Oxford (UK) Gestion des conflits intercommunautaires La plateforme CDVR Royaume-Uni en séminaire de formation

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M. BROU Nestor : Secrétaire General Adjoint chargé des Associations régionales & faitières Ivoiriennes

« Nous voulons disposer nos esprits à accepter le positif en tournant le dos au mal »

La CDVR – UK Sera en séminaire en début du mois d’août prochain. Quel est l’objectif et la nécessité d’une telle rencontre que vous organisez à Oxford ?

Avant de répondre à votre question, je voudrais tout d’abord saisir cette opportunité pour exprimer ma gratitude au coordonnateur de la CDVR-UK Mr Tebily Roger Loué de nous avoir fait confiance en nous confiant la lourde charge du secrétariat chargé des associations régionales et faîtières ici au Royaume-Uni.
Ceci dit, vous conviendrai avec moi que, toute réconciliation qui intervient après une crise comme celle qu’a connue la Cote d’Ivoire est naturellement une longue et difficile épreuve. D’où la nécessité de ce séminaire qui nous permettra dans un premier temps de faire l’état des lieux de nos actions posées jusque-là, et ensuite réfléchir ensemble sur les perspectives et orientations à venir. Dans la même veine, j’avoue que le choix de la ville d’Oxford n’est pas fortuit. Cette ville est connue mondialement comme l’un des temples du savoir, référence faite à son Université qui compte parmi les meilleurs au monde. Nous y allons donc pour cogiter et faire du neuf. Au-delà de cet aspect, l’autre atout majeur est que nous travaillons avec « FORE – Fellowship of Reconciliation England », une organisation internationale britannique spécialisée dans le règlement des conflits intercommunautaire, qui maitrise parfaitement le dossier ivoirien.

Pourquoi avez-vous choisi la date du 7 août – date anniversaire de l’indépendance de la cote d’ivoire ?

La journée du 7 août est historiquement le symbole de notre autonomie, elle marque le départ de notre auto-affirmation. En choisissant la date du 7 août, c’est en même temps une commémoration du jour qui a consacré notre indépendance, il y a de cela 53 ans. Mieux, nous voulons disposer nos esprits à accepter le positif en tournant le dos au mal. C’est cela l’essence même de la réconciliation, en ce qu’elle amène les filles et fils du même pays à se parler et à s’aimer pour construire ensemble un avenir commun en abandonnant le chemin périlleux de la haine.

Quels sont les rapports de la CDVR-UK avec les deux organisations faîtières Ivoiriennes – La Coordination (CIRU) des Ivoiriens au Royaume Uni proche de LMP et la Diaspora Ivoirienne UK (DIUK) proche du pouvoir actuel ?

Les rapports sont très normaux entre nous et les deux organisations faîtières dont vous faites allusion. La CDVR-UK a fait sienne la philosophie du président Banny, premier responsable national de la CDVR. Il nous a enseigné que la mission qui nous est dévolue exige un piédestal au-dessus de toutes approches partisanes. Et puis au sein de la CIRU comme la DIUK, ce sont des Ivoiriennes et des Ivoiriens qui ont décidé de s’organiser pour mieux se mettre au service de notre communauté. Malheureusement, il faut dire que la fraternité et la cohésion communautaire d’antan ont été quelque peu entamées par des frustrations. Notre mission en tant que réconciliateur consiste à jouer le rôle d’arbitre, de dissiper les incompréhensions et emmener les uns et les autres à accepter la nécessité pour nous Ivoiriens de nous réconcilier. Nous devons ensemble prendre conscience de ce que la survie d’une nation dépend de sa stabilité socio-politique, constituant elle-même le gage de son essor économique. Pour terminer, je voudrais remercier toutes les composantes de la communauté ivoirienne au Royaume-Uni pour la confiance qu’elles placent en nous-membres de la plateforme de la CDVR–Royaume et surtout pour le soutien qu’elles nous témoignent dans nos activités. La réconciliation est possible.

Encadré 1

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COMMUNIQUÉ Côte-d’Ivoire CDVR – Royaume Uni

Le Coordonnateur de la Commission Dialogue Vérité Reconciliation (CDVR) – Royaume Uni communique:

En prélude aux consultations locales et dans le cadre de la mise en place de la politique du renforcement des capacités de ses membres, la plateforme CDVR – UK organise dans la ville d’Oxford un séminaire de formation sur LA GESTION DES CONFLITS.

