Heure par heure comment les Français ont appuyé l’armée de Sanogo

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Les événements se sont précipités ce vendredi au Mali. Jeudi, les islamistes qui occupent depuis plusieurs mois le nord du pays, se sont emparés de la ville de Konna, à 60 kilomètres de Mopti. L’armée malienne s’est retirée plus au sud à Sévaré, où des renforts militaires sont arrivés. Le président français François Hollande a confirmé l’intervention de l’aviation française pour appuyer les troupes maliennes, dans le cadre des résolutions des Nations unies. De son côté, le président transitoire Dioncounda Traoré a appelé à la « mobilisation générale » dans un discours à la Nation.

Les horaires sont donnés en temps universel (TU)
22h30 : L’armée malienne affirme contrôler une bonne partie de la localité de Konna qui était aux mains des islamistes. « Nous ratissons actuellement la localité de Konna. Nos hommes sont sur le terrain. Ils ratissent maison par maison », a déclaré à RFI le colonel Diarra, du bureau de presse de l’armée malienne.
Par ailleurs, Dakar dément la présence de troupes combattantes sénégalaises au Mali. « Aucun soldat sénégalais ne se trouve sur le territoire malien », a ainsi déclaré le lieutenant-colonel Adama Diop, de la Direction des relations publiques des armées sénégalaises, à l’AFP.
20h55 : Les Etats-Unis partagent les objectifs de la France au Mali. « Nous partageons l’objectif français d’empêcher des terroristes de bénéficier d’un sanctuaire dans la région » a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Tommy Vietor.
20h45 : Dans son discours à la Nation, le président malien Dioncounda Traoré affirme que «la situation sur le front est globalement sous contrôle» et appelle à « la mobilisation générale » autour de l’armée malienne.

20h00 : Le président français, François Hollande, n’a pas précisé quelles étaient la nature et l’ampleur des forces françaises déployées au Mali. De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est limité à confirmer une participation aérienne des forces françaises.
Laurent Fabius a justifié l’intervention française en affirmant que les groupes islamistes (Aqmi, Mujao et Ansar Dine) voulaient « contrôler la totalité du Mali et y installer un Etat terroriste ». Le ministre français des Affaires étrangères s’est également référé aux otages – neuf Français sont actuellement retenus en otages à l’étranger dont huit au Sahel – et a affirmé que la France fera « tout pour sauver » ses otages au Mali.

19h34 : « Reprendre, des mains des djihadistes, la localité de Konna est très rapidement possible » a affirmé une source militaire étrangère que RFI a pu joindre sur place.
19h26 : Les troupes de la Cédéao envoyées au Mali seront dirigées par un Nigérian dont l’ adjoint est originaire du Niger, selon une source contactée par RFI.
19h00 : La Cédéao autorise l’envoi immédiat de troupes au Mali « pour aider l’armée malienne à défendre l’intégrité du territoire » selon un communiqué signé par le président ivoirien, Alassane Ouattara, qui dirige actuellement la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.

18h50 : Entrée en vigueur de l’état d’urgence au Mali. Le ministre de l’Administration du territoire, Moussa Sinko Coulibaly a indiqué que la mesure entrait en vigueur « immédiatement et sur toute l’étendue du territoire national ».
17h30 : Le président français, François Hollande, confirme l’engagement des forces armées françaises au Mali et indique que le Parlement français sera « saisi dès lundi ». Dans une déclaration à Paris, le chef de l’Etat français a, par ailleurs, indiqué que cette opération durerait « le temps nécessaire ». De son côté, la présidence a indiqué que cette décision de François Hollande avait été prise « ce vendredi matin, en accord avec le président malien Dioncounda Traoré ».

17h05 : Les troupes du Nigeria, du Sénégal et de la France sont engagées aux côtés de l’armée malienne à Sévaré, dans le centre du Mali, selon le chef des opérations militaires à l’état-major des armées, le colonel Oumar Dao. « Ces troupes sont arrivées avec le matériel nécessaire pour faire face à la situation » a-t-il déclaré.
16h30 : L’Elysée annonce que le président français, François Hollande s’exprimera sur la situation au Mali, à 17h00 TU.

