Gaz et super: Ouattara a-t-il cédé sous la pression du FMI ?

 

Par IRENE BATH source L’inter

Depuis mercredi 02 janvier 2013, le super et le gaz butane affichent de nouveaux prix. Le constat dans les stations-service permet de se rendre compte de l’effectivité de ces changements de prix.
Après plusieurs réunions dans la journée de mercredi à son cabinet, le ministre des Mines, du pétrole et de l’énergie, Adama Toungara a brisé le silence sur les raisons de cette nouvelle augmentation. Le ministre Adama Toungara dénonce, dans le quotidien gouvernemental dans sa livraison d’hier jeudi 03 janvier 2013, une subvention de 40 milliards de FCFA par an pour le super. Il fait remarquer que la dernière modification du prix de ce produit date de 2010. S’agissant du gaz butane, il fait les mêmes remarques. Notamment des subventions trop élevées qu’il fallait faire baisser.

Ainsi, pour le gaz faitou ou B6, la subvention passe de 56 % à 51 %. S’agissant de la bouteille de 12,5 KG ou B12, la subvention qui était de l’ordre de 54 % est ramenée à 45 %. La bouteille de 28 KG ou B28 n’étant plus subventionnée, elle est désormais livrée à 18 535 FCFA au lieu de 9 000 FCFA, par le passé.

Et, le ministère compte se donner les moyens pour l’application de ces nouveaux prix. En réalité, ce que le premier responsable des Mines, du pétrole et de l’énergie ne dit pas, c’est l’injonction faite par le Fonds monétaire internationale (FMI) aux autorités ivoiriennes de réduire les subventions dans le secteur des hydrocarbures. La pression était sûrement telle que le président Alassane Ouattara a dû céder aux exigences des bailleurs de fonds à travers cette nouvelle augmentation, jetant ainsi aux oubliettes les promesses de campagne de 2011.

La dernière réunion du FMI, dans le cadre de la deuxième revue du programme de facilité élargie de crédit (FEC), tenue du 19 septembre au 03 octobre 2012, a été sûrement l’élément déclencheur de la prise de cette décision. L’on se souvient encore des conclusions de cette rencontre rendues par le chef de mission, Michel Lazare, sous-directeur Afrique du FMI, et qui exigeaient la fixation automatique des prix des produits énergétiques.

 

Pour les bailleurs de fonds, l’Etat ne devrait plus bloquer les prix. Bien au contraire, il doit laisser courir les prix en fonction des cours du baril du pétrole sur le marché international. Le communiqué pondu par le FMI demandait aussi au gouvernement ivoirien de cesser de subventionner le prix du carburant et de laisser faire le marché. Tout en aménageant des mesures de compensation pour les plus démunis. Dans le cadre d’une audience avec le chef de l’Etat, le président Alassane Ouattara, Michel Lazare a encore insisté sur l’idée d’augmentation du prix du carburant et même de l’électricité, avec à la clé, des exigences fermes de l’entrée en vigueur de ces dispositions dès l’année 2013.

Chose demandée par le FMI, chose faite par l’Etat de Côte d’Ivoire, ne pouvant plus tenir tête aux bailleurs de fonds de peur de subir leur courroux. Le plus dur reste désormais à venir, avec la grande paupérisation de la population ivoirienne. Celle-là même qui voyait en l’arrivée de Ouattara au pouvoir, comme une porte de sortie de la misère.

Les Ivoiriens se souviendront toujours des affiches de campagne qui avaient été placardées dans toute la ville et qui dénonçaient le niveau élevé des prix des produits pétroliers et des produits de grande consommation. De même que la déclaration faite par la présidente de la Commission technique Mines et énergie du RDR, Touré Maférima en 2008 pour dénoncer les prix chers des produits pétroliers. Des messages d’espoir qui sont aujourd’hui jetés aux oubliettes pour obéir aux exigences des bailleurs de fonds.

Irène BATH

 

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