Date : Le Mercredi 7 Aout 2013 de 9 :00 à 17 :30
Lieu: Peace House, 19 Paradise Street, Oxford.

Ce séminaire organisé avec la collaboration de Fellowship For Reconciliation England (FoRE) permettra à la plate-forme de s’instruire sur les rudiments nécessaires au règlement passif des oppositions intercommunautaires de la diaspora Ivoirienne au Royaume Uni.

Dispositions, logistiques et séjour : veuillez contacter

1. Mr Opreon Lucien – Vice- coordonnateur chargé de la formation
Mobile : 07838184708.
2. Mme Marie Maguy Camilla Kefa – Vice Coordinatrice chargée des associations Féminines Mobile : 07450198172

La participation de tous les membres est vivement nécessaire.

M. Roger Tebily Loué
CDVR – Royaume Uni

Encadré 2

Mme COULIBALY Wassa : Conseillère spéciale du Coordonnateur pour les affaires Sociales et Féminines

« Les Ivoiriens de la diaspora ont des opinions respectées dans leurs familles restées en Côte-d’Ivoire »

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Quel est selon vous l’enjeu de la plateforme CVDR – Royaume Uni ?

L’enjeu est très important pour l’avenir du pays. Car un pays a besoin que ses enfants soient unis ou qu’ils soient. Les Ivoiriens de la diaspora ont des opinions respectées dans leurs familles restées en Côte-d’Ivoire. Les Ivoiriens de la diaspora pour certains sont pris en référence dans la prise des grandes décisions. C’est pourquoi, ils pourront par conséquent être des apôtres de la réconciliation partout où ils ont de l’influence.

Mme Wassa Coulibaly en tant que membre (conseillère spéciale du Coordinateur) de la CDVR – Royaume Uni, Pouvez-vous nous donner votre opinion sur le processus de réconciliation nationale dirigée par son président Charles Konan Banny ?

Bien que je sois consciente que beaucoup a été fait, il semble qu’il reste encore beaucoup à faire afin d’engager les uns et les autres résolument vers le dialogue, vers la réconciliation. La tâche n’est pas du tout facile. D’un côté on impose des conditions avant tout dialogue. De l’autre il n’y a pas d’engouement nécessaire pour abattre tous les obstacles parce qu’on estime que les autres montrent peu de bonne foi ou d’intérêts. La tâche est alors très difficile pour ceux qui ont la charge de réconcilier les différents points de vue. Je pense que le Premier Ministre Charles Konan Banny s’est suffisamment montré neutre et a affiché une volonté réelle de réussir la mission qui lui a été confiée. Deux qualités essentielles pour la réussite d’une telle mission. Je pense que des méthodes nouvelles doivent être trouvées pour réussir cette mission. Comment réconcilier deux antagonistes qui ne sont pas prêts à s’assoir pour discuter. Il faut trouver des points d’intérêts communs qui ne sont pas nécessairement partagés par le politique. Comme le dit l’anglais if faudra penser « outside the box ».

Pensez-vous que la cohésion sociale et le vivre ensemble sont encore possible en CI ?

Cela est très possible et est déjà en train de se réaliser, cependant, peut-être pas à la vitesse et la manière que nous le souhaiterions. Sur le plan politique il va de soi que le gouvernement aimerait voir les Ivoiriens unis pour que les efforts de développement bénéficient à tous. Si le développement économique se matérialise au profit de tous les Ivoiriens je ne vois pas pourquoi certaines personnes se mettraient délibérément en marge de la société. Aussi, Je suis convaincu que la vérité doit être faite sur ce qui s’est passé pendant la crise de sorte que nous puissions en tirer les leçons pour l’avenir. Cette vérité peut venir soit par le mea culpa des uns et des autres, ce qui en retour favorisera le pardon des victimes. A défaut de cela la vérité viendra par la justice. J’espère que cela créera les conditions d’un pardon qui viendra avec le temps selon les circonstances. Mais un tel pardon ne doit pas être imposé aux victimes quelque soient leurs bords politiques. En résumé vouloir c’est pouvoir. La main dans la main nous y arriverons car comme notre hymne nationale le dit nous devons « ensemble bâtir la patrie de la vraie fraternité ».

Propos recueillis par Connectionivoirienne.net

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