Comium – Dalloul, Sidiki, Seydou Diarra où sont les 4 milliards de Diomandé et Salamé ?

Téléphonie cellulaire / Du nouveau à Comium Côte d’Ivoire

Refusant de payer 4 milliards de FCFA, Nizar Dalloul et Hani Nasa menacent le protocole d’accord signé avec les ex-associés de l’entreprise

Refusant de payer 4 milliards de FCFA, Nizar Dalloul et Hani Nasa menacent le protocole d’accord signé avec les ex-associés de l’entreprise Sous le calme apparent qui règne entre les ex-associés de Comium, le feu couve.

La bataille judiciaire et médiatique pourrait reprendre sous peu, si les autorités ivoiriennes ne rappellent pas à l’ordre Nizar Dalloul qui en fait à sa tête avec son refus permanent et délibéré d’exécuter les engagements qu’il a librement signés. Messieurs Eugene Diomandé et Mohammed Salamé ne sont plus administrateurs de l’entreprise depuis l’Assemblée générale tenue en leur absence par Nizar Dalloul. C’était en Janvier 2011, en pleine crise postélectorale avec l’appui du régime Laurent Gbagbo. Nizar Dalloul prétendait s’être rapproché du pouvoir de l’époque, en dépit du hold-up en cours pour confisquer la victoire du candidat Alassane Ouattara, aux fins d’empêcher selon lui, ses associés de le spolier avec la complicité de prétendus soutiens au sein du camp Gbagbo. Un gros mensonge dont Nizar Dalloul parviendra pourtant à convaincre des barons du nouveau régime, avides de se recaser dans une entreprise juteuse en apparence et ayant perdu tout sens de la mesure devant les promesses mirobolantes du promoteur Comium. C’est ainsi qu’une méchante cabale sera mise en marche contre Eugene Diomandé et Mohammed Salamé. Toutefois, le complot sera vite dévoilé grâce à la mobilisation de l’opinion publique, et en particulier à cause de la vigilance de la justice, qui finira par déclarer irrégulière l’AG ayant révoqué Diomandé et Salamé. Une décision qui sera pourtant piétinée et contrariée dans son exécution, et qui donnera lieu à un vrai déni de justice au nom de la protection de prétendus investisseurs étrangers et de la préservation des emplois. Même s’ils n’ont pas pu exécuter la décision de justice ni réintégrer l’entreprise en qualité d’administrateurs, Eugene Diomandé et Mohammed Salamé n’en sont pas demeurés moins des actionnaires, avec qui Nizar Dalloul devait négocier. Ce qu’il finira par faire avec une évidente mauvaise volonté aux fins de racheter les parts de ses associés ivoiriens. Au nom du gouvernement ivoirien, et sous le patronage du Premier ministre d’alors Guillaume Soro, le ministre Sidiki Konaté tentera de rapprocher les deux parties. Après plusieurs faux rendez-vous donnés, après des manœuvres procédurières à l’effet de déstabiliser et de fragiliser ses interlocuteurs, Nizar Dalloul qui avait toujours prétendu disposer de mallettes de milliards déjà prêtes pour racheter immédiatement les parts des actionnaires minoritaires, n’a toujours pas soldé les comptes ni liquidé la partie financière du protocole d’accord signé devant notaire. Et voici au moins 12 mois que cela dure à la suite de l’incident d’août 2011, qui avait conduit à l’arrestation arbitraire de l’ex-PCA Eugene Diomandé. Ce dernier depuis lors, a dû débourser des centaines de millions de FCFA dans de multiples voyages et dans des frais de séjour à l’extérieur du pays, à cause des rendez-vous manqués donnés aussi bien par l’actionnaire principal que par les dirigeants locaux de Comium.

