Hiérarchie des FRCI – La vérité sur les cas Koné Zakaria et Jah Gao

Jah Gao

Bamba Idrissa source Soir info

Nous l’avions annoncé. L’armée ivoirienne se réorganise après les attaques qu’elle a subies ces derniers mois dans plusieurs villes du pays. Parallèlement à l’équipement des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), les autorités politiques et militaires procèdent au replacement des chefs militaires.

C’est dans ce cadre que les Commandants (Cdt) Koné Zakaria (Cdt de la Police militaire) et Koné Gaoussou dit Jah Gao (Cdt du groupement tactif 9), ont été affectés à de nouveaux postes à la fin du mois d’octobre 2012. Le premier est désormais Commandant en second du Bataillon d’artillerie sol-air (Basa) tandis que le second est commandant adjoint du 1er Bataillon de Commandos et de parachutistes (Bcp). La mutation de ces deux Commandants qui sont des ex-chefs de guerre des ex-Forces armées des forces nouvelles (Fafn), est moins une sanction qu’une marque de confiance que le chef de l’Etat leur voue en matière d’efficacité.

Selon des sources militaires, en nommant Koné Zakaria et Jah Gao, Commandants en second de deux unités d’élites de l’infanterie militaire, les autorités qui sont convaincues de leur expérience en matière de combat, entendent, à travers eux, faire face efficacement aux attaques contre les positions des Frci. Leur positionnement au Basa et au Bcp n’est donc pas fortuit. Surtout que ces deux bataillons sont chargés de mener des opérations d’envergure, et de propulser des soldats à la base arrière de l’ennemi pour lui porter des coups. Le poste de Commandant en second qui leur est confié, a-t-on appris, est stratégique dans la mesure où c’est un « poste-terrain ».

En clair, ce sont Koné Zakaria et Jah Gao qui vont conduire véritablement les opérations sur le terrain, en cas d’attaques ou de crise. Le Basa et le 1er Bcp, faut-il le souligner, sont en réalité des forces spéciales de l’armée ivoirienne même si ils ne sont pas ainsi dénommés. Toujours selon nos informations, l’affectation de ces deux commandants répond au souci de l’état-major général, de réparer les failles constatées au sein des Frci pendant les attaques de leurs positions notamment lors de l’attaque d’Akouédo. Où il a été fait cas de  »complicité interne » avec les assaillants.

A la question de savoir si la mutation du Commandant Koné Zakaria n’a pas de lien avec le dernier rapport d’Amnesty international qui évoque des tortures dans des camps Frci (dont celui de Zakaria), un responsable militaire que nous avons joint, hier mercredi 7 novembre 2012 en fin d’après-midi, s’est contenté d’affirmer:  »Je ne crois pas’. Mais certaines langues croient dur comme fer, que l’ancien commandant de zone (Com-zone) de Séguéla, a été débarqué de la tête de la police militaire après les accusations d’Amnesty international. Vrai ou faux ? Difficile d’y répondre. Toutefois, le constat est que Koné Zakaria et Jah Gao ont été affectés à des postes stratégiques de l’armée ivoirienne.

BAMBA Idriss
Soir Info

Ministre délégué a la défense

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Côte d’Ivoire: la hiérarchie des FRCI se réorganise

Par Baudelaire Mieu, à Abidjan Jeune-Afrique

L’armée ivoirienne subit un vaste mouvement de changements d’affections. Parmi ces derniers, celui de Zakaria Koné, un ancien comzone très critiqué par les associations de défense des droits de l’homme, ressemble fort à une mise à distance. Même si l’intéressé conserve des fonctions importantes.

Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) viennent de connaître un vaste mouvement de changement d’affectations. Plusieurs chefs de guerre de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), aujourd’hui intégrés dans l’armée nationale, sont concernés. Les mouvements les plus notables touchent Zakaria Koné, commandant de la police militaire, qui est la cible de toutes les critiques des organisations de défense des droits de l’homme, ainsi que Gaoussou Koné, alias Jah Gao, le chef du groupement tactique 9 du quartier populaire d’Abobo, où les incidents se sont multipliés ces derniers mois entre ses hommes et des groupes de civils armés.

Ces changements alimentent une forte polémique dans la capitale économique ivoirienne, dans la mesure où les principaux concernés par ces mesures figurent parmi les personnalités les plus controversées. Alors, sanction ou pas sanction ? Zakaria Koné a notamment été muté au Bataillon d’artillerie sol-air (Basa), situé à la caserne d’Akouédo, près d’Abidjan. Ce camp militaire avait été la cible d’une attaque d’hommes armés non identifiés au début d’août.

Un limogeage qui ne dit pas son nom ?

Le 7 novembre, au cours d’un rassemblement à la place d’armes de la caserne du génie d’Adjamé, base de la police militaire, Zakaria Koné a confirmé à la troupe son départ pour Akouédo, mais il a aussi déclaré qu’il restait sur place en attendant son successeur. Une attitude qui laisse présager un limogeage qui ne dit pas son nom… D’autant que, dans le dernier communiqué d’Amnesty International, Zakaria Koné et ses hommes de la police ont été épinglés comme auteurs de graves violations des droits de l’homme dans leur base.

Zakaria Koné et ses hommes de la police ont été épinglés par Amnesty comme auteurs de graves violations des droits de l’homme dans leur base.

En outre, plusieurs chancelleries occidentales ont régulièrement interpelé le gouvernement ivoirien sur les pratiques rétrogrades de certains chefs militaires. Même si le gouvernement avait réfuté ces accusations, Paul Koffi Koffi, le ministre délégué à la Défense et son collègue Gnénéma Coulibaly des droits de l’homme, avaient effectué une visite de terrain sur les lieux de quelques unes de ces violations présumées.

Réforme de l’armée

À la fin d’août, en petit comité, le ministre délégué à la Défense avait d’ailleurs déjà annoncé des mouvements au sein des FRCI, notamment pour les ex-commandants de zone (Comzones) de la rébellion. Mais du côté de la Présidence, on explique que ces changements d’affectations entrent dans le cadre de la réforme de l’armée.

« Ce n’est pas une sanction. Il était prévu de longue date que Zakaria Koné et certains ex-commandants devaient intégrer des unités régulières. C’est ce qui a été fait. Pour sanctionner quelqu’un, on ne le met pas au cœur du dispositif sécuritaire d’Abidjan », estime un conseiller de Alassane Ouattara. De fait, selon des analystes militaires, la Basa n’a jamais été opérationnelle depuis dix ans.

Il incombe désormais à Zakaria Koné de faire monter en puissance cette unité.

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Par Baudelaire Mieu, à Abidjan

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