Côte d’Ivoire – Anticiper et œuvrer pour le retour au pays du président Gbagbo

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Libre opinion par Ephrem Youkpo Journaliste-Producteur Auteur Groupe X-POL ACTIVE SUD 1ère – 1ère télévision de nos cultures 100% métissées

La réconciliation à quel prix ? Doit-on y croire ? A quelle sauce ? Comment ?

Depuis l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, devrais-je dire aussi de manière calamiteuse à l’image des précédents, sans mâcher mes mots, parce que je reste convaincu quoi qu’on dise ou pense, sans vouloir créer la polémique, que le recomptage des voix nous aurait réellement situé sur le vrai vainqueur de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire en 2010.

Le recomptage n’aurait pas été exceptionnel à la Côte d’Ivoire puisqu’il s’est fait en Afghanistan et à Haïti, entre autres, pendant que les bombes pleuvaient sur la Côte d’Ivoire pour le même sujet. On aurait fait l’économies de la catastrophe que l’on sait puisqu’ il y avait la Communauté dite internationale, l’Onuci et les observateurs pour encadrer cette opération. Même lors des élections régionales ou municipales en France, l’on a eu recours au recomptage des voix. C’est un procédé démocratique qui permet d’établir la vérité au moment du doute et de litige. Et croyez-moi, on en serait sortis grandis. Comme beaucoup d’entre vous, je reste encore sur ma faim devant toute cette cacophonie, ces non-dits qui ont entraîné des emprisonnements, des peurs et tout ce chaos à n’en plus finir qui ne rassure personne. Bref.

Parlons un peu de réconciliation. Ce mot qui finit par être dénué de tout son sens, je le trouve galvaudé venant des politiques ivoiriens ou apprentis sorciers. Je crains qu’on mette la charrue avant les bœufs sinon on roule a contresens. Comme la majorité d’Ivoiriens, j’avoue que je suis encore sceptique sur le processus actuel pour arriver à la réconciliation. Si c’est vraiment une préoccupation principale pour les dirigeants actuels du pays, la recette n’étant pas digeste, ils devront la changer, la doser d’une grande part d’humilité, en prenant le temps d’écouter le peuple, de lire dans les lignes, de bien fixer leurs regards parce que ce ne sont pas toutes les larmes qui sont visibles. En Côte d’Ivoire, comme si un chaos en appelait un autre, celui qui accède au pouvoir, peu importe la manière (Bédié, Guéhi, Gbagbo, Ouattara), croit être l’homme providentiel qui détiendrait la formule magique pour la réconciliation, avec ses concepts, ses milliards à dépenser pendant que le peuple a faim, pendant que des régions entières sont privées de leurs cadres, des parents de leurs enfants et vice-versa, qui sont soit en exil, soit jetés en prison, humiliés, bastonnés, etc. Ce constat est aussi valable pour ceux d’hier que pour ceux d’aujourd’hui.

Que ceux qui revendiquent l’héritage de feu Houphouët-Boigny se souviennent de cet adage qui lui était cher, je cite : « un homme qui a faim, n’est pas un homme libre. » Ils devront en prendre de la graine. En Afrique, détenir un cadre en prison c’est détenir tout son village, toute sa région et son groupe ethnique dont il fait la fierté. On ne peut exiger le sourire de celui qui n’a pas des nouvelles de son frère, de son père, de son fils ou de sa mère, à moins qu’on ait une pierre à la place du cœur. Souvenons-nous du tollé au sein de la communauté nordiste lorsque Ouattara était en exil, ce qui a même conduit à des manipulations politiques qui ont failli opposer musulmans et chrétiens. C’est certainement ce constat qui avait conduit son prédécesseur Laurent Gbagbo à faire en sorte qu’il revienne en Côte d’Ivoire, jusqu’à permettre sa candidature autrefois refusée par Konan Bédié qui l’avait mis sous le coup d’un mandat d’arrêt international. L’histoire est têtue. Les ivoiriens s’en souviennent encore et attendent le retour de l’ascenseur de monsieur Ouattara à l’endroit de Gbagbo. C’est aussi cela le jeu politique. Alors n’ayons pas peur de le dire, je souhaiterais que Monsieur Guillaume Soro le Président de l’Assemblée nationale et Monsieur Hamed Bakayoko le ministre de l’intérieur que j’appelle respectueusement  »mes frères » qui sont de notre génération, l’élite politique de demain et aspirent tous les deux à une Côte d’Ivoire nouvelle se joignent à nous pour œuvrer pour la libération totale des prisonniers politiques, qu’ils soient des Ex-fds ou de simples citoyens qui auraient eu le tort d’être de l’autre camp.

Nul n’est infaillible surtout dans cette horreur qu’a connu le pays où aucun acteur n’est blanc comme neige. Ayons le courage de le dire, nous l’avons fait lorsque Alassane Ouattara était injustement en exil et nous le faisons maintenant pour Laurent Gbagbo avant que des masques ne tombent, que des vérités et des secrets soient sus, avant que les yeux du peuple ne finissent par s’ouvrir complètement, et pour arrêter des articles des médias amis d’hier qui ont commencé à retourner la veste, il faut anticiper et œuvrer pour le retour au pays du président Gbagbo. C’est le pays qui en ressortira guéri, grandit, le pouvoir en place se consolidera dans ses actions et les cœurs seront pansés. Si c’est vraiment la réconciliation que recherche le pouvoir en place d’où le vrai préalable susceptible de conduire à l’unité du pays autour d’un seul chef pour tous. Parlons-en.

Ensemble, construisons notre Légende.
2015, c’est demain!

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