Nominations polémiques dans l’armée en Côte d’Ivoire

Nouvelles nominations dans l’armée en Côte d’Ivoire, 9 ex-chefs rebelles ont été promus chefs adjoints de bataillon, ce qui risque de créer la polémique.

Parmi les nouvelles nominations, Koné Zakaria était jusqu’à présent le commandant de la police militaire. Il est désormais le numéro 2 du bataillon d’artillerie sol-air d’Abidjan.

Gaoussou Koné, dit Dja-Gao, était en charge des opérations militaires du quartier d’Abobo, l’un des points les plus chauds de la crise post-électorale. Il est désormais commandant en second du premier bataillon du commando de parachutistes.

Selon la presse locale, ces nominations répondent aux exigences des accords de paix de Ouagadougou, qui demandent la répartition des commandements militaires entre membres de l’ex rébellion et membres de l’armée qui n’ont pas été impliqués dans les Forces Nouvelles (l’ex rébellion).

Cependant ces nouveaux postes risquent d’en incommoder plus d’un, notamment dans le milieu des défenseurs de droits de l’homme.

Koné Zakaria est cité dans un rapport d’Amnesty International, pour actes commis alors qu’il était chef de la police militaire. Selon l’organisation, plus de 200 partisans de l’ex président Laurent Gbagbo, dont des personnes arrêtées après différentes attaques contre les forces de sécurité, auraient été torturés, notamment par les hommes de Koné Zakaria.

Les autorités ont vivement rejeté ces accusations. La semaine dernière des ministres et des responsables militaires ont effectué des visites sur les lieux désignés comme étant des sites de torture et ont affirmé n’y avoir trouvé aucune anomalie.

Quelques semaines plus tôt, d’autres anciens membres de l’ex-rébellion avaient été nommés préfets dans des régions encore sensibles, par exemple dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, où l’insécurité pose encore problème.

L’armée ivoirienne est actuellement en train d’être réformée. Pour le moment les différentes tendances politiques continuent de créer un sentiment de méfiance au sein des militaires.

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Côte d’Ivoire: la hiérarchie des FRCI se réorganise

Par Baudelaire Mieu, à Abidjan Jeune-Afrique

L’armée ivoirienne subit un vaste mouvement de changements d’affections. Parmi ces derniers, celui de Zakaria Koné, un ancien comzone très critiqué par les associations de défense des droits de l’homme, ressemble fort à une mise à distance. Même si l’intéressé conserve des fonctions importantes.

Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) viennent de connaître un vaste mouvement de changement d’affectations. Plusieurs chefs de guerre de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), aujourd’hui intégrés dans l’armée nationale, sont concernés. Les mouvements les plus notables touchent Zakaria Koné, commandant de la police militaire, qui est la cible de toutes les critiques des organisations de défense des droits de l’homme, ainsi que Gaoussou Koné, alias Jah Gao, le chef du groupement tactique 9 du quartier populaire d’Abobo, où les incidents se sont multipliés ces derniers mois entre ses hommes et des groupes de civils armés.
Ces changements alimentent une forte polémique dans la capitale économique ivoirienne, dans la mesure où les principaux concernés par ces mesures figurent parmi les personnalités les plus controversées. Alors, sanction ou pas sanction ? Zakaria Koné a notamment été muté au Bataillon d’artillerie sol-air (Basa), situé à la caserne d’Akouédo, près d’Abidjan. Ce camp militaire avait été la cible d’une attaque d’hommes armés non identifiés au début d’août.

Un limogeage qui ne dit pas son nom ?

Le 7 novembre, au cours d’un rassemblement à la place d’armes de la caserne du génie d’Adjamé, base de la police militaire, Zakaria Koné a confirmé à la troupe son départ pour Akouédo, mais il a aussi déclaré qu’il restait sur place en attendant son successeur. Une attitude qui laisse présager un limogeage qui ne dit pas son nom… D’autant que, dans le dernier communiqué d’Amnesty International, Zakaria Koné et ses hommes de la police ont été épinglés comme auteurs de graves violations des droits de l’homme dans leur base.
Zakaria Koné et ses hommes de la police ont été épinglés par Amnesty comme auteurs de graves violations des droits de l’homme dans leur base.
En outre, plusieurs chancelleries occidentales ont régulièrement interpelé le gouvernement ivoirien sur les pratiques rétrogrades de certains chefs militaires. Même si le gouvernement avait réfuté ces accusations, Paul Koffi Koffi, le ministre délégué à la Défense et son collègue Gnénéma Coulibaly des droits de l’homme, avaient effectué une visite de terrain sur les lieux de quelques unes de ces violations présumées.

Réforme de l’armée

À la fin d’août, en petit comité, le ministre délégué à la Défense avait d’ailleurs déjà annoncé des mouvements au sein des FRCI, notamment pour les ex-commandants de zone (Comzones) de la rébellion. Mais du côté de la Présidence, on explique que ces changements d’affectations entrent dans le cadre de la réforme de l’armée.
« Ce n’est pas une sanction. Il était prévu de longue date que Zakaria Koné et certains ex-commandants devaient intégrer des unités régulières. C’est ce qui a été fait. Pour sanctionner quelqu’un, on ne le met pas au cœur du dispositif sécuritaire d’Abidjan », estime un conseiller de Alassane Ouattara. De fait, selon des analystes militaires, la Basa n’a jamais été opérationnelle depuis dix ans.

Il incombe désormais à Zakaria Koné de faire monter en puissance cette unité.
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Par Baudelaire Mieu, à Abidjan
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