Le RHDP se casse – Une alliance qui ne repose sur rien

Le Rhdp se casse

(…) Faut-il s’étonner de ce qui arrive  aujourd’hui entre les alliés  d’hier  ?  Déjà,  depuis quelques  mois,  Amadou Soumahoro,  secrétaire général  du  Rdr,  affirmait sans  fioriture  que  le  Pdci, dans le cadre du partage du pouvoir,  doit  revoir  ses appétits  à  la  baisse,  pour avoir,  dit-il,  occupé  une piètre  troisième  place  à  la présidentielle.  Selon  donc son  entendement,  le  Pdci, étant la 3ème force politique sur  l’échiquier  politique national,  doit  se  montrer moins gourmand. Autrement dit, cette attitude revient de droit au Rdr dont le mentor est aux affaires. N’en déplaise à certains cadres qui continu-ent de s’accrocher vainement à  l’alliance  circonstancielle dictée  par  Nicolas  Sarkozy pour  préparer  le  renverse-ment  de  Gbagbo.
Aujourd’hui,  ce  groupement hétéroclite  est  à  l’image  de Sarkozy-lui-même qui va de déboires en déboires.

Félix Téha Dessrait
Notre Voie

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Le Rhdp qui se désarticule au fil du temps. La nouvelle ne devrait surpren-dre aucun analyste et/ou observateur averti de la vie sociopolitique ivoirienne. C’est que l’alliance scellée le 18 mai 2005 à Paris à l’initiative de Jacques Chirac comportait les germes de sa pro-pre destruction. Le Rhdp ne reposait sur aucune base idéologique. Le sup-posé programme commun de gouverne-ment annoncé n’était que du saupoudrage. Le Rhdp n’était rien d’autre qu’une manœuvre de circon-stance inventée de toutes pièces par le président français d’alors avec un seul objectif : dégager Laurent Gbagbo du pouvoir en Côte d’Ivoire. A l’origine, l’opération goupillée par Michel De Bonnecorse, le conseiller Afrique à l’Elysée, et Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, devrait déboucher sur la réinstallation d’Henri Konan Bédié dans le fauteuil présiden-tiel. Mais, après le départ de Chirac du pouvoir, son successeur, Nicolas Sarkozy, de l’Elysée a changé le schéma initial au profit de son ami Alassane Ouattara. Entre menaces et proposi-tions, Sarkozy a réussi à contraindre Bédié à accepter la nouvelle orientation de l’affaire. Après la chute de Gbagbo, les membres du Rhdp sont naturelle-ment revenus à leurs réalités. Ces réal-ités sont que Bédié n’a toujours pas par-donné à Ouattara qu’il soupçonne d’être derrière le coup d’Etat de 1999 qui l’a évincé du pouvoir. De même que l’actuel chef de l’Etat n’a pas digéré le procès d’extranéité que lui a fait le régime Bédié à travers l’ivoirité. Ces réalités sont aussi que les membres du Rhdp ont des divergences insurmonta-bles sur les sujets majeurs de la nation tels la nationalité et le foncier. Les réal-ités, enfin, sont que Bédié et Ouattara, les deux principaux alliés, sont de nou-veau aux prises pour le contrôle du pou-voir d’Etat. Comme il fallait s’y atten-dre, l’alliance dite houphouétiste n’aura duré que le temps de la guerre contre Laurent Gbagbo parce qu’il ne reposait sur rien d’autre.

Jean Khalil Sella
Notre Voie

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