Djédjé Mady, KKB et Kouassi Yao lancent « l’Alliance pour le renouveau du PDCI-RDA » contre Henri Konan Bédié

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MM. Kouassi Yao, Kouadio Konan Bertin et le Pr Alphonse Djédjé Mady, tous trois candidats à la présidence PDCI_RDA, lors de son 12ème Congrès, ont conjointement animé une conférence de presse, jeudi 29 août 2013 à la salle du Bureau politique de la Maison du Pdci-Rda à Abidjan-Cocody dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire.

« Chaque chose à son temps, quant à savoir si ces trois candidatures deviendront une », a déclaré le Secrétaire général du Pdci-Rda, d’entrée de jeu à la conférence de presse.

Dans une salle archicomble, MM. Kouassi Yao, Kouadio Konan Bertin, ainsi que le Secrétaire général du vieux parti ont fait des révélations. « Quand Houphouët nous quittait, le Pdci avait 82% de l’électorat ivoirien et aujourd’hui nous sommes à 25% », ont-ils dénoncé. Pour ce trio de candidats, membre de l’Alliance pour le renouveau du Pdci-Rda contre Henri Konan Bédié, il faut absolument appliquer les textes qui régissent le Pdci-Rda.

Répondant à l’une des préoccupations des journalistes concernant la réunion convoquée par Maurice Kakou Guikahué, et la sortie de l’adjoint de KKB, Alphonse Djédjé n’a pas fait dans la dentelle. « Jusqu’à ce que le Congrès élise un nouveau Secrétaire général, je suis le Secrétaire général », a-t-il coupé court, les accusant d’être des putschistes.

Par Hervé Coulibaly à Abidjan

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XIIe Congrès du PDCI-RDA

Conférence de Presse des Candidats membres de « L’Alliance pour le Renouveau Démocratique du PDCI-RDA ».

Exposé liminaire des candidats membres de l’ARD-PDCI

1. Depuis sa naissance en 1946, le PDCI-RDA, notre grand parti s’est toujours présenté comme le défenseur de la démocratie dans notre pays. Dans sa vocation de bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne, il a toujours répondu présent quand il fallait sauver la démocratie dans notre pays pour en faire le socle des libertés individuelles et collectives et surtout de la paix.

2. Bien qu’il soit resté longtemps parti unique en Côte d’Ivoire, jamais le PDCI-RDA n’a fermé complètement la porte à l’expression plurielle des opinions politiques en son sein comme au niveau de la nation. (Cf. Disposition de l’article 7 de la Constitution de 1960). Ainsi peut-on se réjouir de ce que grâce à sa capacité à satisfaire les besoins démocratiques du peuple de Côte d’Ivoire, il soit le plus vieux parti de Côte d’Ivoire et d’Afrique après l’ANC.

3. C’est surtout la foi de ses dirigeants et de ses militants en la démocratie comme pouvant être le garant de la paix sociale dans un pays pluriethnique comme le nôtre qu’il faut célébrer et magnifier chaque fois que l’occasion lui est donnée de renouveler le pacte de confiance et d’amour qui le lie au peuple ivoirien dans sa diversité toujours renouvelée.

4. Depuis 1946 donc, les Congrès constituent de véritables laboratoires où s’éprouvent les convictions démocratiques et la capacité de tous les militants du PDCI-RDA à être effectivement à la hauteur de leur profession de foi.

5. A notre avis, le 12ème Congrès ordinaire du PDCI-RDA ne devrait pas se soustraire à cette réalité.

6. Et nous sommes fondés à ne pas craindre des dérives anti-démocratiques si le Président, celui-là même qui préside aux destinées de notre grand parti, le PDCI-RDA depuis 20 ans, a pris solennellement l’engagement le 30 avril 1994, s’adressant pour la première fois aux militants du PDCI-RDA en qualité de Président du PDCI-RDA, de rappeler sans cesse que le PDCI-RDA « a toujours été le défenseur, sans faiblesse, des libertés, de toutes les libertés : liberté d’opinion, liberté d’expression entre autres, et qu’il continuera à privilégier le dialogue fraternel ». Ces propos sont bien du Président Henri Konan Bédié, puisque c’est de lui qu’il s’agit.