16h15 : Selon un habitant joint à Mopti, il y a des patrouilles qui circulent en ville. Il n’a pas vu de mouvement de militaires allant ou revenant de Konna. Il signale aussi que d’autres habitants du côté de Sévaré ont vu des hélicoptères décoller et atterrir à l’aéroport.
16h10 : « La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) approuve et soutient l’initiative française et appelle les autres partenaires à faire de même. La Cédéao s’attache à faire en sorte que les troupes Cédéao soient déployées rapidement », a déclaré Kadré-Désiré Ouédraogo, le président de la Commission de la Cédéao.
15h20 : Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie, condamne avec fermeté dans un communiqué les atteintes à l’intégrité du territoire du Mali et les manœuvres des groupes armés pour instaurer par la force un régime contraire aux valeurs de paix, de tolérance et de démocratie défendues par la Francophonie. « J’appelle à la mobilisation urgente de la communauté internationale pour une intervention militaire », déclare-t-il.
15h15 : l’Union africaine lance un appel à tous ses Etats membres pour qu’ils apportent l’appui nécessaire au gouvernement malien. Par ailleurs, la présidente de la Commission réitère le soutien de l’UA aux autorités maliennes de transition, en particulier le Président Dioncounda Traoré et le Premier ministre Diango Cissoko, et demande « instamment à toutes les parties prenantes maliennes de se rallier derrière elles en ces moments très difficiles et de placer les intérêts fondamentaux du Mali au-dessus de considérations politiques étroites ».
14h54 : L’Union européenne estime qu’une accélération de l’engagement international au Mali est nécessaire.
14h45: Un habitant de Konna témoigne que le calme règne désormais sur la ville. Depuis la mi-journée, il n’a plus entendu de tirs. Il n’y aurait plus de présence de jihadistes dans le centre-ville.
14h15 : La France demande à ses ressortissants dont la présence au Mali n’est pas indispensable de quitter le pays.
13h50 : Une source diplomatique française a confié officieusement à RFI l’arrivée sur place d’une trentaine de membres de forces spéciales françaises afin de préparer une intervention aérienne et de troupes au sol. L’opération d’assistance prévue de longue date s’est manifestement transformée en opération d’urgence après les évènements de jeudi.
13h40 : Selon un témoin contacté à Konna des tirs sont entendus au sud de la localité, sur la route de Sévaré. Par ailleurs, des convois de combattants jihadistes ont fait route vers le sud.
13h30: Un entretien est en cours entre les ministres français et américain de la Défense à propos de la situation au Mali (sources françaises).
12h40 : Un officier de l’armée malienne a confié à l’AFP que des appareils militaires de « pays amis » sont utilisés lors de la contre-offensive menée par l’armée régulière sur la ville de Konna.
12h37 : Selon notre correspondant au Mali, Serge Daniel, l’armée malienne a lancé une contre-offensive anti-islamistes pour récupérer la ville de Konna. Ce que l’armée confirme, c’est que ses troupes de Sévaré sont en train de monter vers Konna pour renforcer leurs dispositifs situés à mi-chemin et pour donc reprendre la ville de Konna avec le soutien de soldats, de matériel, d’avions étrangers.
Serge Daniel rapporte également les propos d’un proche du président malien qui se réjouit des déclarations de François Hollande plus tôt ce matin : « La France a compris notre message. Nous sommes très satisfaits ». Ce proche insiste aussi sur la rapidité de la réaction de la France par rapport au Mali.
12h30 : Selon des sources françaises, l’opération d’assistance à l’armée malienne a bel et bien été déclenchée. Des forces spéciales françaises ont été déployées sur le terrain pour préparer une intervention aérienne mais aussi une opération terrestre.
12h10 : Selon une source diplomatique française, le président malien Dioncounda Traoré est attendu mercredi prochain à Paris pour rencontrer François Hollande.
11h45 : Selon un témoin contacté par téléphone, il y a eu un peu plus tôt dans la matinée des échanges de tirs entre deux hélicoptères blancs et les jihadistes sur Konna.
Témoignage sur les évènements à Konna
Tout à l’heure on a vu des hélicoptères, il y a eu des tirs. Les islamistes ont riposté.

Est-ce que ce sont des hélicoptères français ? Aucune certitude pour l’instant.

On peut juste rappeler qu’il y a une présence française à Ouagadougou au Burkina Faso depuis plusieurs mois, des éléments des forces spéciales françaises et des hélicoptères.

10h30 : « Paris répondra strictement dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU à la demande d’aide militaire des autorités maliennes face aux groupes islamistes armés », a déclaré le président français François Hollande lors de ses vœux au corps diplomatique. Ajoutant « Nous sommes devant une agression caractérisée qui met en cause l’existence même du Mali ». Il justifie ainsi l’aide de la France à l’armée malienne déjà arrivée sur place depuis jeudi soir.
Ce vendredi, les combats ont repris au nord du Mali, autour de la ville de Konna qui avait été perdue par l’armée malienne jeudi. Face à l’inquiétude de voir les jihadistes descendre sur la ville de Sévaré et Mopti, le président Dioncounda Traoré a demandé l’aide de la France.
La défaite de l’armée malienne jeudi soir à Konna a clairement provoqué un vent de panique parce que Konna est à 60 km de Sévaré. Une ville considérée comme étant le dernier verrou avant celles de Mopti, Ségou et Bamako. Très vite dans la soirée des renforts sont d’ailleurs arrivés. Des renforts français et européens selon plusieurs sources qui nous rapportent plusieurs rotations aériennes sur l’aéroport de Sévaré. Mais aucun détail pour l’instant sur le nombre d’hommes, et les moyens engagés.

Encadré
La première guerre du président Hollande

La France, depuis l’élection de François Hollande, a toujours été en pointe dans le dossier malien. En septembre dernier, à New York, aux Nations unies, François Hollande appelait la communauté internationale à se mobiliser « d’urgence » en faveur d’une intervention militaire au Mali… Urgence toute relative, compte tenu des pesanteurs pour mobiliser une force africaine… Mais l’offensive des terroristes vers le sud a obligé la France à s’impliquer. François Hollande a d’ailleurs bien pris soin de souligner que cette intervention se situait dans le cadre de la légalité internationale, sous couvert de la dernière résolution des Nations unies et parce que le président malien le lui a demandé.

Pour l’Elysée, la situation n’a d’ailleurs rien à voir avec l’appel à l’aide du président Bozizé, en Centrafrique, à la fin du mois dernier (Paris n’était pas intervenu et estimait qu’il s’agissait d’une affaire intérieure). Cette fois, selon François Hollande, c’est « l’existence même du Mali » qui est en jeu. La France, ancienne puissance coloniale, assume son rôle historique, avec un souci supplémentaire : le sort des 8 otages détenus au Sahel par les terroristes islamistes. Et alors que vient de s’achever le retrait d’Afghanistan, la France se retrouve impliquée dans ce qu’il faut bien appeler la première guerre du président Hollande.

Une sélection de Hervé Coulibaly sur Rfi

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