« L’amnisitie n’arrange que les politiciens qui ont professionnalisé le crime »

Mamadou Koulibaly: « L’amnisitie arrange ceux qui, dans la classe politique, ont professionnalisé le crime. »

L’appropriation par les partis politiques des recommandations du rapport des violations des droits de l’homme commises en Côte d’Ivoire entre 2002 et 2011 et les questions politiques d’actualité, notamment, la réforme de la Commission Electorale Indépendante, le problème de la justice en Côte d’Ivoire et la question de l’amnistie des auteurs de crimes politiques. Ce sont entre autres les sujets au menu de la rencontre de plusieurs organisations de la société civile avec Pr. Mamadou Koulibaly, président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER) le vendredi 08 février dernier au siège de son parti à la Riviera Golf.

Au sortir des échanges qui ont duré près de trois heures d’horloge entre les deux parties, l’ancien président de l’Assemblée Nationale a affirmé être sur la même longueur d’onde que les acteurs des droits de l’homme et a promis la caution de sa formation politique pour promouvoir les recommandations de la société civile issues du rapport des violations des droits humains.

Revenant sur la question de la loi d’amnistie souhaitée par son ex- parti, le FPI, Mamadou Koulibaly condamne une telle éventualité. Pour lui, les coupables, les bourreaux et les victimes doivent être déterminés clairement par une procédure judiciaire. Ensuite, poursuit-il, une éventuelle amnistie peut être envisagée. «Ce n’est pas un seul camp qui a commis les crimes. Que tous les coupables de tous les camps soient punis. L’amnistie arrange ceux qui, dans la classe politique ont professionnalisé le crime. Car les lois d’amnistie de 2003 et 2007 n’ont pas empêché la crise postélectorale. La politique est un métier trop dangereux dans notre pays», a déploré le président de LIDER.

In L’Intelligent d’Abidjan, le 9 février 2013

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Mamadou Koulibaly [Lider] « Pourquoi je ne veux pas de l’amnistie »

Une réunion avec des organisations de la société civile sur les violations des droits humains a servi de prétexte à Mamadou Koulibaly pour porter un regard sur l’amnistie réclamée par ses anciens compagnons, au bénéfice des pro-Gbagbo, poursuivis par la justice ivoirienne.

Le président de Liberté et démocratie pour la République (Lider) est catégorique : l’amnistie est un mauvais signal pour la Côte d’Ivoire. Selon Mamadou Koulibaly, « l’amnistie arrange ceux qui, dans la classe politique, se professionnalisent dans le crime au détriment du peuple de Côte d’Ivoire ». Il en veut pour preuves, le nombre de victimes des différentes crises, malgré les lois d’amnistie adoptées par le pays depuis le coup d’Etat de 1999. Tout en rappelant l’aspect sacré de l’être humain précisé en l’article 2 de la Constitution ivoirienne, M. Koulibaly déclare qu’il est temps d’arrêter d’accorder autant de faciliter aux criminels si les Ivoiriens veulent laisser un modèle à la postérité. Car, a-t-il prévenu, « l’amnistie d’aujourd’hui, ce sont les crimes de demain ». Pour le leader de Lider, la vision de son parti est bâtie sur la justice, sur l’Etat de droit. Il souhaite que « tous les coupables de tous les camps soient punis ». Dans cette veine, Mamadou Koulibaly a encouragé le président de la République, Alassane Ouattara, à traduire dans les faits sa promesse de punir tous les coupables des crimes en Côte d’Ivoire y compris ceux de son propre camp. Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, le souci de réconciliation et de cohésion sociale ne doit pas exempter les bourreaux de passer devant la justice. « Les coupables doivent passer devant la justice. Les juges décident et si le président de la République le veut, il les gracie. Si le Parlement le veut, il les amnistie », a-t-il insisté. Le président de Lider se prononçait dans le cadre d’une rencontre avec des organisations de la société civile ivoirienne, hier au siège de Lider, à la Riviera II. Elles ont partagé avec lui le rapport de l’enquête qu’elles ont réalisée sur les violations des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire de 2002 à 2011.

Danielle Tagro
Nord-Sud

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