Guikahué: « La décision d’aller en Rhdp aux régionales est bonne, mais doit être totale »

Interview réalisée par Guy Tressia à Abidjan

Après la décision de Bédié et de Ouattara d’aller en RHDP aux régionales, Pr Maurice Kakou Guikahué: « La décision des présidents, elle est bonne, mais elle doit être totale »

Les présidents du Rassemblement des Houphouétiste pour la démocratie et la paix (RHDP) ont décidé que pour les régionales les candidats issus des 4 formations politique qui la composent fassent une liste commune. Cependant, pour les mairies, ils partent en rangs dispersés. Pourtant ces deux élections seront couplées, les électeurs voteront le même jour pour les deux élections. Les campagnes aussi se feront sur une même période. Cela rend difficile les explications. C’est pourquoi, Pr Maurice Kakou Guikahué, SGA à la mobilisation et à l’organisation du PDCI-RDA, par ailleurs, Secrétaire général de la Commission électorale du Pdci-Rda, est monté au créneau. Interview.

Monsieur le ministre, vous êtes secrétaire général de la Commission du Pdci Rda pour les élections locales, pouvez-nous dire dans quel état d’esprit le Pdci aborde ces élections ?

Le Pdci aborde ces élections dans un esprit dégagé. Il y a quelques tensions cependant. Vous savez que le dimanche dernier, le président Bédié a tranché, il a rendu le verdict. Il y a certains candidats qui n’ont pas été choisis, donc c’est l’amertume pour eux. Ça se comprend mais je pense qu’un effort important a été fait et nous avons mis vraiment le temps pour préparer les dossiers. On a commencé en novembre et on a ouvert une période de trois semaines pour déposer les dossiers jusqu’au 5 décembre. Et du 5 décembre jusqu’ au 16 décembre, nous avons donné toute cette période-là aux délégués et aux responsables de base pour faire les conciliations. Et du 20 décembre au 03 janvier, nous avons constitué des groupes de travail, dirigés par des doyens, des vice-présidents pour aller encore vers le consensus. Et c’est trois jours après, c’est-à-dire le 06 janvier, que le président du parti a pris les décisions au vu des rapports et de tout ce qui a été dit. Donc, on pense que même s’il n’y a pas de satisfaction totale parce certains qui pensaient qu’ils allaient être retenus ne sont pas retenus, on pense toutefois qu’on a fait le maximum. Et vu l’ambiance qui prévaut à la Maison du parti, je pense que le Pdci va dans un esprit dégagé.

Est-ce que vous serez surpris si certains cadres se mettent dans la posture d’indépendants ?

Le président a aussi donné des consignes pour que la négociation continue. Parce qu’il y a deux cas de figures, il y a les listes uniques dès le départ. Ça veut dire que le consensus a été fait à la base et les gens sont venus avec une seule tête. Pour ceux-là, il n’y a rien à dire. Mais il y a des zones où les négociations ont été âpres jusqu’à ce qu’on en arrive au choix de quelqu’un. Ça veut dire que, peut-être, ceux qu’on n’a pas choisis ont aussi des hommes qui sont capables d’être des colistiers dans une municipalité ou bien dans un Conseil régional. Donc, la discussion est possible pour ramener les points de vue, pour dire qu’effectivement tels ou tels ont été choisis, est-ce qu’on peut faire des ouvertures pour ajouter des personnes sans les personnes elles-mêmes ou d’autres militants qui étaient sur les autres listes pour que les listes, de manière consensuelle, réduisent les candidatures indépendants et avoir l’assentiment des militants. Donc les discussions continuent.

Qu’est-ce que la discussion peut donner aujourd’hui, à l’heure où vous nous accordez cet entretien ?

Quelqu’un peut résister pendant un mois et puis un jour, il abdique. Nous avons, jusqu’ à minuit aujourd’hui, (hier : ndlr) pour déposer les dossiers. Les discussions ont cours actuellement. Il y a deux éléments. Celui qui a été choisi est ouvert et il appelle les autres qui n’ont pas été choisis. Il y a des zones et des listes où cela a été déjà fait sans même qu’on ait demandé cela. Je connais des têtes de liste qui ont approché leurs adversaires pour dire : « je vous propose d’être premier adjoint au maire ». Il y a des gens qui ont commencé à faire des ouvertures, il y a beaucoup de cas. Il y a aussi des cas que nous encourageons. Actuellement, les pourparlers ont lieu. Même le président Bédié appelle souvent des têtes de liste pour dire allez au rassemblement. » Ça, c’est un travail que le président fait quotidiennement. Donc, nous pensons que même si ce n’est pas à 100%, il y a des gens qui vont comprendre pour réduire vraiment les candidatures indépendantes.

