Des militaires Francais débarquent au Mali… » au nom de l’Onu »

Des militaires étrangers débarquent au Mali (agence)

MOSCOU, 11 janvier – RIA Novosti

Des militaires étrangers sont arrivés dans la ville malienne de Sévaré (centre) proche de la localité de Kona, contrôlée par les rebelles islamistes, rapporte vendredi l’agence sud-africaine SAPA citant des témoins sur place.

Selon l’agence, un avion de transport militaire S-160 a atterri sur la base aérienne de Sévaré, à 60 kilomètres de Kona. La nationalité des militaires n’est pas indiquée. D’après un fonctionnaire local désireux de garder l’anonymat, l’avion provient d’un pays européen.

La veille, le président malien Dioncounda Traore a officiellement demandé l’aide de la France et des Nations unies afin de repousser les islamistes.

La situation au Mali s’est dégradée après la chute de Mouammar Kadhafi, renversé à la suite de l’opération de l’Otan en Libye. Le départ des Touaregs, qui bénéficiaient de la protection de l’ancien dirigeant libyen, vers le nord du Mali a intensifié les tendances séparatistes dans ce pays, entraînant l’apparition, en avril 2012, de l’Etat autoproclamé d’Azawad qui occupe actuellement les deux tiers du territoire malien.

En décembre dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé le déploiement au Mali de 3.300 membres de la force internationale africaine (AFISMA). Toutefois, la date définitive du début de l’opération n’est pas fixée pour le moment.

La France répondra dans le cadre de l’ONU à la demande d’aide du Mali

Le Monde.fr avec AFP et Reuters

Le président François Hollande a déclaré, vendredi 11 janvier, que « la France répondra », « strictement dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », à la demande d’aide militaire des autorités maliennes. « J’ai décidé que la France répondra, aux côtés de nos partenaires africains, à la demande des autorités maliennes. Elle le fera strictement dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et elle sera prête à arrêter l’offensive des terroristes si elle devait se poursuivre », a-t-il ajouté.

« Je le dis ici avec la solennité nécessaire, nous sommes face à une agression caractérisée », a affirmé le chef de l’Etat lors de ses vœux au corps diplomatique à l’Elysée. « Les terroristes se sont regroupés ces derniers jours sur la ligne qui sépare artificiellement le nord et le sud du Mali. Ils ont même avancé. Et ils cherchent à porter un coup fatal à l’existence même du Mali », a-t-il souligné. « La France comme ses partenaires africains et l’ensemble de la communauté internationale ne pourra pas l’accepter », a affirmé le président Hollande.

Selon une source diplomatique française, les résolutions existantes du Conseil de sécurité de l’ONU permettent à la France d’intervenir militairement au Mali. « Avec les résolutions de l’ONU et la demande d’aide du Mali, le cadre légal pour une intervention directe [de la communauté internationale] est déjà prêt », a dit un diplomate français. « On suit la situation heure par heure sur le terrain. On va voir si cette progression se poursuit ou pas. L’aide de la France va s’ajuster à la situation sur le terrain », a-t-il ajouté.

« DEMANDE D’AIDE MILITAIRE »

Le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, a demandé jeudi l’aide militaire de la France pour repousser une offensive des groupes armés islamistes dans le nord du pays. Cette demande d’aide est contenue dans deux lettres, adressées l’une au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et l’autre au président français François Hollande.

Selon des diplomates du Conseil de sécurité, la lettre destinée aux autorités françaises est une « demande d’aide militaire ». Elle intervenait le jour même où les islamistes armés qui contrôlent le nord prenaient une localité du centre du pays. Le gouvernement malien a annoncé que le président Traoré s’adresserait vendredi à la nation. Selon une source diplomatique, le président malien devrait être mercredi à Paris pour rencontrer François Hollande.

« AU SECOURS LA FRANCE ! »

L’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice, a indiqué que Bamako avait « demandé un soutien extérieur, en particulier de la part de la France ». Décrivant la lettre du président Traoré à François Hollande elle a expliqué : « Elle disait en résumé : ‘Au secours la France !' » Il y a eu au sein du Conseil un « consensus clair sur la gravité de la situation et le droit des autorités maliennes de rechercher toute l’assistance possible », a-t-elle ajouté.

Dans une déclaration adoptée jeudi par ses 15 pays membres, le Conseil de sécurité a demandé un « déploiement rapide » de la force internationale au Mali devant la « grave détérioration de la situation » sur le terrain. Il a appelé les Etats membres « à aider les forces de défense et de sécurité maliennes à réduire la menace représentée par les organisations terroristes et les groupes affiliés » qui contrôlent le nord du pays.

OFFENSIVE DES ISLAMISTES

Parallèlement, des témoins et un responsable ont indiqué que des avions militaires transportant des armes et des soldats étrangers étaient arrivés jeudi à Sévaré, dans le centre du Mali, où l’armée dispose d’un poste de commandement opérationnel et qui est proche de Konna, la localité prise le même jour par des islamistes. Aucune indication précise n’avait toutefois pu être obtenue dans l’immédiat sur le nombre et la provenance de ces avions, armes et soldats étrangers.

Des témoignages indirects et des informations sur plusieurs sites de réseaux sociaux font état de nombreuses victimes dans les affrontements de ces derniers jours entre l’armée malienne et les islamistes, les premiers depuis neuf mois. « Un carnage » aurait eu lieu à Konna, tombée jeudi aux mains des islamistes, à 70 kilomètres de Mopti (640 kilomètres au nord de Bamako) où est basé l’état-major régional de l’armée malienne, indique un témoin.

« DÉCISION D’URGENCE »

Pour l’ambassadeur français, la percée des islamistes peut être interprétée comme, « soit une démonstration de force dans le cadre de la négociation politique, soit une décision d’avancer vers le Sud avant l’arrivée de la force africaine ». Les puissances occidentales et les gouvernements régionaux redoutent que les islamistes qui se sont rendus maîtres du nord du Mali n’en fassent la base arrière d’opérations armées.

A la suite de la résolution 2085, le Conseil de sécurité a validé un plan d’intervention d’une force militaire internationale dans le Nord-Mali. Mais du fait de contraintes logistiques, notamment, aucune force africaine ne semble en mesure de se déployer avant septembre, d’où la possibilité que les puissances mondiales décident d’agir plus tôt, a noté un diplomate onusien. En visite à Bamako, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a déclaré jeudi : « Si l’offensive se poursuit, je pense que la communauté internationale prendra une décision d’urgence. »

Une dizaine de « blessés graves » transférés à Bamako

Une dizaine de « blessés graves », des militaires et des civils, ont été transférés du centre du Mali vers un hôpital de Bamako après les affrontements de jeudi entre l’armée malienne et les islamistes, a-t-on appris de source médicale.

Ces blessés graves portaient des traces de balles ou de brûlures, a affirmé la même source, avant d’ajouter que « d’autres blessés sont attendus », sans préciser de date et de nombre.

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