Côte d’Ivoire – Exclusif Texte de déclaration de candidature de Djédjé Mady

Mis en ligne à 13H36 TU 21.08.2013

Djedje-Mady-PDCI-0023

Le professeur Alphonse Djédjé Mady a franchi le Rubicon. En début d’après-midi, lors d’une conférence de presse au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) dans le quartier de Cocody à Abidjan, le secrétaire général de la formation a annoncé sa candidature au poste de président du PDCI, en vue du XIIè congrès ordinaire du parti prévu en octobre prochain.

« Je vous annonce ma volonté de me mettre à la disposition de mon parti et de la Côte d Ioire, a-t-il déclaré devant une salle remplie de ses partisans. Je suis candidat a la présidence du PDCI RDA. »

Écrit Jeune-Afrique

Djedje0004

« Je suis candidat pour renforcer l’unité nationale »

Honorables membres des Instances du Parti,
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Militantes et militants du PDCI-RDA
Mesdames et Messieurs,

Je voudrais tout d’abord vous remercier d’avoir répondu à mon invitation, en venant très nombreux à cette conférence de presse. Pendant les quelques instants que nous allons passer ensemble, je partagerai avec vous les circonstances ayant conduit à la préparation du XIIème Congrès Ordinaire du PDCI-RDA et qui m’amènent à vous dire ce qui va suivre.

En effet, il faut rappeler que le XIème Congrès Ordinaire du PDCI-RDA a fermé ses portes le 08 avril 2002 ; et conformément à l’article 29 des statuts, le XIIème Congrès Ordinaire aurait dû se tenir en Avril 2007. Mais nous savons tous les évènements douloureux que notre Pays a vécus cette dernière décennie.

Avec sagesse, le Bureau Politique, en 2005, a décidé du report de tout Congrès, y compris ceux des organes spécialisés, jusqu’à la fin des élections de sortie de crise.
C’est donc à sa session du 02 juin 2012 que le Bureau Politique a décidé de la nécessité de convoquer le Congrès ajourné. Mais il convient de rappeler que, pour la tenue de ce Bureau Politique, il a fallu quatre bons mois pour qu’il ait lieu.

Tenant compte de ces réalités, après les travaux du Bureau Politique, j’ai suggéré au Président du Parti la nécessité de lui proposer une équipe devant commencer à réfléchir au contenu thématique du Congrès. L’idée a été favorablement accueillie par le Président qui, cependant, m’a instruit de préparer d’abord une tournée de remerciement des militants suite aux scrutins qui venaient d’avoir lieu.

Pendant que je préparais ces tournées, qui d’ailleurs n’auront jamais lieu, la composition d’un « Comité ad’ hoc » est publiée par voix de presse. Le Comité de Direction s’en émeut et envoie auprès du Président une mission d’information qui est rassurée sur le fait que ce comité n’avait pas pour objet de se substituer aux Structures du Parti, mais était chargé de réfléchir pour le compte du Président, sur les thèmes possibles, afin de lui fournir quelques éléments de réflexion pour sa gouverne personnelle.

Le 02 mai 2013, au cours d’une séance de travail en sa résidence privée de Cocody, le « Comité Ad’ hoc » rend les résultats de ses réflexions au Président en présence du Secrétaire Général du Parti. Après l’avoir remercié et félicité, le Président demande que ces travaux soient remis au Secrétaire Général comme documents de travail, afin que, « conformément à ses attributions », il puisse préparer le XIIème Congrès Ordinaire du Parti.

Trois semaines plus tard, au Bureau Politique du 23 mai 2013, les mêmes instructions sont données au Secrétaire Général qui reçoit les documents du « Comité Ad’ hoc » comme document d’orientation avec la latitude qui lui est laissée d’apporter des modifications au Comité devant organiser le Congrès et de le soumettre au Président pour décision.

Suite à cela, le Secrétaire Général organise des séances de travail avec les Instances du Parti afin de recueillir leurs suggestions. Il rencontre ainsi successivement le Comité de Direction, le Secrétariat Général, le Bureau National de l’UFPDCI, le Bureau National de la JPDCI, le Comité de Coordination du Grand Conseil, les Délégués Départementaux et Communaux et les élus (Députés, Maires et Présidents de Conseil). Tous ont fait des propositions en vue de la confection de la liste du Comité préparatoire du XIIème Congrès Ordinaire.

A ma grande surprise, par courrier en date du 04 juin 2013 du Président du Parti qui se trouvait en France depuis peu, et publié dans la Presse, il m’est signifié que le Bureau Politique du 23 mai 2013 aurait adopté un « Comité d’organisation » du Congrès aux activités duquel je ne devais mettre aucune entrave.

