Abobo: déguerpis le lundi, des vendeurs de retour sur le site rasé

M’Bra Konan source Soir info

La démolition des hangars et autres étals n’ont pas suffi
Le lundi 14 octobre 2012, après avoir essuyé des tirs à balles réelles, le ministère de la Salubrité, appuyé par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), a réussi à déguerpir les commerçants installés illégalement en face de la mairie d’Abobo. Alors qu’on croyait voir un espace dégagé totalement, des vendeurs n’ont pas attendu longtemps pour reprendre leur place.

Le lundi 14 octobre 2012, après avoir essuyé des tirs à balles réelles, le ministère de la Salubrité, appuyé par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), a réussi à déguerpir les commerçants installés illégalement en face de la mairie d’Abobo. Alors qu’on croyait voir un espace dégagé totalement, des vendeurs n’ont pas attendu longtemps pour reprendre leur place.

« Nous ne pouvons pas partir d’ici aussi rapidement que le ministère veut l’imposer. Je vends des fournitures scolaires que je dois écouler jusqu’à la fin de ce mois (octobre, ndlr), sinon elles vont me rester entre les mains. Nous allons nous plier, mais pas pour le moment », a tenté de justifier Koné Mariam, rencontrée sur le site dégarnis en face de la mairie d’Abobo, le dimanche 21 octobre 2012, lorsque nous avons décidé de faire l’état des lieux, après le passage des graders.

Cette vendeuse, tout comme la vingtaine de ses « collègues » revenue sur les lieux, est protégée d’un parasol sous lequel elle a installé ses marchandises. Alignées quasiment au bord de la voie qui serpente cet espace, ces vendeuses ne semblent pas inquiétées par les Forces de l’ordre qui étaient en patrouille lors de notre passage. « Je ne sais pas où aller. Donc je vais continuer à vendre ici, sous ce parasol démontable. Le soir, je le range ou je l’emporte pour libérer l’espace déguerpi », a expliqué, pour sa part Anita, vendeuse de produits cosmétiques.

C’est le même constat dans le prolongement de la gare d’une compagnie de transport de Bouaké dont une partie a été détruite. Plusieurs commerçantes de vivriers ont (re) investi les lieux, toutes installées sous un parasol. Mais en arrière plan, le travail des graders est visible. Des boxes, des étals et des magasins ont fait place à des gravas et à des tas d’immondices.

Les taxis communaux et intercommunaux ont repris leur place après les trois premiers jours de déguerpissement faits de heurts. En tout cas, à notre passage, l’ambiance était toujours bon enfant et l’embouteillage a repris son droit dans un concert de klaxons, de cris et d’interpellations de vendeurs, de chauffeurs et d’apprentis.

Par M’Bra Konan

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