Pour ces élections, il a été décidé d’aller aux régionales en Rhdp et chaque parti défend ses couleurs aux municipales. Comment en est-on arrivé à ça ? Est-ce ce que vous avez souhaité ? Les différents états-majors sont-ils tombés d’accord sur ce principe ?

C’est une information qui nous a été relayée par notre secrétaire général, qui plus est, est tête de liste dans le Haut-Sassandra et qui était à double titre à notre réunion de mercredi après-midi, en tant que secrétaire général du Pdci et en tant que tête de liste. Et c’est après que nous avons discuté pour voir comment les listes allaient être confectionnées et les dispositions que nous prenions pour recevoir les candidatures. Le secrétaire général avait dit qu’une décision politique avait été prise par les présidents des partis constituant le Rhdp pour qu’on aille en Rhdp aux régionales et qu’ils suggéraient fortement que les bases s’entendent pour aller en Rhdp et de façon individuelle aux municipales. Moi, je suis très heureux que les présidents aient pris une décision politique où ils demandent aux uns et aux autres de s’organiser pour aller en Rhdp. Pourquoi ? Parce que pour moi, personnellement, le Rhdp, c’est un esprit fort. Parce que pour avoir vécu le blocus du Golf, on ne peut pas me conter ce qu’est le Rhdp. Quand j’étais au Golf, il n’y avait pas d’hypocrisie, il n’y avait pas de double jeu. Je me suis donné en tant que Guikahué parce que je crois au Rhdp, je crois en Houphouët-Boigny et tous les Ivoiriens savent les actes que j’ai posés pour montrer que j’étais Rhdp. Donc, le fait de ne pas partir aux législatives en Rhdp, j’étais l’un des plus malheureux. Parce qu’on est parti en Rhdp pour la présidentielle au second tour et puis, ne pas aller en Rhdp aux législatives, c’était un recul. Et si on continuait, ça voudrait dire qu’on allait reculer. Mais, le fait que les présidents ont pris la décision, ça s’est amélioré. Le Pdci a préparé les militants, il y a eu un cheminement depuis le 02 juin. Ça fait plus de 6 mois. Un Bureau politique s’est tenu et le Pdci a décidé d’aller en Rhdp pour les élections locales, les régionales et les municipales. Ensuite, le directoire a fait, il y a deux mois, un communiqué pour dire qu’après la rencontre, le directoire conseillait vivement aux bases d’aller en Rhdp. Donc, les bases qui étaient d’accord vont en Rhdp. Les bases qui n’étaient d’accord vont de façon individuelle mais de manière civilisée. Voici les discussions qui étaient en cours et nous avons transmis tout cela à nos militants. Moi, en tant qu’organisateur du parti, j’ai eu à interpeller et à m’interroger moi-même: « si les élections municipales et régionales se tenaient à des dates différentes, moi Guikahué, ça ne me posait aucun problème. Parce qu’on peut s’organiser en Rhdp et aller battre la campagne. Mais les deux élections sont couplées, elles se tiennent le même jour. Et dans les municipalités, il y a deux urnes. Il y a une urne pour les municipales et une urne pour les régionales.

Pouvez-vous être plus explicite ?

Pour prendre l’exemple de Gagnoa. On va en Rhdp pour la région et on va dispersés pour la mairie. Alors le matin, on va aller voir des communautés en Rhdp. On a le même cortège, on parle en Rhdp, on se retire et puis, l’après-midi, je reviens voir les mêmes communautés en Pdci pour battre la campagne pour le compte du Pdci. Vous savez très bien que pendant les campagnes, même si on ne s’insulte pas, chacun veut montrer qu’il est le meilleur. Il y a donc quelques piques qu’on s’envoie.

Que préconisez-vous alors ?

