Biens mal acquis au Sénégal – Mamadi Diané, acteur malgré lui ?

AFFAIRE DES PRÉSUMÉS BIENS MAL ACQUIS AU SÉNÉGAL
Mamadi Diané, acteur malgré lui, mais pas concerné !

M. Mamadi Diané à la Maison Blanche en compagnie des Présidents Clinton et Mandela (Source Maison Blanche)

Auteur: René Tiecoura – Source: lebanco.net

Le site aminata.com n’y est pas allé de main morte. Profitant des ennuis judiciaires de certains pontes du régime d’Abdoulaye Wade au Sénégal, le site a tenté, en vain, de jeter le discrédit sur Mamadi Diané, l’homme d’affaires ivoiro-guinéen dont la réussite représente, pour nombre d’Africains vivant aux Etats-Unis et sur le continent africain, un véritable modèle de réussite. Un article au vitriol, dont le titre est sans rapport avec le contenu, commandité par des mains obscures, qui finit, fort heureusement, à sa lecture, de se discréditer lui-même.

Il a suffit d’une phrase, une simple allusion du jeune Thierno Ousmane Sy, ancien conseiller du président Abdoulaye Wade, qui, lors de son interrogatoire a affirmé avoir remis »plusieurs montants à Monsieur Diané en différents endroits dont Paris, Rio de Janeiro et Maroc (.). », avant de préciser ceci : « Entre 2005 et 2009, il m’a restitué, en plusieurs tranches, entre cinq et six millions d dollars, virés dans mes comptes aux Etats-Unis ».

Au cours de l’interrogatoire, Thierno Ousmane Sy se rétracte et déclare : « je ne peux vous préciser, séance tenante, ni, le numéro, ni la banque qui a reçu ces virements. J’exige, soit la présence d mon avocat, soit d ne plus répondre à aucune question ».

A première vue, à la lecture de ces lignes, on croirait avoir à faire à une vaste opération de blanchiment d’argent. Mais à y regarder de près, on réalise que l’interrogatoire du jeune Sy est un concentré de quiproquo, qui s’explique par les circonstances dans lesquelles les propos ont été recueillis. Et l’exploitation malveillante que certains ont voulu en faire ne résiste pas à la moindre analyse intelligente. Cela nous a poussé à aller au-delà des acrimonies pour mieux connaître de cette affaire, afin d’éclairer, de manière objective, les opinions en Guinée, en Côte d’Ivoire et au Sénégal d’abord, ensuite en Afrique et ailleurs dans le monde

En vérité, comment Mamadi Diané, célèbre pour avoir pignon sur rue à Washington DC, riche de son réseau relationnel dans les milieux d’affaires, politiques et diplomatique, peut-il se réduire à trimballer des valises d’argent, de capitale en capitale, à la recherche d’un abri doré ? Les auteurs de l’article diffamatoire à son égard oublient-ils qu’au-delà de ses origines guinéennes et de son adoption par la Côte d’Ivoire, il est et demeure un citoyen américain, soumis comme tel aux contrôles les plus rigoureux des services fiscaux fédéraux et des services de lutte contre le blanchiment d’argent ? Ces services seraient-ils devenus subitement si incompétents qu’ils ne parviennent plus à détecter une banale opération illicite menée par un citoyen américain, qui plus est, le Président-fondateur de la compagnie AMEX International, une entreprise de négoce logé dans deux luxueux bureaux au cour du centre des affaires de Washington (l’un situé sur Pennsylvania Avenue et l’autre sur L Street), depuis sa création en 1981 ?

Puissant homme de réseau, Mamadi Diané a vu défiler dans les bureaux de AMEX International, d’illustres hommes d’État africains, en visite aux Etats-Unis, comme le Tanzanien Julius Nyerere, le Zaïrois Mobutu Sésé Séko, le Zambien Kenneth Kunda, le Kényan Daniel Arap Moï, le Sénégalais Abdoulaye Wade, pour ne citer que ceux-là.