Suite à cela, toutes mes tentatives de rendre compte du travail que je devais rendre au Président, sont restées vaines. La proposition qui devait être faite au Président, ne verra jamais le jour.

De tout ce qui précède, il est clair que le Congrès se prépare en dehors des dispositions prévues à cet effet par les Statuts et Règlement Intérieur en vigueur. Qu’il me suffise de rappeler que conformément à l’article 40 des Statuts, le Secrétaire Général « assure l’exécution des décisions des Organes Centraux ». L’article 41 du Règlement Intérieur n’est pas moins expressif qui stipule que « les listes des délégués doivent être établies et communiquées au Secrétaire Général 60 jours avant la date fixée pour l’ouverture du Congrès par les Délégués Départementaux et Communaux, en ce qui concerne les Sections et par les Délégués Généraux en ce qui concerne les Délégations Générales ».

Ce 21 Août 2013, nous sommes à 42 jours de l’ouverture du Congrès et je ne suis au courant de rien. Le Secrétaire Général est purement et simplement écarté des préparatifs du Congrès. Au conclave tenu à Yamoussoukro, il reçoit un badge d’ « invité spécial ». Le Secrétaire Général d’un Parti qui est un invité spécial au cours des phases préparatoires des assises du Congrès de son Parti ; N’est-ce pas simplement surprenant ?

Appliquons nos propres Statuts et Règlement Intérieur en vigueur, c’est notre seule boussole sûre. L’Afrique ne doit pas être réfractaire au respect de ses propres textes.

Certes, ces documents ne sont pas immuables, ils peuvent être modifiés. Mais tant qu’ils ne le sont pas, ils doivent être appliqués avec discipline (article 103 des Statuts). Disons avec Jean Jacques Rousseau que « la soumission aux lois qu’on s’est donné, est LIBERTE ». Tout récemment, en visite au Ghana, le Président américain BARACK OBAMA n’affirmait-il pas que « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’Institutions fortes » ? Les Institutions fortes reposent sur le respect des textes qui gèrent la société. Respectons nos propres textes.

Mesdames et Messieurs,

Je vous laisserais sur votre faim si je me contentais de vous parler uniquement du non-respect de nos textes. En effet, le but ultime de tout Congrès dans un Parti Politique, c’est d’abord de confirmer sa philosophie politique de base, de redéfinir les principales orientations conformément aux réalités du moment et de se donner les moyens démocratiques pour accéder au Pouvoir d’Etat pour la mise en œuvre de son projet de société.
Sans préjuger de ce que le Congrès décidera et qui devra s’imposer à tous les militants, acceptez que je dise mon humble opinion sur quelques sujets.

1- De la cohésion et de l’union du Parti

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Si les nécessités démocratiques doivent entraîner le débat, nous ne devons pas perdre de vue que ce débat doit se dérouler dans la courtoisie et le respect de l’autre. Le débat ne devra jamais cesser d’être un débat d’idées. Il doit entraîner le rapprochement des points de vue et générer la cohésion, renforcer l’union. Chacun doit avoir le droit d’exprimer son opinion, en sorte que la décision soit consensuelle. Le débat qui est comme l’eau chaude qui, versée sur une toiture en paille, la fait fumer mais n’entraîne jamais d’incendie. Le débat doit être une sève vivifiante qui doit renforcer les bases du Parti. Que le débat ait donc lieu pour la santé du Parti !

2- De la Paix Sociale

Je crois en un PDCI-RDA essentiellement Parti de Paix et d’Union. Depuis les temps coloniaux, les actions de Félix Houphouët-Boigny depuis sa jeunesse jusqu’au moment où il nous a fait ses adieux, ont été motivées et guidées par la recherche inlassable de la Paix, de la Paix dans toutes ses exigences : liberté, dignité, respect de l’autre, justice, dialogue, amour fraternel etc…

A la fin de sa vie tous les discours politiques de Félix Houphouët-Boigny ne se terminaient-ils pas par cette citation de Saint Jean : « Dieu est Amour » ?

Oui, dans cette Côte d’Ivoire meurtrie depuis plus d’une décennie, le Congrès du PDCI-RDA doit donner aux militants un réarmement moral devant faire du PDCI-RDA un acteur majeur et privilégié dans la recherche d’une Paix véritable et durable entre toutes les femmes et tous les hommes qui peuplent la Côte d’Ivoire, notre bien commun.
Le Congrès doit nous amener à nous pardonner nos inconduites des uns envers les autres. Nous devons nous revêtir de suffisamment d’humilité pour demander pardon à l’autre et à la Nation. Chacun doit battre sa coulpe et ne pas chercher à voir le Diable que dans l’autre. Disons avec Blaise Pascal que « l’homme n’est ni Ange, ni Bête, et le malheur est que qui veut faire l’Ange, fait la Bête ».