Ce que je plaide et je vous remercie de me donner l’opportunité d’en parler, je plaide auprès des présidents du Rhdp de franchir le pas décisif, de prendre une décision totale. On va en Rhdp aux régionales et en même temps aux municipales. Ils ont pris la décision politique, ils doivent aller loin. Moi, je plaide parce que ce n’est pas vivable, c’est difficile. Il ne faut pas qu’on donne l’occasion à des militants de paraître un peu perdus, et un indépendant d’un autre parti politique qui tiendra un discours cohérent va tout rafler. Et nous n’aurons que nos yeux pour pleurer après. Deuxièmement, pour moi, le lieu où on doit travailler et vivre en Rhdp, c’est la municipalité. Parce que le Conseil régional est un peu distant. Mais la mairie, c’est là même qu’on doit faire le Rhdp. Il faut que les présidents nous amènent, nous les cadres, à nous mettre ensemble pour que cette idée de Rhdp ne meure pas, qu’elle avance. Et le lieu, c’est la mairie. La mairie, je l’indique, c’est le développement de proximité. Parce que les conseillers et les agents sont Rhdp, ils travaillent en Rhdp, ils font les réunions du Conseil municipal en Rhdp, ça va rejaillir sur nos militants. Je prends l’exemple de Gagnoa, le maire est Rdr. Le premier ou deuxième adjoint est Pdci. Il y a un deuil dans une famille Rdr. La municipalité s’en va apporter sa compassion. Le Rdr est là, le Pdci est là, les familles nous voient. Demain, il y a un évènement au Pdci, les mêmes se suivent. On est alors en train de construire le Rhdp. Et c’est l’occasion rêvée d’y aller. Ma position, je dis merci aux présidents, qu’ils libèrent les militants. Beaucoup de militants, surtout du Pdci, sont préparés à aller en Rhdp. J’ai déjà fait la proposition à Gagnoa. On va faire un inventaire réaliste. Quand on prend Oumé et Gagnoa, le Pdci est majoritaire. Donc, le Pdci peut prendre la tête de liste de la région. On va donc s’asseoir avec le Rdr, le Mfa et l’Udpci pour voir les vice-présidences. Mais pour la mairie, c’est le Rdr qui est majoritaire. La tête de liste doit donc être Rdr. On va ainsi discuter avec le Rdr pour les postes d’adjoints comment positionner les autres partis du Rhdp.

Monsieur le ministre, êtes-vous inquiet par rapport à la survie du Rhdp ?

Je ne raisonne pas en termes de survie. Le président Bédié nous a adressé un message de nouvel an. Il est intervenu sur le Rhdp. Il a été chef de l’Etat, il est l’un des hommes politiques avisés de la Côte d’Ivoire, depuis l’Ambassade aux Etats-Unis en passant par le ministère des Finances, l’Assemblée nationale et la Présidence de la République. Il fait partie, après Houphouët-Boigny, de ceux qui ont bâti ce pays. Il connait le pays. Et il nous dit dans son message de nouvel an, « mettez-vous dans la tête pour toujours qu’un parti politique tout seul ne dirigera plus la Côte d’Ivoire ». Il nous a tout dit. Cela veut dire que le Pdci doit promouvoir et faire fructifier l’esprit du Rhdp. C’est une façon de nous dire que dorénavant, tout ce qu’on va faire, on doit le faire en Rhdp. Or, on a déjà une alliance qui est le Rhdp. La voie est donc toute tracée. Il faut que le Rhdp se construise, il faut que l’alliance se construise. C’est l’occasion d’y aller avec ces élections municipales et régionales. Je remercie les présidents d’avoir pris la décision politique. Je suis l’un des responsables du Rhdp les plus heureux aujourd’hui, parce que le Rhdp m’a fait confiance au niveau du directoire. Je suis le président du comité mobilisation et organisation. Le directoire nous a donné la latitude, Bictogo et moi, de réfléchir sur la question. C’est nous qui avons fait la proposition au directoire notifiant que partout où il y a un maire issu d’un parti politique du Rhdp, il dirige la coordination du Rhdp. C’est-à-dire, quand il y a un élu Rhdp dans une localité, il préside automatiquement la coordination du Rhdp. Les coordinations Rhdp ont été mises en place depuis 2005. C’est le lieu maintenant de les faire avancer. Je plaide pour que les présidents avancent dans la décision politique qu’ils ont prise. Qu’on aille en Rhdp aux régionales et aux municipales pour qu’on puisse faire la campagne de façon libérée, heureux, en chantant. On va alors gagner et gérer ensemble les communes et les régions et apprendre à vivre ensemble et travailler pour pérenniser le Rhdp. Je le dis l’esprit dégagé d’autant plus que je n’ai aucun conflit d’intérêt. Je ne suis pas candidat. Sinon, des gens pourraient dire, comme je suis candidat, c’est pour cela que je plaide pour le Rhdp. C’est en toute liberté, en toute neutralité que je dis ce qui est bon pour nos partis politiques. Que les présidents franchissent le pas pour demander qu’on aille en Rhdp aux régionales et aux municipales.

