Communiqué final du conclave du PDCI-RDA – Vous avez bien dit ‘’Politique de rattrapage’’ ?

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Réactions aux propos de politique de rattrapage du PDCI

Opinion –

« Respecter le principe sacro-saint de l’égalité d’accès de tous les citoyens aux fonctions et emplois publics en mettant fin à la politique dite « de rattrapage », telle est libellée l’une des résolutions du communiqué final du conclave du PDCI-RDA à Yamoussoukro, le samedi 17 août 2013. C’est le lieu de rappeler en diffusant largement les accords qui fondent le RHDP. A ce que l’on sait, le RHDP n’est pas un parti politique mais une alliance de partis politiques qui avaient un objectif commun : bouter hors du pouvoir, l’ex-Président Laurent Gbagbo. Nous ne pensons pas non plus que ces partis du RHDP aient signé un accord qui stipule de nommer aux instances de responsabilité, le même nombre de cadres pour chaque parti membre. A preuve, les partis qui l’ont voulu et qui en avaient la capacité, ont présenté un candidat au 1er tour de l’élection présidentielle de 2010. Ainsi, Alassane Ouattara, Président et candidat du RDR, n’était pas le candidat du RHDP. Ce qui est certain, c’est que dans les accords, il était clairement stipulé que tous les autres candidats, membres du RHDP, soutiendraient au second tour, celui qui viendrait en tête. Devenu Président de la République, le Président Alassane a toujours consulté le Président Bédié pour les grandes décisions engageant le pays, même pour la nomination de certains hauts cadres. Il ne faut pas oublier qu’en fin de mandat, c’est le Président Alassane Ouattara qui rendra compte au peuple, car c’est son pouvoir. Il est dans un parti avec autour de lui, de hauts cadres, des cadres moyens et des militants qui ont lutté depuis des années, c’est le RDR. Nous ne pensons pas que ceux-ci vont demeurer à l’écart et regarder d’autres danser à leur propre fête. Il faut qu’ils y participent pleinement.

Et la fameuse expression fait son apparition : politique de rattrapage. « … en mettant fin à la politique dite « de rattrapage ». En cette période de réconciliation et de recherche de cohésion sociale, ne réveillons pas de vieux démons en ouvrant inconsciemment une boîte de Pandore. Peut-on connaitre des cadres du PDCI-RDA qui ont été remplacés par des cadres du RDR, au nom de ce fameux rattrapage ? Pour les ministres PDCI au gouvernement, combien sont issus du Nord ? Est-ce à dire que le plus vieux parti de Côte d’Ivoire n’a pas de cadre issus de cette région pour qu’il n’en propose pas ? Chaque parti politique est libre et a le droit de faire la promotion des cadres qu’il estime capables de gérer efficacement et loyalement des postes de responsabilité. Tout autre discours n’est que pure démagogie! S’il n’était pas politiquement incorrect, l’on demanderait une large publication, transparence oblige, de la liste de tous les Présidents d’institutions, Ministres, Directeurs de cabinet, Directeur Généraux, Directeurs centraux, Ambassadeurs, PCA, Conseillers Spéciaux, Responsables de grandes écoles qui dépendent de l’état, avec leur appartenance politique. Ce qui situerait la population et contribuerait à mettre fin à certaines élucubrations langagières. Cependant, l’on peut citer quelques cas bien connus : au sommet de l’Etat, le poste de 1er Ministre est à Daniel Kablan Dunkan, qui cumule aussi celui des Finances. A sa suite, Il faut citer le Ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Charles Koffi Diby, celui des Infrastructures Economiques, Patrick Achi, de la Santé et de la Lutte contre le SIDA, Mme Raymonde Goudou Coffie, des Ressources animales et Halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani, de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable, Rémy Allah Kouadio, de l’Industrie et des Mines, Jean-Claude Brou, du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME, Jean-Louis Billon, du Tourisme, Roger Kakou. Au niveau des institutions, le Conseil Economique et Sociale a, à sa tête, le vice-président du PDCI-RDA, Marcel Zadi Kessy, Youssouf Bakayoko, à la tête de la Commission électorale indépendante, le ministre Gnamien N’Goran, Inspecteur Général d’Etat, et le District autonome d’Abidjan, dirigé par le Gouverneur Robert Beugré Mambé. Dans la haute administration, l’on peut citer quelques postes importants dont celui de DG des Impôts, Pascal Abinan, du BNETD, Pascal Kra et de l’ATCI, Bilé Diéméléou. Il faut cependant souligner qu’il n’est pas politiquement incorrect qu’un parti au pouvoir ait au moins 2/3 de hauts postes. Son combat a été mené par et pour ses cadres et militants d’abord. C’est l’une des réalités de la politique. Avec ce que certains esprits chagrins appellent ‘’politique de rattrapage’’, aujourd’hui, juste après 2 ans de pouvoir sous Alassane Ouattara, on constate des changements notables en Côte d’Ivoire et le pays donne envie, quoiqu’il y ait certaines choses à rectifier étant entendu que la perfection n’est pas de ce monde. Que veut donc exactement le PDCI-RDA? Le parti plus que cinquantenaire a, la Primature, des Présidents d’Institutions, des Ministres et de nombreuses positions importantes dans l’administration actuelle. Tout le monde ne peut pas être ministre et ce n’est pas pour cela que certains cadres dits frustrés du PDCI, vont accuser le pouvoir actuel de mauvaise foi. Cette déclaration du conclave ne viendrait-elle pas, sous pression, de l’aile « Ivoiritraire » du PDCI ?

Que le PDCI comprenne que « l’Ivoirité » n’a rien donné en son temps et ne donnera rien de nouveau car les ivoiriens ont tout compris. Les militants du PDCI peuvent formuler toutes sortes de préoccupations à leurs dirigeants. C’est le jeu démocratique. De là, à s’attaquer au RDR, nous disons, non ! Qu’ils mettent balle à terre. Les dirigeants du RDR doivent aussi organiser, le moment venu, un conclave pour entendre les préoccupations de leurs militants. De leurs côtés, eux aussi se disent oubliés. A qui profite donc ce pouvoir ? Que diraient et feraient donc les militants du RDR qui n’ont pas eu de poste dans l’administration ? Vont-ils protester tous les jours alors que chacun devrait mettre ses compétences au service du pays, quelle que soit sa place, au lieu de penser à ses intérêts égoïstes ? C’est le lieu de proposer un projet de société applicable à la nation par les prétendus frustrés du PDCI que de s’évertuer à chercher des postes. Un parti politique doit lutter pour un projet de société et non pour faire nommer ses militants. Le PDCI-RDA est attendu sur ce terrain pour dire ce qui n’a pas encore été fait côté développement pour faire avancer le pays. C’est ici et maintenant que les ivoiriens doivent se montrer disciplinés, au risque de fragiliser le pays. C’est certain qu’ils ne seront jamais d’accord sur tout, mais peuvent s’entendre sur l’essentiel, en marchant côte à côte au lieu d’être face à face. La stabilité politique est indispensable dans ce contexte de paix fragile. La Côte d’Ivoire n’a pas besoin d’agitateurs égoïstes et d’extrémistes de tout bord pour leur seul ventre. Le rôle des Présidents Alassane Ouattara et Konan Bédié est d’éviter de céder aux chants de sirènes de l’extrémisme partisan.

Keita Ibrahim (Khalil Ben Sory)

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