Super et gaz, les prix augmentent, le ministre Tounkara Adama explique

Fraternite-Matin

Les utilisateurs de l’essence super doivent ajouter 18 Fcfa supplémentaires pour en avoir un litre. En médaillon, un déchargement de gaz.Début d’année financièrement éprouvante pour les consommateurs. Surtout les ménages et les automobilistes. Depuis hier, le litre de l’essence super sans plomb a haussé de 18 Fcfa, en passant de 774 à 792 Fcfa. Pour les utilisateurs de voitures à moteur diesel, le prix à la pompe du litre de gasoil ne bouge pas. Les plus grandes augmentations sont enregistrées au niveau du gaz domestique ou gaz butane. La bouteille de 6 Kilogrammes (B 6) est désormais vendue à 2000 Fcfa, subissant un relèvement de 200 Fcfa, soit 11,11% de hausse. La bonbonne de 12,5 (B12) kilogrammes, elle, passe de 4000 Fcfa à 5200 Fcfa. Les 1200 Fcfa d’augmentation représentent, en proportion, 30% de renchérissement par rapport au prix d’avant. Au ministère du Pétrol, des Mines et de l’Énergie, entre deux réunions, le patron des lieux, Adama Toungara, a bien voulu nous donner, en début de soirée, les explications à ces nouveaux prix. Assisté de proches collaborateurs, dont les directeurs des hydrocarbures, Ibrahima Diaby; de la Gestoci, Ibrahim Doumbia, il fait remarquer que le gouvernement reste préoccupé par le coût de la vie. M. Toungara insiste sur le fait que le prix du gasoil ne change pas. Tout simplement parce que c’est le carburant le plus utilisé pour les transports de marchandises et de personnes. Dès lors, les transporteurs ne peuvent pas prétexter une quelconque hausse pour faire tout flamber. Toutefois, le ministre Toungara révèle que le super est subventionné à 40 milliards de fcfa par an. Et que la dernière modification de prix date de 2010. Est-ce un retour du système de fixation automatique de prix à la pompe en fonction des fluctuations sur le marché international? «Non, ce n’est pas le cas vraiment», précise le ministre. Autrement dit, il ne faut pas s’attendre, pour le moment, à voir les prix changer mensuellement, car indexés sur le cours du brut, du dollar et du fret, comme cela a été le cas de 2009 à 2010. Quant au gaz domestique, le stock d’arriérés que doit éponger le gouvernement s’élève à 25 milliards de Fcfa. Sur le sujet, le ministre répond point par point en s’adossant aux chiffres, pour que la population comprenne bien la réalité. « Nous payons le gaz pour la B 6 sur le marché international à 4100 Fcfa. Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, nous subventionnions à hauteur de 56% pour que le prix revienne à 1800 Fcfa au consommateur ivoirien. Aujourd’hui, il s’agit de baisser cette subvention à 51% de sorte que la bonbonne soit vendue à 2000 Fcfa», explique le ministre. Pour la bouteille de 12,5 kilogrammes, le prix supporté par l’État est de 8627 Fcfa à l’importation. La subvention qui était de l’ordre de 54%, passe désormais à 45%. Du coup, le consommateur devra payer 5200 Fcfa. «Le déficit supporté par la Société ivoirienne de raffinage est de deux milliards de Fcfa par mois», ajoute-t-il. Quant à la bouteille de 28 kilogrammes, la subvention saute tout simplement. Raison? «Il n’est pas question pour le gouvernement de subventionner la B28 utilisée surtout à des fins commerciales, dans la restauration et par certains cadres», répond le premier responsable du Pétrole, des Mines et de l’Énergie.

La protection étatique n’existant plus, la B28 est vendue au prix du marché, 18535 contre 9000 Fcfa, précédemment. Au besoin, le ministre annonce des mesures d’accompagnement. Il s’agit de responsabiliser davantage les marqueteurs. Il leur est demandé de surveiller comme du lait sur le feu, les prix de leurs grossistes. «Il y aura des mesures sévères de répression contre les hausses illicites. Des contrôles seront opérés par le ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des Pme, en collaboration avec mes services. Et je retirerai les agréments des marqueteurs qui ne feront pas respecter les prix ». Le disant, le ministre Adama Toungara a en tête, les prix pratiqués dans les quartiers. En effet, en dehors des stations-services qui sont des points agréés, les revendeurs font de la surenchère sur les produits. La B6 est livrée dans les quartiers à 2500 Fcfa alors qu’elle coûtait 1800 Fcfa. Quant à la B 12, les boutiquiers la cédaient entre 4500 et 5500 Fcfa alors que le prix subventionné était de 4000 Fcfa. Aujourd’hui, il appartient, selon le ministre, en plus des actions du gouvernement, aux consommateurs de prendre leurs responsabilités. Pour lui, ils ne doivent pas se laisser gruger. La situation leur impose de s’organiser pour faire appliquer les nouveaux prix subventionnés. Surtout que les fausses pénuries ont été maîtrisées (donc plus de pression liée aux mauvaises spéculations des revendeurs). Cette population doit se donner les moyens pour le respect des prix.

Adama Koné
Fraternité Matin

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