Sur la scène américaine, M. Diané est réputé être l’un des Africains les plus introduits, sinon le plus introduit au sein de la classe politique. Ses solides amitiés avec le Président Bill Clinton et le Vice-président Al Gore sont un secret de polichinelle. C’est, du reste, au nom de cette amitié et de la confiance qui en découle que le Président Clinton l’a fait nommer comme membre de la Commission présidentielle de la politique industrielle américaine. Il a siégé, 11 ans durant à compter de 1999, au sein du conseil d’administration des trois aéroports de la région de Washington. En 1994, il a fait partie du Comité d’organisation de la coupe du monde, un comité de 12 membres présidé par l’ancien Secrétaire d’État, Henri Kissinger. De 1987 à 1989, il a été conseiller du Black Caucus, pour les affaires africaines (commerce, finances et développement).

Mais le coup fumant, Mamadi Diané l’avait réalisé, depuis 1980, en réussissant à faire débarquer à Yamoussoukro, le Président américain Richard Nixon pour l’inauguration du Golf Club de la ville natale de son père adoptif, le Président Félix Houphouët Boigny. Là aussi, se dévoile un pan de la vie du golden boy Africain-Américain. Ses relations secrètes et intimes avec la Côte d’Ivoire et ses dirigeants. A force de fouiner, nous avons découvert également que le grand-père de Mamadi Diané, Mory Kéita, a été un membre fondateur du PDCI-RDA, aux côtés de Félix Houphouët Boigny. Il en fut même le trésorier jusqu’à sa mort en 1956. Mamadi Diané, lui, a grandi à Abidjan, dans la très populaire commune de Treichville. Sa maison familiale était située, selon un ancien du quartier qui se souvient de l’enfant robuste et turbulent, sur le site actuel de l’imposante maison du congrès du PDCI-RDA. Son grand-père en a fait cadeau au parti, un symbole fort de ses liens avec le Président Houphouët Boigny.

Alors, Mamadi Diané, l’ivoirien ? Le Guinéen ? L’Américain ? Aux dires d’un de ses amis, un citoyen du monde tout court, resté très attaché à l’Afrique et à ses valeurs profondes : la fraternité, la solidarité et la loyauté. C’est ce qui explique, que malgré l’importance stratégique de son entreprise AMEX International et les nombreuses sollicitations des grands de ce monde, il a tout laissé pour venir soutenir son ami et frère de très longue date, le Président Alassane Ouattara, durant les longues et dures épreuves de la campagne électorale et de la crise postélectorale qu’il a traversées avec lui au Golf Hôtel d’Abidjan.

Mais alors, pourquoi diantre ! Un tel homme, généreux et disponible, peut-il faire l’objet de si méprisantes campagnes de dénigrement ? Un fin connaisseur de la politique africaine nous éclaire : « Mamadi Diané, en réalité, est perçu par beaucoup en Guinée comme le bras séculier de l’ancien Premier ministre et opposant Sidya Touré. Il faut donc amputer ce bras qui tient, selon eux, si solidement un homme qui dérange. »

Titre: J-ci.net

Mamadi Diané

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Le milliardaire Mamadi Diané accusé de recels de biens volés

MP MAMADI DINE ACCUSE source: aminata.com

Engagée par les autorités sénégalaises, une enquête sur les biens supposés mal acquis de Karim Wade, des dignitaires du défunt régime libéral de Wade, ainsi que leurs « amis » est en cours. Aux dires du quotidien sénégalais « L’observateur », elle a ouvert beaucoup de portes. Au rythme des audiences houleuses menées par les enquêteurs.

D’elles, est tombée une pluie d’informations. Qui a inondé le Sénégal de chiffres faramineux, dont l’unité de mesure vacille autour du milliard de dollars. C’est le dossier sulfureux le plus médiatisé et le plus suivi dans le pays, à en croire le quotidien. Un dossier qui continue de charrier un long fleuve de révélations, les plus spectaculaires les unes que les autres. Il cacherait encore une sombre forêt de secrets et des visages jusque-là inconnus du public sénégalais, au milieu desquels figure en bonne place notre compatriote, le magnat guinéen Mamadi Diané.

L’homme qui, pour la première fois, a évoqué le nom du milliardaire guinéen Mamadi Diané, s’appelle Thierno Ousmane Sy, ancien conseiller de Wade aux Techniques de l’information et de la communication.

Thierno Ousmane Sy est suspecté d’avoir brassé des milliards de francs CFA d’Afrique de l’Ouest. Une fortune qui, explique-t-on, aurait été amassée suite à des surfacturations, des marchés fictifs, des commissions, du blanchiment, etc.