3- De notre politique de jeunesse

Le XIIème Congrès du Parti devra aussi définir la ligne à suivre pour le meilleur épanouissement de notre jeunesse. Nous ne devons jamais oublier la politique éducative de Félix Houphouët-Boigny.
Souvenons-nous de son combat pour la formation de la Jeunesse Ivoirienne et même Africaine. Souvenons-nous des « Aventuriers de 1946 » et de la philosophie qui soutendait cette première opération. Souvenons-nous du système généralisé d’attribution de bourse qui a permis aux enfants des démunis d’aller au terme de leur capacité intellectuelle.

Le XIIème Congrès du PDCI-RDA doit faire le diagnostic de l’Ecole Ivoirienne et faire des propositions. Le XIIème Congrès du PDCI-RDA doit se pencher sur l’emploi des jeunes, sur leur insertion dans la vie active. Le chômage des jeunes est une menace certaine qui plane sur la Paix Sociale. Souvenons-nous qu’il n’y a de richesse que d’hommes.

4- De la politique du genre

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul » dit le livre de la Genèse dans les Ecritures Saintes. Notre société serait boiteuse si elle laissait au bord du chemin sa chère et tendre moitié : la femme.
Le PDCI-RDA doit redéfinir sa politique du genre et chercher à bâtir la parité Homme-Femme.
La Force de notre société d’aujourd’hui et de demain reposera essentiellement sur l’équilibre entre les personnes humaines, homme et femme. Dans tous les domaines la femme a les capacités intellectuelles pour être partenaire de l’homme. Dans beaucoup d’autres domaines, elle a les mêmes capacités physiques que l’homme. Le PDCI-RDA doit donc poursuivre sa politique en la matière en faisant un bon qualitatif.

5- Du monde rural

Le PDCI-RDA n’est-il pas la suite logique de l’action initiée par Félix Houphouët-Boigny et ses compagnons dans le cadre du Syndicat Agricole Africain ? Il va donc sans dire que le PDCI-RDA et le monde rural ne font qu’un.
Les problèmes de terre, de leur mise en valeur, de leur rentabilité, tout cela doit demeurer au centre des préoccupations du PDCI-RDA. La terre nourricière demeurera une réalité quotidienne.
Aussi le Congrès donnera des orientations tant dans le domaine du vivrier que dans celui des cultures d’exportation.
L’agriculture et le milieu rural qui occupe la majorité de nos concitoyens et qui nous fait vivre doivent demeurer des préoccupations de chaque instant.
Que les promesses du sous-sol ne nous fassent pas oublier les réalités du sol !

6- De l’avenir du RHDP et des relations avec les Partis Ivoiriens

L’alliance au sein du RHDP est une alliance logique. Elle procède d’une philosophie politique commune reçue du Père-Fondateur, le Président Félix Houphouët-Boigny. L’histoire récente des Partis qui le composent est connue de tous. Au RHDP, nous sommes des enfants de Félix Houphouët-Boigny, nourris à sa mamelle et décidés à léguer son héritage politique à la postérité.

Le RHDP, malgré quelques incompréhensions, doit vivre et renforcer ses bases. Son slogan, « Des Partis forts pour un RHDP fort » est plus que d’actualité. Du Parti unifié des Houphouétistes ? Houphouët l’avait prévu.
Souvenons-nous que le 30 avril 1990, au cours de la réunion du Bureau Politique qui a décidé du retour au multipartisme, il a demandé de ne pas fermer la porte derrière ceux qui sortiront du PDCI-RDA pour les nouveaux Partis. S’ils veulent revenir, qu’ils trouvent la porte ouverte pour reprendre leur place. Le PDCI-RDA héritage de Félix Houphouët-Boigny doit être prêt à tout instant à recevoir, comme dans la parabole de l’enfant prodigue, Tous ceux qui souhaitent réintégrer la « Maison paternelle ».

En ce qui concerne les autres formations politiques ivoiriennes, le PDCI-RDA, Parti de Dialogue et de Tolérance par essence, doit être en rapport constant avec elles dans l’Intérêt du Pays. Nous devons savoir comprendre la raison des autres en restant nous-mêmes. Nous devons nous pénétrer du fait que chacun de nous possède une part de vérité et que la Vérité avec grand V, appartient à Dieu, et à lui seul.

