Lagarde entame 2013 par une tournée africaine

Christine Lagarde Photo: AFP

Par Pascal Airault Jeune-Afrique

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a entamé l’année par une tournée africaine qui la mènera du Malawi, en Côte d’Ivoire puis en Mauritanie.

Après avoir passé ses vacances de fin d’année à Maurice, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, entame l’année par une tournée africaine qui la mènera du 4 au 9 janvier au Malawi, en Côte d’Ivoire puis en Mauritanie. Ces trois pays reçoivent l’assistance financière de l’institution de Bretton Woods sous forme de prêts sans intérêts. Des contributions accordées en contrepartie d’un programme de réformes pas toujours faciles à accepter par les populations.

L’action du FMI sur le continent africain a toujours prêté aux critiques. Dans les années 1980 et 1990, de nombreux pays d’Afrique subsaharienne ont souffert des « programmes d’ajustement structurel » accompagnant les plans d’aide, accusés d’imposer une libéralisation des marchés draconienne. Si, aujourd’hui, les institutions de Bretton Woods se montrent moins doctrinales, les réformes d’assainissement des finances publiques, bien que jugées nécessaires, ont des incidences sur la vie des ménages.

Si les institutions de Bretton Woods se montrent moins doctrinales, les réformes d’assainissement des finances publiques ont des incidences sur la vie des ménages.

Dévaluation

Ainsi au Malawi, la nouvelle présidente, Joyce Banda, a pris des mesures importantes en procédant à la dévaluation de 100% de la monnaie, le kwacha, et instauré un taux de change flottant afin de relancer les activités économiques. Mais les associations de consommateurs dénoncent le corollaire de ces mesures, une inflation de plus 33% et le surenchérissement des prix des produits importés.

La patronne du FMI devrait apporter son soutien à la chef de l’État, avec laquelle elle aura un tête à tête suivie d’une réunion avec les membres du gouvernement. Dans la soirée du 4 janvier, elle participera aussi à un dîner avec des leaders féminins du pays. Et le lendemain, elle aura des entretiens avec la membres de la commission économique du Parlement avant de prononcer un discours devant des représentants de la société civile et du monde des affaires.

Côte d’Ivoire

Attendue à Abidjan le 6 janvier, la française Christine Lagarde s’entretiendra le jour même avec le président Ouattara, le Premier ministre Daniel Kablan Duncan et le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. Elle prononcera un discours devant les parlementaires le 7 janvier et aura aussi des rencontres avec les représentants du monde des affaires, la société civile ainsi que des femmes leaders d’opinion. Elle visitera le 8 janvier l’usine de confection Filtisac ainsi que le village d’enfants SOS avant de participer une table ronde avec les étudiants de l’École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (Ensae).

Cette visite lui permettra d’évaluer les progrès réalisés par le pays depuis son obtention du point d’achèvement de l’Initiative pays pauvres très endettés (PPTE) en juin 2012. L’Institution, qui a établi un plan d’assistance financière de 600 millions de dollars, a joué un rôle important dans l’annulation de la dette ivoirienne. En contrepartie, les autorités se sont engagées à une série de réforme dont l’augmentation des prix des hydrocarbures et de l’électricité pour les rendre conformes aux évolutions des cours internationaux.

Mauritanie

La directrice française du FMI terminera son périple le 9 janvier en Mauritanie où elle prendra part à la 5e Conférence régionale sur l’intégration maghrébine dont le thème est « les investissements intra-maghrébins et les investissements directs étrangers : potentiel et impact sur l’emploi dans les pays de l’Union du Maghreb Arabe ». Elle aura des discussions bilatérales avec les différentes délégations ainsi qu’avec les autorités mauritaniennes dont le président de la république, Mohamed Ould Abdelaziz. Le Fonds a approuvé en décembre le décaissement de 16,9 millions de dollars dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC).

Malgré le ralentissement de l’économie mondiale et les chocs exogènes, notamment la sécheresse et le ralentissement de la demande extérieure, la Mauritanie a affiché, en 2011, un taux de croissance de 4 %. Toutefois, les conditions de vie des Mauritaniens ont tendance à se dégrader en raison de la hausse du taux de chômage et de la persistance d’une grande pauvreté à laquelle il faut ajouter une menace terroriste élevée et une instabilité politique récurrente.

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