Monsieur le ministre, est-ce qu’il n’est pas trop tard ?

Non, l’appel n’est pas trop tard, parce que c’est hier qu’on l’a fait. Il suffit donc qu’on fasse l’appel et avant minuit, on dépose les dossiers.

A quel moment va-t-on pouvoir mobiliser les différents partis ?

Mais le Pdci a sorti ses têtes de liste. Le Rdr a sorti ses têtes de liste. L’Udpci a sorti ses têtes de liste. Mais c’est facile, on se connaît tous. On est tous à Abidjan. Même si on veut faire une réunion cette nuit même, jusqu’à demain à 6H du matin, on a toutes les listes et puis on avance. En 24 heures, on peut faire les listes Rhdp. Si les présidents disent c’est ça là, c’est ce qui va se faire. C’est seulement hier qu’ils ont dit pour les régions. A quel moment les gens vont se retrouver pour faire les listes? Donc, le moment qu’ils vont trouver pour faire les listes au niveau des régions, ils peuvent trouver le moment pour faire de même pour les municipales. Parce que ce sont les mêmes qui vont se retrouver pour discuter.

Monsieur le ministre, l’autre préoccupation, c’est que le Pdci est absent dans plusieurs localités. On veut aller en Rhdp, mais il y a des zones où vous êtes totalement absents. Comment est-ce qu’on peut expliquer ça ?

Le militantisme est individuel. On milite collectivement mais, c’est d’abord une affaire de personne. Et puis deuxièmement, tu ne peux pas faire le bonheur de quelqu’un sans sa participation. Toi, Patrice Yao, si tu décides d’être candidat quelque part, on te soutient. Peut-être, tu peux ne pas passer mais on te soutiendra. Mais s’il n’y a même pas de candidat ? Pendant une semaine, on a bloqué, on a convoqué les délégués pour dire où il n’y a pas de candidat, trouvez-nous des candidats. Il y en a qui ont réagi, on a eu 7 personnes. Il n’y avait pas de candidat Pdci à la mairie de Séguéla, il y a un candidat maintenant. Mais les autres sont restés comme ça. Ce matin, il y a un jeune qui est venu nous surprendre, il vient de Worofla. On n’avait pas de candidat et il est venu. Il est très jeune, il doit avoir à peine 21 ou 25 ans. Il a dit que lui, il était responsable des jeunes du Pdci. Il était là-bas, personne ne se décidait. Tous les aînés qu’il est allé voir ne se mobilisent pas. Donc, lui, il a pris sur lui de constituer une liste. Et sa liste est prête. Il est venu déposer ses papiers. Il y a un certificat de nationalité qui manque, la personne est en route pour venir déposer le certificat. C’est tout ce qui lui manque. Sinon, tous les papiers sont prêts et lui, il s’est mis tête de liste, il a eu des amis, beaucoup de jeunes, ils ont fait la liste. Ils disent que c’est une élection proportionnelle, qu’ils n’auront pas zéro voix. Donc, il y aura au moins un ou deux qui vont être au conseil municipal. Et le Pdci aura un interlocuteur dans le conseil municipal. C’est un bel exemple. Et il n’avait pas déposé ses dossiers avant. Tout à l’heure, il est venu, il est en train de déposer ses dossiers. Et on a pris ses dossiers. C’est un très bel exemple et je suis heureux, parce qu’il n’a que 21 ans. Et c’est l’avenir.

Monsieur le ministre, est-ce que le Pdci-Rda sera prêt pour déposer les dossiers à temps à la Cei ?

Bon, ce que je peux vous dire, ce n’est pas la première fois qu’on dépose les dossiers à la Cei. La Cei, techniquement, voici comment les choses se sont passées lors des législatives. Quand vous déposez votre dossier, les agents de la Cei restent en contact avec vous. Ils ont un délai. Mais dans la première semaine, en général, ce que j’ai remarqué pour les législatives, ils vous appellent. Ils vous disent, il manque telle chose, envoyez-nous. On vous donne deux jours, si vous n’envoyez pas, on rejette votre dossier. Donc, la Cei, ce n’est pas des automates qui disent c’est ainsi, un point. Non ! Donc, il y a toujours une période probatoire au cours de laquelle la Cei dialogue avec les candidats. Donc, nous, on peut déposer les dossiers et puis on va profiter de ce dialogue-là pour être prêts d’ici une semaine.