ACTUEL ETAT DES LIEUX
Aujourd’hui, quel est l’état des lieux? L’année 2011 s’était terminée sans aucun règlement financier sérieux ni aucun accord irrévocable. L’année 2012 risque de se terminer certes avec un protocole d’accord mais sans aucune exécution de bonne foi. Et cela par la seule faute et la seule volonté de Nizar Dalloul et de son homme de main le DAAF Hani Nasa, qui ont totalement dépouillé le DG Michel Herbert de tout pouvoir de décision. Michel Herbert qui croyait faire la pluie et le beau temps, est aujourd’hui réduit à sa plus simple expression et est même, à nouveau, menacé de renvoi. Un protocole d’accord qui prévoit une contrepartie financière de 2 milliards 400 millions FCFA pour Eugene Diomandé et au moins 1 milliard de FCFA pour Mohammed Salamé reste non exécuté. Ces montants d’environ 4 milliards de FCFA sont sous évalués. Ils n’ont rien à voir avec la valeur de l’entreprise si l’on s’en tient au fait que Nizar lui-même prétend la vendre à 1 milliard de dollars, soit 500 milliards de FCFA. Malgré leurs réserves, malgré l’inconvénient que cela fait peser sur leurs ressources, les actionnaires minoritaires ont accepté à titre provisoire et exceptionnel le paiement par fraction et par mois, d’un montant de 100 millions de FCFA pour Monsieur Eugene Diomandé et de 50 millions de FCFA pour Mohamed Salamé. Mais là encore difficile pour Nizar Dalloul de tenir les engagements pris. Il s’en fout royalement et impunément d’autant plus qu’il ne se trouve aucune autorité ivoirienne pour le rappeler à l’ordre.

Un capital affiche de 50 milliards de FCFA
Pourtant, la société prétend être passée d’un capital de 200 millions de FCFA à 50 milliards de FCFA, même si elle n’a pas pu produire les preuves de paiement des honoraires et des frais nécessaires pour faire exécuter par un notaire, et dans les normes requises une telle augmentation exceptionnelle et inhabituelle de capital. Une augmentation de capital unique dans l’histoire mondiale des entreprises, qui fait de Comium l’entreprise ivoirienne ayant le plus gros capital social, au-dessus de ses concurrents Orange, MTN et Moov réunis, qui présentent pourtant une meilleure santé financière avec à peine le 10ème du capital revendiqué et brandi par Dalloul.
Avec un tel capital de rêve devant rassurer banquiers et investisseurs, Comium n’est même pas en mesure de trouver environ 4 milliards de FCFA pour liquider les droits et les intérêts des autres associés qui auraient pu, à juste titre et à bon droit, se plaindre de ce que l’actionnaire principal dégage une partie des recettes d’une entreprise leur appartenant au même titre que cet actionnaire, pour racheter leurs actions et parts. Une injustice qu’ils ont pourtant acceptée. Mais là encore, manque de chance pour Comium et Dalloul Nizar puisque toutes les banques approchées ont dit niet, à cause du manque de solvabilité de l’entreprise qui croule sous le poids des dettes de toute nature. Comium doit à l’Etat au titre des redevances ; Comium doit aux banques, doit aux impôts, doit aux autres opérateurs de téléphonie cellulaire et à tant d’autres fournisseurs. Désormais Comium doit à Eugène Diomandé et à Mohamed Salamé.
L’entreprise est plus proche du dépôt de bilan que de la rentabilité promise par Nizar dont on attend depuis des mois, les nouveaux investisseurs et investissements promis. Les recettes quotidiennes qui étaient de l’ordre de 150 millions de FCFA environ, ont fondu comme du beurre et avoisinent désormais à peine 85 millions de FCFA par jour. Pourtant Nizar Dalloul avait avancé une prétendue mauvaise gestion pour se séparer d’Eugène Diomandé, et de Mohammed Salamé (qui ne signaient même aucun chèque ni ne prenaient aucun engagement au nom de la société) tout en gardant le même DG et mandataire social, en l’occurrence Michel Herbert. Ces deux administrateurs et actionnaires n’ayant plus accès à la société depuis 2 ans, il saute aujourd’hui, aux yeux de tous que le vrai problème de Comium (à Comium) est Nizar Dalloul lui-même, qui malgré les difficultés de l’entreprise continue pourtant d’opérer d’importants transferts de fonds au Liban, dans ses comptes personnels et qui n’hésite pas à mettre à contribution Comium CI pour renflouer les caisses des autres filiales de son groupe. Comme on le voit, le tableau est sombre.