Acculé par les enquêteurs, lors de son premier passage à la section de recherche de la Gendarmerie, il a nommément cité Mamadi Diané, notre compatriote. Cette audition consistait à faire la lumière sur l’origine de ses biens et sur une affaire portant sur 20 milliards F CFA qui met en cause l’opérateur de téléphonie soudanais Sudatel.

S’agissant de ses biens, Thierno Ousmane Sy s’est largement expliqué sur ses comptes en banque et les sociétés où il est actionnaire. Parlant de son enrichissement, TOS expliquera que Me Abdoulaye Wade lui a accordé un certain montant, qu’il juge minime, ajoutant qu’il a aussi touché un certain salaire avec la création de l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie). Mais, selon sa déclaration, la plus grosse part de sa fortune viendrait de « dons » et « largesses » de diverses personnalités sénégalaises et africaines dont il a refusé de citer les noms « par convenances personnelles », dit-il.

Voilà donc un “mendiant” devenu milliardaire, ironise un homme en bleu. « Je disposais, (avant toute activité professionnelle sous-entendu), d’un fonds d’investissement de 500.000 dollars en 1993-1994 », explique TOS.

Une réponse qui n’a pas convaincu. Acculé de questions, Thierno Ousmane Sy finit par craquer et demande la présence de son avocat pour répondre sur un récent virement de 3 milliards F CFA (environ 6 millions de dollars US) dans ses comptes aux Etats-Unis entre 2005 et 2009. « Je ne peux vous préciser, séance tenante, ni le numéro, ni la banque qui a reçu ces virements. J’exige soit la présence de mon avocat, soit de ne plus répondre à aucune question », rouspète-t-il. En effet, les enquêteurs voulaient en savoir davantage sur les mouvements de migration du capital de TOS en « investissement transnational ».

Dans le feu de l’action, il lâche le nom du magnat guinéen Mamadi Diané qui aurait géré une « bonne partie » de son patrimoine. « J’ai remis plusieurs montants à M. Diané en différents endroits, dont Paris, Rio de Janeiro et Maroc. La dernière remise remonte à la période d’avant 2000. De temps à autre, M. Diané me fait le point sur le capital. Entre 2005 et 2009, il m’a restitué en plusieurs tranches entre 5 et 6 millions de dollars, virés dans mes comptes aux Etats-Unis », se confie-t-il.

Le 05 décembre dernier, TOS a fait face aux enquêteurs à nouveau. L’audition a essentiellement porté sur ses opérations privées à l’extérieur et la cession d’une licence de téléphonie à Sudatel en 2007 (d’où l’affaire des 20 milliards de CFA évoquée plus haut).

D’entrée les enquêteurs ont voulu s’informer sur les sociétés qu’il a créées aux Etats-Unis et celles dans lesquelles il est actionnaire. Et Dieu sait qu’elles sont très nombreuses : « Diastone (investissement), Ruya (production de films et de disques), Pro athletics (fabrication de savons pour enfants), Senecam (immobilier, achat et vente de villas réfectionnées), Viking (événementiel et sport), Platinium Service Limited (distribution de logiciels, basée aux Seychelles), etc. », liste-t-il.

Au Sénégal également, il est suspecté d’avoir investi dans plusieurs autres sociétés dont notamment Horimex, Genesis, Omega Consulting, Sigma Technologies, Delarue, Expertice, etc.

Entre octobre 2007 et juin 2009, Thierno Sy avoue avoir reçu un virement de 8,5 millions de dollars US, provenant de « droits de propriété intellectuelle », soutient-il mordicus. Aux dernières nouvelles, selon toujours « L’observateur », il aurait été inculpé de « blanchiment de capitaux ».

Le gouvernement américain s’en mêle. La traque aux biens supposés mal acquis de Karim Wade, Thierno Ousmane Sy and Co est lancée sous différentes formes. En sus des enquêtes menées par les sénégalais eux-mêmes, sur saisine du Procureur spécial de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), l’Etat a mis les bouchées doubles et déployé d’autres stratégies. Dans l’ensemble, le clan Wade est suspecté d’avoir subtilisé près de 8 milliards de dollars US. En dehors du président de la République sortant, toutes les personnalités citées sont sous le coup d’interdiction de sortie du territoire sénégalais.
Des commissions rogatoires sont formées pour faire des investigations à l’étranger. On a aussi fait appel à l’expertise étrangère, à travers les organismes internationaux.