7. Mais, malheureusement, ce qu’il nous est donné de voir depuis l’annonce de la tenue du 12ème Congrès ordinaire de notre parti, le PDCI-RDA, suscite en nous des inquiétudes et des interrogations sur les orientations nouvelles que donnent à notre grand étonnement certains dirigeants de notre parti au choix fondamental du PDCI-RDA qui n’est que d’avancer dans la démocratie.

8. Rappelons-nous qu’à Yamoussoukro, à un conclave qui est une assemblée non statutaire, pour avoir demandé la parole, le frère militant, N’Guessan Amani Emmanuel Secrétaire Général de section à Yopougon, s’est vu bastonné et jeté en prison. Quel dommage pour la réputation de notre grand parti de dialogue !

9. Face à ces véritables coups de boutoir portés contre ce qui constitue même le fondement de notre parti, à savoir : espace d’expérimentation du droit à la différence, espace de liberté d’opinion et de pensée, lieu d’égalité des chances, il nous faut absolument et sans tarder réagir.

10. En effet, malgré nos appels à la raison et au retour à l’esprit du Président Félix Houphouët-Boigny pour que le linge sale se lave en famille, nous assistons à une volonté manifeste de la part de certains de nos frères et sœurs de faire fi de notre tradition de parti démocratique, pour laisser planer sur le 12ème Congrès l’ombre d’une dictature naissante, et de réduire au silence quiconque oserait chercher à comprendre les motivations réelles de cette image de luttes souterraines acharnées, qui ont fini par mettre le 12ème Congrès au cœur d’une question de vie ou de mort. Va-t-on vers une tyrannie qui ne dit pas son nom ?

11. Finalement, est-il exagéré de se demander quels sont les engagements que ceux-ci ont pris pour que le 12ème Congrès, qui est pourtant un Congrès ordinaire, devienne subitement une question de vie ou de mort au point, pour certains, de se montrer si allergiques au débat qui est pourtant l’oxygène de la démocratie ?

12. Alors qu’au moins quatre candidats sont déclarés, nous constatons que les principaux organisateurs du Congrès sont devenus des directeurs de campagne du candidat Henri Konan Bédié. Cette pratique, si elle n’est pas freinée dès maintenant, peut créer des frustrations qui peuvent être à l’origine de graves dérives lors du prochain Congrès.

13. Il faut donc que le Bureau Politique et le Conseil politique se saisissent de ce dossier pour que les droits et devoirs des candidats soient clairement connus et que cesse une fois pour toute la confusion entre le comité d’organisation du Congrès et l’équipe de campagne du candidat Henri Konan Bédié.

14. A cette allure, les militants du PDCI-RDA en général, et singulièrement les Congressistes peuvent-ils encore espérer retrouver leur droit de vote quand il faudra renouveler les organes dirigeants du Parti ?

15. Au moment où des souhaits arrachés à des militants soigneusement choisis parfois sous la menace et la terreur, au cours des réunions non statutaires (Conclaves, Motions de soutien des délégués départementaux et communaux, Déclarations de Secrétaires Généraux de section…) semblent être des paroles d’évangile, est-on encore sûr que le Congrès est l’organe suprême du parti ?

16. Quant à ceux de nos militants dont l’aspiration légitime est de nous voir, (nous membres de l’Alliance pour le Renouveau démocratique du PDCI-RDA ‘ARD-PDCI’), diriger le PDCI-RDA pour respecter sa tradition de parti démocratique; leur reste-t-il encore des chances de voir se réaliser ce rêve combien noble ?

17. Finalement combien de militants statutaires seront admis à ce Congrès ; dans la mesure où : tout esprit critique est violemment réprimé, tout désir de changement est étouffé, toute volonté de candidature est frappée de trahison, toute réflexion à haute voix est qualifiée d’injures, toute volonté d’autonomie de notre Parti est frappée sans ménagement de conspiration contre l’Etat de Côte d’Ivoire ?

