A Paris Patrick Achi échappe à un lynchage [vidéo]

Jean-Paul Oro à Paris – L’Intelligent d’Abidjan

La rencontre prévue hier au 5, rue Pierre l’Hermite dans le 18ème arrondissement entre les Akyé de Paris et Patrick Achi n’a pas eu lieu. A la place des membres de la communauté Akyé à Paris, c’est une trentai- ne de partisans de Laurent Gbagbo qui attendaient le ministre Patrick Achi dans la salle de soixante places. Le ministre
PDCI a été violemment apostrophé par ces invités inattendus. «Où sont nos enfants que vous détenez dans vos camps de concentration», «libérez les prisonniers politiques»,
«pas de réconciliation sans Laurent Gbagbo», ont lancé, entre autres, les résistants aux autorités ivoiriennes à Patrick Achi. Il s’en suivra une cohue de laquelle le détenteur du maroquin ministériel des Infrastructures économiques de Côte d’Ivoire aura du mal à s’extraire. Finalement, Patrick Achi arrivera à sortir de la salle car les Gbagboïstes du jour ne voulaient pas attenter à son intégrité physique. «Nous ne voulions pas toucher Patrick Achi, mais juste empêcher que cette réunion se déroule normalement. Nous jugeons inacceptable que certains Ivoiriens viennent plastronner à Paris pendant que d’autres sont traqués dans leurs exils, et que plusieurs sont injustement emprisonnés», a déclaré un leader d’une organisation proche de l’ex-Président ivoirien.

Encadré 1
Pas du tout perturbé ni ébranlé, le ministre explique les faits «Des gens m’ont appelé pour me prévenir d’une tentative de perturbation de cette rencontre apolitique visant à parler de développement. J’ai l’habitude de ce type de rencontre quand je suis en mission et que j’ai le temps. Dès que j’ai commencé, les per- turbateurs se sont levés et ont commencé à faire du boucan : « vous avez tué les gens à Duékoué. Gbagbo Laurent est à La Haye…». Devant cette situation, j’ai essayé d’apporter quelques réponses, mais j’ai préféré partir pour éviter une confrontation. Ils avaient envoyé des caméras pour filmer et mettre cela sur Internet. Moi je crois en la démocratie et c’est dommage toute cette situation».

Encadré 2
4 cargos de police étaient sur les lieuxLa police française semblait être informée des velléités subversives de certains participants à la réunion convoquée par des sympathisants du RHDP et partisans du ministre Patrick Achi. L’on apprend que le ministre lui-même a pu être informé, par SMS. Toutefois, Patrick Achi croyant en la démocratie et en la liberté d’expression n’a pas voulu faire faux bond à des Ivoiriens de la Diaspora voulant échanger avec lui. Sa bonne volonté n’a pas pu empêcher le cafouillage dans la salle. Tandis que les perturbateurs faisaient le bruit, une cinquantaine d’autres manifestants semblaient l’attendre dans la rue. La présence de la police permettra d’éviter le pire. Le ministre ivoirien des Infrastructures économiques était venu avec un chauffeur, sans garde de corps. Il souhaitait parler du développement de la Côte d’Ivoire, à Adzopé (dont il va briguer la présidence du Conseil régional) et deréconciliation entre les Ivoiriens. Ce sera pour la prochaine fois.

Propos recueillis par Charles Kouassi

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