Prisons 2000 nouveaux gardes, la vérité sur la vague d’arrestations des gardes

2000 nouveaux gardes dans les prisons: Le recrutement a commencé

Le Nouveau Réveil

Décidé en conseil des ministres, le recrutement de 2000 ex-combattants en vue d’en faire des gardes pénitentiaires, a commencé à travers le lancement de l’opération de désarmement et de démobilisation des ex-combattants.

Une ambiance particulière règne ce jeudi au sein de l’ex-3ème bataillon d’Anyama. Deux sentinelles du contingent togolais surveillent le camp à l’aide de jumelles. L’un d’entre eux est armé d’une mitraillette 12/7. Le soleil brille. De nombreux jeunes gens sont en files indiennes devant des tentes. Le site a été réaménagé par la mission onusienne en Côte d’Ivoire pour abriter l’opération de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants. Dans un rang, Adama Cissé, 33 ans, transpire à grosses gouttes de sueur. Il porte en bandoulière sa kalachnikov de type Ak 47. Il porte aussi un sac à dos. Le « soldat » attend d’être reçu par un agent recenseur, sous la tente. Au bout de 15 mn, le requérant se présente devant l’un des quatre soldats de l’Onuci. L’un d’entre eux récupère l’arme, retire le chargeur et la vérifie de nouveau avant de la lui remettre. Les munitions ainsi recueillies sont conservées dans une grande caisse métallique posée à même le sol. Avec une kalach sans chargeur ni munitions, Adama se dirige vers les trois soldats de la paix. L’un des Casques bleus vérifie son identité dans un registre. « J’ai pris l’arme pour combattre l’injustice et la discrimination qui régnaient dans mon pays. Aujourd’hui, mon combat a abouti à la restauration de la démocratie et de la paix. Nous sommes dans la dynamique de réconciliation prônée par le président de la République. Je veux donner une autre orientation à mon avenir. J’ai décidé de déposer mon arme car un nouvel horizon s’ouvre à moi », justifie l’ex-combattant. Après avoir franchi la première étape, il se retrouve dans l’atelier d’armes. Cette fois, ce sont deux officiers subalternes des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) qui ré­ceptionnent son arme dont ils vont relever le numéro de série. C’est l’instant de la séparation «définitive» entre Adama et sa kalach. Le commandant Abdou Kpan et ses éléments rangent par série et par types les armes récupérées. «Nous récupérons les armes des ex-combattants et nous leur remettons un certificat de désarmement. C’est un document portant leurs nom, prénoms et photo d’identité. Les armes saisies sont sécurisées », explique-t-il.

Une nouvelle vie

Au 3ème atelier, l’ex-combattant tronque treillis, rangers et képi ou casques contre un survêtement aux couleurs nationales orange, blanc et vert. «J’entame une nouvelle vie dans la sérénité. Je souhaite intégrer le corps de garde pénitentiaire. Je pense que j’ai les aptitudes physiques, morales et intellectuelles requises pour embrasser cette carrière», affirme Adama Cissé, visiblement heureux. Ses ex-collègues, Soumala Souleymane Traoré (ex-imprimeur et soldat à la Bae de Yopougon), Sié Dah (ex-électricien auto) et Massaïta Coulibaly (ex-agent commercial) disent également être optimistes quant à leur réinsertion. Ils ont aussi suivi les sept étapes du parcours du désarmement, démobilisation : l’identification, le dépôt de l’arme, la remise du certificat, l’échange de tenues, l’entretien psychologique, la visite médicale (test volontaire de dépistage du Vih/ Sida) et l’enseignement civique. Les treillis et les rangers récupérés sont brûlés sur place. Ce sont 2000 supplétifs des Frci qui veulent devenir gardes pénitentiaires. Selon le patron de l’Autorité de désarmement, de démobilisation et de réintégration (Addr), Fidèle Sarassoro, la base de données les concernant sera remise au ministère de la Justice. Lequel décidera de l’aptitude des candidats. L’Addr, elle, fait un croisement pour vérifier s’ils sont ou non des repris de justice. «30.000 personnes seront profilées à travers le pays (Bouaké, Korhogo, Man, Abengourou…). Aujourd’hui, c’est le départ d’une nouvelle vie pour ces jeunes gens. Nous allons œuvrer pour leur réintégration dans le tissu socio-économique et professionnel. Nous invitons tous les ex-combattants à adhérer à cette opération car le chef de l’Etat à un avenir pour eux », a-t-il rassuré. Débutée le 22 octobre dernier, l’opération pour le district d’Abidjan prend fin le 11 novembre prochain.

Ouattara Moussa

MACA / Affaire «Des prisonniers enferment leurs gardiens» Toute la vérité sur les vagues d’arrestations des gardes pénitentiaires

De sources proches de la MACA, des individus en armes venus du camp de la BAE ont arrêté trois gardes pénitentiaires. Il s’agit du commandant de compagnie, le capitaine Gbélia Henri, le contrôleur Gnanssou Honoré et l’Adjudant-chef Létahi. Ces hommes seraient venus mener ces arrestations sur instruction du patron de la police militaire, le commandant Koné Zakaria. Ils avaient également en leur possession une liste de cinq (5) personnes à arrêter, ce à quoi le régisseur de la MACA, M. Bandama Yoboué, s’est opposé. Interrogés sur «le commanditaire » de leur mission, les hommes venus du camp de la BAE ont dit avoir reçu l’ordre de Koné Zakaria. Le Premier ministre Jeannot Kouadio-Ahoussou qui a été saisi de cette affaire, a appelé Koné Zakaria pour savoir les motivations de ces arrestations, mais le patron de la police militaire a dit n’avoir mandaté personne pour arrêter qui que ce soit à la MACA. Si les cinq (5) personnes n’ont pas été arrêtées, les trois interpellés le mardi n’ont pas eu la même chance, puisqu’elles ont été déférées à la prison de Tiassalé. Cette situation, selon nos sources, a créé une psychose parmi les gardes pénitentiaires en poste à la MACA. «A tout moment, on peut venir nous enlever ou nous tuer, puisque nous n’avons pas d’armes», déplorent-ils. La MACA compte actuellement 2800 pensionnaires surveillés par 60 gardes pénitentiaires, répartis dans trois compagnies d’une vingtaine d’éléments des FRCI. Le soulèvement du mardi dernier s’explique par le fait que la fouille systématique des prisonniers qui se faisait habituellement la nuit, au moment où les détenus étaient dans leurs cellules, s’est déroulée ce jour-là à 10 heures.

O. D (infos D.V)
L’Intelligent d’Abidjan

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