18. En vérité, ces comportements inhabituels et mêmes irresponsables, n’ayons pas peur des mots, de certains dirigeants, et loin de la culture démocratique à nous léguer par le père fondateur, le Président Félix Houphouët-Boigny, ne cacheraient-ils pas des engagements occultes difficiles à honorer ?

19. Cette conférence de presse est l’occasion pour nous de dénoncer haut et fort et prenant à témoin la communauté nationale et internationale, les dérives individuelles qui risquent de noyer les attentes de tant de millions d’ivoiriens qui continuent de croire que la mobilisation des militants du PDCI-RDA peut lui redonner sa place de parti à même de représenter leurs aspirations profondes.

20. Nous refusons de nous rendre complices de cette mise à mort programmée de l’héritage le plus précieux, à nous léguer par le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, pour des intérêts inavoués, notamment la suppression du Secrétariat Général parce que Alphonse Djédjé Mady Secrétaire Général du PDCI-RDA est candidat, notamment la suppression de la JPDCI parce que Kouadio Konan Bertin dit KKB Président de la JPDCI est Candidat.

21. A l’analyse le Mémorandum adressé aux délégués départementaux et communaux sensé orienter les travaux du pré-Congrès éclaté contient les germes d’une dictature que nous ne saurions cautionner.

22. Dès lors, Nous avons choisi de faire connaître la position commune de l’Alliance pour le Renouveau Démocratique du PDCI-RDA, sur les points suivants : la suppression de la limite d’âge à 75 ans, la dissolution du Secrétairiat Général, la dislocation des organes spécialisés, (la JPDCI et l’UFPDCI), la volonté d’imposer la candidature unique du candidat Henri Konan Bédié à tous les militants sans passer par la voie des urnes.

a) S’agissant de la suppression de la limite d’âge à 75 ans

23. Selon les organisateurs du Congrès et non moins directeurs de campagne du Candidat Henri Konan Bédié âgé de 79 ans, la clause de la limite d’âge à 75 ans pour la candidature à la présidence du PDCI-RDA doit être supprimée au prochain Congrès ordinaire. Leur objectif est de rendre éligible par tout moyen un seul militant, le président Henri Konan Bédié. Peu importe ce qui adviendra de l’avenir du Parti.

24. Et pourtant cette disposition adoptée au XIe Congrès a suscité tant d’intérêt pour nos jeunes qui y ont vu la volonté des dirigeants actuels de favoriser leur promotion en s’engageant à leur faire de la place dans l’esprit du Président Félix Houphouët-Boigny et de ses compagnons.

25. Quel crédit aurions-nous, en allant proposer cette réforme qui dit carrément le contraire de ce que laisse sous-entendre le thème même de notre Congrès, « le PDCI-RDA face aux nouveaux défis, : Renouveau, Rajeunissement et Renaissance) que nous avons choisi par nécessité, par responsabilité et en étant tous conscients de ce que, sans volonté de rajeunissement, de générosité de la part des anciens, aucun engouement pour notre parti n’est garanti de la part des jeunes générations. A ce Congrès, l’on nous invite tout simplement à une messe de requiem du PDCI-RDA. Nous disons Non ! Et nous invitons les militants à dire Non !
26. Un tel projet de réforme suicidaire et liberticide n’a jamais été discuté au Bureau Politique du PDCI-RDA. Ce projet repousse plutôt les jeunes militants au lieu de les attirer. Il faut tout simplement s’y opposer.

b) S’agissant de la suppression du Secrétariat Général du PDCI-RDA

27. A ce niveau, il faut bien s’entendre. Le secrétariat Général tel que prévu par le XIe Congrès est une avancée. Ce qui n’a pas marché c’est la volonté du Président du PDCI-RDA de nommer d’autorité les animateurs, sans attendre les propositions du Secrétaire Général. Cela a créé un climat d’insubordination et d’insoumission qui a paralysé son fonctionnement. Du coup un bilan objectif de son efficacité n’est pas possible. Nous comprenons tous qu’on veut le dissoudre au simple motif que Alphonse DJEDJE MADY, Secrétaire général du PDCI est candidat à la Présidence du PDCI-RDA. Il faut s’y opposer énergiquement.
28. A notre avis, il faut se donner la chance de mettre à l’épreuve pour les 5 prochaines années un Secrétariat Général conforme aux Statuts adoptés au XIe Congrès.