Lundi dernier, l’ambassadeur des Etats-Unis en poste à Dakar, Lewis Lukens, a confirmé devant la presse l’implication de son pays dans cette opération déclenchée par le pouvoir de Macky Sall. « Nous sommes prêts à accompagner le gouvernement du Sénégal dans la recherche des acquis qui sont aux Etats-Unis. Nous travaillons actuellement avec le gouvernement pour cela », affirme le diplomate. Ajoutant que « nous avons des investigateurs qui travaillent avec le gouvernement du Sénégal pour chercher des biens aux USA(…) ».

La Banque mondiale s’y intéresse. L’Etat sénégalais a engagé d’autres Etats souverains comme la France, les Etats-Unis, ainsi que des institutions planétaires comme la Banque mondiale, Interpol, etc.

D’ailleurs, le régime de Macky Sall a récemment déposé une plainte devant le Parquet de Paris, contre X, étendant ainsi celle-ci à tous ceux qui, de près ou de loin sont mêlés. La liste des infractions visées par cette plainte est longue : « détournements de deniers publics, complicité de détournement de deniers publics, recels de deniers publics, abus de biens sociaux, complicité d’abus de biens sociaux, recels de biens sociaux, corruption, etc. »

Et la liste des personnalités ciblées n’est pas moins longue. Il s’agit, entre autres, de Karim Wade (ancien ministre d), Thierno Ousmane Sy (ancien conseiller à la présidence chargé des Tics), Oumar Sarr (coordonnateur du parti politique d’Abdoulaye Wade, -le Pds), Me Madické Niang (ancien ministre des Affaires étrangères), Barra Sady (ancien directeur général du Port autonome de Dakar), Abdoulaye Baldé (député maire de Ziguinchor), Samuel Sarr (ancien conseiller financier de Me Wade), etc.

La Banque mondiale, qui appuie les Etats en butte à ces types de délits, est entrée dans la danse pour aider le Sénégal à se réapproprier les patrimoines indus.

En ce qui concerne notre compatriote, le PDG d’Amex international (une entreprise d’import- export qui a pignon sur rue à Washington DC), Mamadi Diané, il est suspecté d’avoir couvert TOS dans ses « opérations frauduleuses » et de « lessivage d’argent détourné ». Il faut donc craindre pour lui, et craindre qu’il ne fasse l’objet d’une quelconque inquiétude pour « recels » et « complicité de blanchissement d’argent ».

Mais, au sein de l’opinion, autant ces accusations sont graves, autant on ne doute pas de la puissance d’action de M. Diané qui, il faut le rappeler, est très bien introduit dans le parti démocrate, le Sénat et le Congrès américain. C’est un homme très puissant, bien implanté et qui ne craindrait même pas un ouragan d’informations compromettantes. C’est l’un des bailleurs de fonds, dit-on, du parti démocrate d’Obama qui vient d’être réélu pour quatre ans à la Maison blanche.

Mamadi Diané, un des rares richissimes de son pays qui fait la fierté des siens, de toute la Guinée en général, ne serait pas de nature à redouter ce genre d’accusation. Il n’aurait pas froid aux yeux, même si le gouvernement américain et la Banque mondiale, comme c’est le cas pour le Sénégal, s’en mêlent.

Selon l’avis de nombreux africains qui l’ont côtoyé, notamment celui d’un ancien ambassadeur ivoirien à Washington (que nous avons rencontré à Dakar ce week-end), « Mamadi Diané est blanc comme neige ». Espérons simplement que Thierno Sy soit grisé par sa propre parole, et que ses dangereuses déclarations ne portent pas préjudice à notre compatriote Mamadi Diané, dont les proches ne tarissent pas d’éloges : dur dans son labeur, honnête, large et courageux. En Guinée comme à Washington, les gens savent que M. Diané est à la tête d’une fortune colossale. Mais, des sources autorisées estiment qu’il n’a pas pris l’ascenseur pour en arriver-là. Il aurait pris les escaliers. Ma parole ! Mamadi Diané, comme tant d’autres magnats, ferait exception à l’adage qui dit que « derrière chaque grande fortune, il y a un crime impuni ».

Sambegou Diallo, depuis Dakar pour Aminata.com

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