqu’à nouvel ordre. Le gouvernement ivoirien remercie le gouvernement ghanéen pour la franche collaboration et la coopération exemplaire entre les deux pays qui se sont renforcés à l’occasion de la visite du président ghanéen Sem John Dramani Mahama à Abidjan, le mercredi 5 sept. 2012 ». L’émissaire du chef de l’Etat a fait un court commentaire de la situation après qu’il avait achevé de lire le communiqué. Il a expliqué que le chef de l’Etat jugeait « inacceptable » le fait que les assaillants soient venus du Ghana mais que, de surcroît, ils s’y soient «repliés ». John Dramani Mahama, successeur du défunt Atta Mills, avait assuré lors de son récent séjour ivoirien, que son pays ne « servirait jamais de base arrière pour déstabiliser la Côte d’Ivoire ». « Je veux vousgarantir que le territoire du Ghana ne servira jamais de base arrière afin de déstabiliser la Côte d`Ivoire. La paix en Côte d`Ivoire est tout aussi importante que la paix au Ghana », a cru devoir clarifier John D. Mahama. Son pays a si souvent été indexé par Abidjan comme laissant prospérer sur son sol des déstabilisateurs proches de l’ancien président Laurent Gbagbo. Les évènements de ce vendredi 21 septembre avec l’attaque du poste frontalier de Noé n’ont rien pour réchauffer des rapports, déjà suffisamment tendus, entre Abidjan et Accra. Les relations entre les deux voisins sont au plus mal.

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