Reprise du conflit à la justice et dans les médias
Si rien n’est fait dans les brefs délais, le feuilleton judiciaire et le bras de fer médiatique entre Nizar Dalloul et ses ex-associés pourrait reprendre, dans la mesure où celui qui paie mal, paie toujours deux fois. Il serait vraiment déplorable que malgré le souci du dialogue et de conciliation des autorités ivoiriennes, Nizar Dalloul continue d’en faire selon ses humeurs. Après s’être caché pendant longtemps derrière les agissements de son avocat de Beyrouth Adel Nassa, le voici qui agité désormais l’arrogance de son DAAF Hani Nasa, régulièrement convoqué à la gendarmerie ivoirienne pour des affaires de mœurs. Un autre dossier sur lequel nous reviendrons puisque Michel Hebert lui-même n’est pas au-dessus de tout soupçon dans ce domaine. Contacté pour réagir sur la situation, Eugène Diomandé annonce qu’il saisira dans les jours à venir la justice ivoirienne, le Tribunal arbitral de Paris, ainsi que le chef de l’Etat Alassane Ouattara à l’effet de faire respecter les droits et intérêts des actionnaires minoritaires ivoiriens de Comium. Il réclame un audit, une reddition des comptes et la nomination d’un administrateur provisoire. Il dénonce le mépris de son associé pour les autorités ivoiriennes et révèle qu’en Sierra-Léone, en Gambie (et au Libéria, avant la cession de Comium) où l’entreprise est moins nantie, qu’en Côte d’Ivoire, Nizar Dalloul, manifeste plus de considération pour ses partenaires locaux et pour les autorités de la place dans ces pays.

Charles Kouassi et Ismaël Dembélé

Encadré
Insolvabilité totale

La preuve est faite de l’insolvabilité totale de Nizar Dalloul. Au début des négociations, il disait avoir une mallette de milliards pour payer immédiatement ses ex-associés. Aujourd’hui, Dalloul négocie plutôt pour un paiement mensuel échelonné sur plusieurs mois. Encore que là, il n’est même pas capable de tenir un tel engagement. En plus l’argent devant désintéresser ses ex-associes est pris sur les recettes de Comium, une société qui prétend avoir un capital de 50 milliards de FCFA. En clair, tandis qu’Eugène Diomandé et Mohamed Salamé sont encore et toujours actionnaires, celui qui est actionnaire principal prend l’argent de leur entreprise commune pour racheter leurs parts, tout en refusant de supporter les frais d’enregistrement et de notariat. Pis le montant de vente des actions est un prix forfaitaire en deçà de la valeur réelle sur le marché même si l’évocation du montant forfaitaire de 4 milliards de FCFA, peut donner du tournis à ceux qui feignent de reconnaître les efforts fournis par les deux actionnaires minoritaires pour implanter dans notre pays, Comium. Nizar Dalloul avait fait la promesse aux autorités ivoiriennes et au médiateur Sidiki Konaté, (chez qui, soi dit en passant, Mohamed Salamé a signé le protocole d’accord de cession de ses parts) que des partenaires frappaient aux portes. L’aspect financier des accords serait réglé en un mois à peine avait-il promis. Hélas, voici au moins quinze mois que ça dure ! Au nez et à la barbe des protecteurs de Nizar Dalloul ; celui-là même qui après avoir entrepris des actions anti-Ouattara lors de la crise postélectorale (au point d’être mis violemment en cause par les confrères Le Patriote et le Nouveau Réveil) s’est vite recyclé. C’est connu: en matière d’affaires et d’intérêts financiers le pardon et la réconciliation vont plus vite qu’en politique. Les hommes d’affaires ont le capital et des emplois. Les hommes politiques ont des ambitions et des sympathisants. Il n’est pas prudent de faciliter le recyclage des politiques, comme on le fait pour les hommes d’affaires. Ainsi vont la vie et le monde des affaires!

Charles Kouassi et Ismaël Dembélé.

L’Intelligent d’Abidjan

Titre; J-ci.net

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