Avez-vous l’information qu’il va y avoir un décalage par rapport à la date de dépôt des dossiers ?

Le vendredi dernier, il y a eu un conseil des ministres, le président a signé un décret. Hier, il y a eu un conseil des ministres, on n’en a pas parlé. Donc pour moi, il n’y a pas de report. Je travaille pour les élections du 24 février jusqu’à ce qu’un communiqué officiel du Gouvernement vienne me dire qu’il y a un décalage. Donc moi, en tant qu’organisateur du parti, je suis en train de prendre les dossiers, je les garde, mais en même temps, j’ai plaidé pour qu’on fasse Rhdp en tout, pour qu’on appelle le Rdr, l’Udpci, le Mfa, pour qu’on compare nos dossiers et puis les déposer à la Cei.

Monsieur le ministre, pour revenir à la liste Rhdp, je prends une commune comme Koumassi où il y a eu pas mal de tensions entre le Pdci et le Rdr. Comment est-ce possible aujourd’hui, de constituer une liste Rhdp ?

On vous a dit que c’est une décision politique. Vous êtes dans un parti politique, il y a une décision politique, vous êtes discipliné, vous l’appliquez. Parce que c’est une décision politique. Alors c’est pour ça que j’ai dit, au lieu d’être en retrait, que les présidents aillent plus loin dans leur décision politique en disant que la décision qu’on a prise pour les régionales, elle est valable pour les mairies. Vous verrez, d’ici 48H, que tout va rentrer dans l’ordre. Quand les présidents vont décider, tout va rentrer dans l’ordre. Moi, je suis convaincu. Même Koumassi va rentrer dans l’ordre.

Mercredi dernier, le secrétaire général du Pdci, Pr Alphonse Djédjé Mady, a annoncé que pour les régionales, ce n’est pas évident que les têtes de liste choisies par le Pdci, soient retenues pour conduire les listes Rhdp. Comment les choses vont-elles se passer ?

C’est cela aller en Rhdp. Le Pdci a sorti sa tête de liste. Le Rdr a sorti sa liste. L’Udpci a sorti sa liste. Je n’ai pas encore vu les têtes de liste du Mfa. Maintenant, on va à une discussion qui est claire, parce que chacun a une tête de listes. Et puis, on voit les réalités maintenant. On dit, bon, il y a Pdci, Rdr, Udpci, Mfa. Dans tout ça, quelle est la réalité du terrain ? C’est la première question à poser. Et puis on voit la réalité du terrain, parce que ce sont les militants qui vont voter. Houphouët-Boigny dit que la politique, c’est l’appréciation saine, bonne ou mauvaise des réalités du terrain. La réalité du terrain commande que c’est le Rdr qui doit avoir la tête. Mais la discussion étant globale, il y a aussi un coin où le Pdci a la réalité du terrain. Donc, dans la même zone, on regarde et puis on fait la répartition. Maintenant si par exemple, il y en a un qui n’a pas la réalité du terrain et qu’il est dedans, on ne va pas le rejeter. On dit, bon, comme il est dedans, on va lui donner un poste d’adjoint. Voilà l’esprit de la discussion. Mais, la discussion doit être globale. Donc, ça veut dire que les 26 têtes de liste ne vont pas revenir à un seul parti, parce qu’on va en Rhdp, parce qu’il y a des zones où ce sera Rdr et des zones où ce sera Pdci. Le Rdr aussi a donné ses têtes de liste mais toutes les têtes du Rdr ne sortiront pas, parce qu’il y a des coins où ce sera Pdci et des coins où ce sera Rdr, mais ce sera des têtes Rhdp.

Cette décision ne vient-elle pas un peu en retard, puisque les gens ont constitué déjà leurs listes ?