Que nos différences soient source d’enrichissement réciproque ! La violence verbale ou physique doit être proscrite, car nous avons tous la Côte d’Ivoire comme bien commun.

7- De nos relations avec le reste du monde

« La Côte d’Ivoire, amie de tous et ennemie de personne ». Telle était la vision du Père-Fondateur Félix Houphouët-Boigny dont la politique s’ouvrait harmonieusement sur le monde. La Côte d’Ivoire doit être fidèle en amitié, mais ne doit être la chasse gardée de personne. Elle doit jouer son rôle dans le Sous-région, en Afrique et dans le monde.

Le XIIème Congrès du PDCI-RDA donnera des gages en ce sens, sans jamais rougir d’être Ivoirien.

Mesdames et Messieurs,

C’est là quelques préoccupations que je voulais partager avec vous. Je ne saurais être exhaustif dans ce cadre. Il nous faut donc pour cela aller à un Congrès d’où doit sortir un PDCI-RDA uni, fort, compétant, prêt à jouer crânement sa position au plan National et International. Nous devons aller à un Congrès consensuel, soucieux de ses propres textes, vivant une vraie démocratie interne à l’image de la démocratie que nous souhaitons voir en Côte d’Ivoire et en Afrique. Nous devons choisir les femmes et les hommes à même d’incarner les espoirs du Parti et du Pays.

Nous devons maintenir harmonieusement la chaîne des générations. Nous devons savoir nous faire confiance et avancer ensemble, jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, chacun à sa place. Personne n’est indispensable, mais tous, nous sommes utiles.

Mesdames et Messieurs,

Fort de ce qui précède, je vous annonce ma volonté de me mettre à la disposition de mon Parti et par son biais, à celle de la Côte d’Ivoire : je suis candidat à la présidence du PDCI-RDA au XIIème Congrès.

1- Je suis candidat pour rendre au PDCI-RDA et à la Côte d’Ivoire ce que j’ai reçu d’eux.

Je m’appelle DJEDJE MADY Alphonse. J’ai 68 ans en cette année 2013. J’ai passé 48 ans de ma vie au service du PDCI-RDA.

1965 : Président de la sous-section de l’UNEECI au collège catholique (2nd cycle) de Daloa.

1966 : Secrétaire Général Adjoint du Bureau National de l’UNEECI.

1967 : Secrétaire Général du Bureau National de l’UNEECI.

1967 : Membre Fondateur du Mouvement des Elèves et Etudiants de l’OCAM (MEOCAM),
Président de la section ivoirienne du MEOCAM

1969 : Membre Fondateur du Mouvement des Elèves et Etudiants de Côte d’Ivoire (MEECI), Président du Conseil statutaire.

1971 : Président du Comité d’organisation du Congrès Extraordinaire du MEECI.

1971 – 1973 : Conseiller Technique du Président du MEECI.

1973 – 1975 : Président National du MEECI.

1980 -1991 : Membre du Comité Exécutif du PDCI-RDA
Membre du Comité Central (1980-1991)
Membre du Bureau Politique (1985-191)
Chargé du discours de clôture du 7ème
Congrès Ordinaire (1er octobre 1980)

1991 – 1995 : Membre du Bureau Politique

1995 -2002 : Membre du Bureau Politique
Secrétaire Général Adjoint chargé de la
Formation

2002 – 2013 : Secrétaire Général du PDCI-RDA

2003 – 2005 : Président du G 9, puis du G 7.

2005 – 2013 : Président du Directoire du RHDP

Mes fonctions électives au plan National :

1980 – 1985 : Député de la circonscription d’Issia (actuel Département d’Issia)

1985 -1990 : Député de Saïoua

1990 -1995 : Député de Saïoua
Maire de Saïoua

Depuis 2011 : Député de Nahio-Saöua

Depuis avril 2013 : Président de la Région du Haut-Sassandra

Mes fonctions gouvernementales

Novembre 1983 – Octobre 1989 : Ministre de la Santé Publique et de la Population.

2- Je suis candidat pour rendre au PDCI-RDA et à la Côte d’Ivoire ce que j’ai reçu d’eux.

Le Parti doit aller sur le terrain, avec son premier responsable pour la remobilisation des militants sur toute l’étendue du Territoire national et à l’extérieur.
Le PDCI-RDA doit reconquérir le terrain perdu et être en mesure de gagner toute élection pour continuer la Mission que le Président Félix Houphouët-Boigny lui a laissée.
Dans le respect de tous ses engagements, le PDCI-RDA doit avoir son candidat en 2015, sous peine de disparaître de la scène politique nationale.
Le PDCI-RDA doit se positionner pour aller chercher le Pouvoir dans les urnes et reprendre son œuvre de construction nationale.
Le PDCI-RDA doit être fier de son passé, assumer en toute responsabilité son présent et préparer hardiment son avenir.