c) S’agissant des autres organes centraux

1. Tout comme le Secrétariat Général, les autres organes centraux (Bureau Politique et Grand Conseil) prévus par le XIe Congrès ont tout simplement été paralysés dans leur fonctionnement par le nombre pléthorique de leurs membres. Il faut les maintenir en réduisant le nombre de leurs membres.

d) S’agissant des Organes spécialisés

2. Il faut maintenir en l’état la JPDCI et l’UFPDCI pour éviter la discrimination voire la ségrégation entre jeunes urbains, ruraux et scolaires. Il faut s’opposer à la dislocation de ces organes pour la simple raison que le Président de la JPDCI-RDA Kouadio Konan Bertin est candidat à la présidence du PDCI-RDA.

e) L’imposition sans vote ni concurrent du Président Henri Konan Bédié

3. Ce n’est pas la première fois que le Congrès du PDCI-RDA va vivre au rythme de la pluralité de candidatures. Il faut garantir le droit de vote de tous les congressistes statutaires en créant les conditions de l’expression effective de leur devoir de militants en accordant leur suffrage au candidat de leur choix.

4. Pour ce faire, il convient d’organiser au plan départemental les opérations de vote comme cela a été déjà fait lors du choix du candidat du PDCI à l’élection présidentielle projetée et non tenue de 2005, à l’occasion de la convention éclatée. Rappelons que quoi que candidat unique à cette époque, les militants ont voté à bulletin secret dans leurs délégations départementales respectives sans que le ciel ne nous tombe sur la tête. Maintenant qu’il y a plusieurs candidatures pourquoi veut-on mettre fin au jeu démocratique interne ?

5. Il est donc hors de question qu’à l’occasion des pré-Congrès locaux, des motions de soutien soient suscitées tel que indiqué dans le Mémorandum adressé aux délégués départementaux et Communaux pour soutenir un quelconque candidat, fut-il président du parti.

6. Nous, candidats déclarés, Kouassi Yao, Kouadio Konan Bertin et Alphonse Djédjé Mady, membres de l’Alliance pour le Renouveau Démocratique du PDCI-RDA demandons avec insistance, l’ouverture immédiate d’un appel à candidatures comme cela se fait dans toute démocratie et comme cela s’est fait lors de la désignation du Candidat du PDCI-RDA à l’élection Présidentielle.

7. Nous demandons en outre la mise en place d’un comité paritaire, afin que l’organisation du Congrès se fasse en tenant compte de la pluralité de candidatures.

Conclusion

8. Nous ne le dirons jamais assez, le 12ème Congrès de notre parti est bel et bien un Congrès ordinaire. Son organisation fait donc partie du fonctionnement normal du PDCI-RDA. Il faut donc veiller à ce que, par le respect du jeu démocratique et des textes qui régissent le fonctionnement de notre parti, le 12ème Congrès donne l’occasion à tous les militants de s’investir dans le Renouveau Démocratique que nous souhaitons afin qu’ensemble le PDCI-RDA gagne en lucidité et en sagesse, afin de relever dans l’union, la cohésion et la fraternité le défi de la reconquête du pouvoir d’Etat en 2015.

Fait à Abidjan le 29 août 2013
L’Alliance du Renouveau Démocratique du PDCI-RDA
Ont signé les candidats à la Présidence du PDCI-RDA,
Kouassi Yao
Ancien Secrétaire Général de la Présidence de la République sous Bédié
Kouadio Konan Bertin
Président national de la JPDCI, Député à l’Assemblée Nationale
Alphonse Djédjé Mady
Secrétaire Général du PDCI-RDA

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