Non, on est plutôt en avance. C’est-à-dire que si par exemple, Paul Koffi est Pdci, il a sa liste. Patrice Yao, tu es Udpci, tu as ta liste. Et on dit qu’on a choisi Patrice Yao la tête de liste qui est Udpci. Mais, dans la discussion, on va dire qu’il y a 50 conseillers. Combien on donne au Pdci ? Combien on donne à l’Udpci qui a la tête de liste? Donc, les dossiers étant déjà prêts, le Pdci s’en va maintenant pour dire : comme on nous a donné 15 places, on prend 15 dossiers. On ne doit plus dire aux gens d’aller faire les dossiers, c’est déjà là. Donc, on prend 15 dossiers, si c’est ça qui est demandé et puis on vient, et puis on dit : Bon, Paul Koffi, comme toi, tu étais là et puis le quartier est vivant, bien animé politiquement, tu vas devenir premier vice-président de Yao. Dans les dossiers de candidature, il y a un document où on fait la liste des gens. C’est ça qui va changer. Et puis ce document n’est même pas légalisé. Alors, on peut le faire le même jour. Tout est prêt. L’Udpci a ses dossiers. Le Pdci a ses dossiers. Le Rdr a ses dossiers. Mfa a ses dossiers. Aujourd’hui, c’est de décider qui prend la tête de telle région, de telle municipalité. Et puis on se rassemble. Chacun a encore le nombre de conseillers qu’on lui demande. On constitue le dossier et on va déposer à la Cei parce que les dossiers sont prêts. On ira dire aux autres qui n’ont pas été choisis : bon, excusez-nous, on va faire l’élection, vous avez fait vos dossiers, vous avez payé les impôts, mais le citoyen même doit payer l’impôt, il ne faut pas attendre. Les élections aussi t’ont rendu service pour payer l’impôt. Tu ne dois plus à l’Etat. Donc, tu as payé tes impôts, excuse-nous. Dans la municipalité, dans la région, il y a des postes, des cabinets, des directions techniques, beaucoup de choses. On peut caser les uns et les autres partout. Donc, il n’y a pas de problème. La seule chose, et je reviens dessus, c’est que la décision politique-là, qu’elle soit totale. Et puis, ça va aller très vite. C’est ce que d’autres attendent, parce qu’ils voient mal comment être en Rhdp dans une zone et dans la même zone, ne pas être en Rhdp le même jour. C’est invivable.

Est-ce que pour le compte de votre parti, même si vous plaidez pour le Rhdp, les listes sont déposées, est-ce qu’il y a un comportement qu’il faut certainement demander aux militants, parce qu’au niveau du Pdci, ce ne sont pas tous qui sont contents des choix qui ont été opérés.

J’avais dit pour les choix du Pdci, que la discussion continue pour parler aux uns et aux autres. D’abord les têtes de liste, qu’elles ouvrent, et puis ceux qui n’ont pas été retenus, qu’ils soient sensibles au regroupement pour que ça soit des listes consensuelles. Après, on va aller en Rhdp. Donc, ça veut dire que moi, j’étais retenu. Maintenant, on va en Rhdp, la réalité du terrain fait que ce n’est plus moi qu’on retient. Je ne suis plus tête de liste. Ceux-mêmes qu’on n’a pas choisis, ils n’ont pas perdu, parce que parmi les choisis, il y en a qui ne seront pas têtes de liste en Rhdp. Moi, je pense que c’est une discussion qu’on doit mener dans la semaine pour que le terrain soit apaisé et pour qu’on aille aux élections. La décision des présidents, elle est bonne, mais elle doit être totale.

Au niveau de la base, qu’est-ce que vous envoyez comme message ?

La base du Pdci n’a pas de problème, parce que vous avez demandé tout à l’heure si ce n’est pas tard. On s’y est pris tôt. Depuis juin, le Bureau politique du Pdci a dit : on ira en Rhdp. Et nous avons inculqué ça à nos militants. On leur a fait un lavage de cerveau à telle enseigne que ces derniers temps, quand on n’allait pas en Rhdp, nos militants mêmes se plaignent. Et puis quand la dernière fois, le communiqué du directoire est sorti pour dire que chacun se débrouille, ils ont dit mais, on nous a perdu le temps, on a dit qu’on doit aller en Rhdp, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? C’est là qu’on a commencé à travailler. Maintenant, il se trouve que le même directoire va nous dire, on va en Rhdp maintenant. Donc, comme nous, on était déjà préparés, on ira en Rhdp. Bon, je ne peux pas dire qu’il n’y aura pas quelques mécontentements, mais dans la majorité des cas, ça peut passer. Mais pour moi, à condition que ce soit total, parce que, en tant que délégué de Gagnoa, je vais aller devant mes militants, je vais leur dire, Bédié a décidé qu’on aille en Rhdp aux régionales, mais pour les mairies, on doit aller individuellement. Ils vont me poser des questions auxquelles je ne pourrai pas répondre. Je sens déjà la réunion qui va se tenir à Gagnoa, parce que moi, je ne suis pas un militant qui est assis dans un bureau
et qui fait la théorie. Moi, je suis un homme de terrain.

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