3- Je suis candidat pour renforcer l’unité nationale

Le PDCI-RDA doit démontrer à cette occasion qu’il est le Parti de tous les Ivoiriens, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest en passant par le Centre. Nous devons bannir tout ce qui nous sépare et nous catégorise. Je suis candidat pour sceller fortement la Fraternité entre les Ivoiriens.

4- Je ne suis candidat contre personne. Je suis candidat pour proposer l’expérience acquise pendant 48 ans dans les rangs du PDCI-RDA. Je suis candidat pour offrir ma disponibilité et mon énergie au Parti.

Qu’on me comprenne bien : je ne suis pas candidat contre mon Aîné Henri Konan BEDIE auprès de qui j’ai servi le Parti et la Nation ces onze dernières années.
Les dispositions pertinentes de la Loi n° 93-668 du 9 Août 1993, relative aux Partis et aux Groupements Politiques, de même que les dispositions des Statuts en son article 35 le rendant inéligible à ce Congrès.

Mais voici que le 17 de ce mois, nous avons assisté au conclave des Secrétaires Généraux de sections et des Délégués Départementaux et communaux. Nous avons vu la Côte d’Ivoire divisée en six grandes régions. Nous avons entendu des déclarations similaires, à la virgule prêt, des six porte-paroles de ces régions. Staline et Mao n’auraient pas fait mieux ! A l’unanimité tous les Secrétaires Généraux de sections ont demandé au Président d’être candidat au XIIème Congrès prochain. L’émotion était grande et il aurait été héroïque de dire autre chose que ce que nous avons entendu.

Mais avec le recul, je me pose la question si cet « Oui » est opportun. Car le dispositif légal et statutaire ne se prête pas à ce jeu. Les Statuts du PDCI-RDA qui sont en vigueur jusqu’à leur modification par un Congrès disqualifient le Président sortant. On me dira que les Statuts seront révisés. Bien sûr que tout Congrès peut modifier les Statuts. Il faut donc s’attendre à leur modification au XIIème Congrès. C’est facile.

Mais avons-nous pensé aux dispositions de la Loi n° 93-668 du 9 août 1993 ? Les dispositions pertinentes prescrivent qu’après toute Assemblée ou après tout Congrès constitutifs les modifications des Statuts de tout Parti ou Association, les nouveaux documents doivent être déposés au Ministère chargé de l’Intérieur qui dispose de trois mois pour son avis. C’est seulement après cela que les nouveaux documents peuvent être applicables.

C’est donc dire que les Statuts modifiés ne sont pas applicables au cours du Congrès qui a posé cet acte. Dans tous les cas de figure, l’inéligibilité du Président Aimé Henri Konan BEDIE est un fait de droit qui s’impose à nous tous.

N’induisons pas notre Aîné en erreur. Il sait mieux que quiconque en Côte d’Ivoire ce que représente le respect du dispositif légal. Souvenons-nous de ce qui a failli se passer à quelques jours du décès du Président Félix Houphouët-Boigny le 1er décembre 1993. Il a été convoqué une réunion au Conseil Economique et Social par le Président Philippe Grégoire YACE. Celle-ci avait pour but de contourner la Loi et d’empêcher le Président de l’Assemblée Nationale de succéder au Président défunt. J’étais à cette réunion et j’étais le 1er à intervenir quand la parole a été donnée à l’assistance. J’ai réclamé le respect de la Loi. J’ai été suivi par EHUI Koutoua Bernard et par d’autres intervenants. L’après-midi du même jour, le PDCI-RDA prenait position et la Loi fut respectée.

Cher Aîné, c’est des choses qui marquent une vie. Respectons donc notre Loi, car elle est impersonnelle et s’impose à tous. Le PDCI-RDA et tous les observateurs vous en sauront gré. L’histoire vous ouvrira encore plus grandement ses bras.

C’est la qu’on vous attend Monsieur le Président et Cher Aîné. Vous ne pouvez pas être candidat, alors je suis candidat.

Le Président Henri Konan BEDIE, ses pairs et ses aînés ont semé la bonne graine à même de poursuivre leur œuvre.

Je soumets ma candidature à la décision du Congrès conformément aux dispositions de l’article 27 des Statuts.

Que le suffrage me soit favorable si telle est la Volonté de Dieu !

Je vous remercie.

Pr. Alphonse DJEDJE MADY
Secrétaire Général du PDCI-RDA

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