Grève des fonctionnaires, sanction ou négociation ? Le grand dilemme

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Fonction publique: Le gouvernement dans un grand dilemme

Sanction ou négociation ? Voilà le dilemme qui semble s’emparer du gouvernement ivoirien devant les organisations syndicales de la Fonction publique.

Après la grève des fonctionnaires qui a été suivie sur l’ensemble du territoire national, les autorités ivoiriennes veulent se donner tous les moyens avant de prendre la juste décision. Lors du dernier conseil des ministres, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Gnamien Konan, a laissé entendre que  » le mot d’ordre de grève a de façon générale été peu suivi ». Toutefois, le gouvernement prévoit la tenue d’une « réunion interministérielle dans les prochains jours, afin d’apporter les réponses appropriées aux revendications des syndicats de fonctionnaires ». Qu’est-ce qui attend les fonctionnaires ? C’est la grande inconnue.

Du côté des syndicats réunis au sein de la Confédération des Syndicats de Fonctionnaires de Côte d’Ivoire (COSYFOCI), la victoire n’est pas encore acquise, même si dans leur bilan, ils notent que « la grève a été largement suivie sur toute l’étendue du territoire national ». « La COSYFOCI prend acte de cette décision du gouvernement et reste ouverte à toute négociation », a fait savoir le président de cette plate-forme, Tapé Djédjé Appolinaire, dans un communiqué rendu public le 24 janvier 2013.

Pour rappel, les raisons qui ont conduit à la grève portent sur la revalorisation de l’indice salarial à hauteur de 150 points (soit 35.000 FCFA sur le salaire de base) pour les fonctionnaires et agents de l’Etat ne bénéficiant pas d’une grille salariale particulière, le déblocage des salaires, le relèvement des montants de l’allocation familiale de 2500 à 10 000 FCFA par enfant et de l’indemnité de transport de 7000 à 30 000 FCFA, ainsi que l’extension du bénéfice de l’indemnité de logement à l’ensemble des fonctionnaires et agents de l’Etat à partir de 70 000 FCFA. Et le relèvement du taux de 50 à 100 % des engagements financiers pris par l’Etat conformément aux actes entrés en vigueur depuis 2009, accordant des primes et indemnités à certains emplois.

Devant ces préoccupations, le gouvernement a toujours défendu l’idée selon laquelle  » l’Etat ne peut donner plus qu’il n’en dispose », tout en reconnaissant l’existence de déséquilibres salariaux au sein des fonctionnaires. A quelques jours de la grève, Gnamien Konan avait manié le bâton si cette désertion des lieux de services ne respectait pas la loi en la matière. Mais les syndicats de la Fonction publique n’ont pas été intimidés.

Si leur attitude peut être considérée comme une défiance à l’égard de l’Etat et donc passible de sanctions, reste que le gouvernement, dans le souci de préserver un environnement apaisé, peut être amené à revoir sa stratégie. Pour l’heure, de part et d’autre, l’on semble de plus en plus disposé à privilégier le dialogue et le compromis.

BERTRAND GUEU, source L’inter

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