Côte d’Ivoire: la présidentielle de 2015 (réélection de Ouattara) en ligne de mire du congrès du PDCI

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Jeune-Afrique (AFP)

Le Parti de l’ancien chef de l?État Henri Konan Bédié, membre de la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire, est réuni en congrès jusqu’à dimanche à Abidjan sur fond de conflit interne avec en ligne de mire l’élection présidentielle de 2015.

Au coeur de la polémique, M. Bédié, l’actuel dirigeant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), est candidat à sa propre succession à 79 ans quand la limite d’âge est fixée à 75 ans.

Sa vraisemblable réélection devrait avoir de lourdes conséquences sur la vie politique ivoirienne à deux ans de la prochaine élection présidentielle.

« Ce congrès n’a d’autre intérêt que de connaître le nombre de mines posées sur le chemin d’une réélection, triomphale ou non, de Ouattara en 2015 », remarque un fin connaisseur du dossier. Le président Alassane Ouattara aura besoin d’un allié solide à ses côtés, de préférence dès le premier tour, pour garantir son second mandat.

Or MM. Ouattara et Bédié se sont alliés en 2005 au sein du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), un accord électoral qui avait permis à l’actuel chef de l?État de battre Laurent Gbagbo en novembre 2010.

« Il y a deux courants qui s’opposent au PDCI. L’un, pro-Bédié, veut que le parti ne présente pas de candidat à la présidentielle contre Ouattara. Le second est pour la désignation d’un challenger en 2015 sous peine de disparaître de la scène politique nationale », décrypte le politologue Paulin Kouassi Alomo.

L’entourage d’Alassane Ouattara se dit confiant que le PDCI « ne présentera pas de candidat ». Pour Namien N’Goran, coordinateur et président du comité d’organisation du congrès, il relève au contraire de l' »évidence » que son parti sera représenté à la prochaine présidentielle.

Le « sphinx de Daoukro »

Jeudi, lors de l’ouverture du congrès, Henri Konan Bédié s’est montré plutôt énigmatique sur le sujet.

« A l’avenir, il sera impossible à un seul parti d’exercer le pouvoir. L’alliance avec des formations politiques qui partagent les mêmes points de vue devient l’unique moyen d’acquérir ce pouvoir », a-t-il déclaré, sans plus de précision. Reste à déterminer la place de M. Konan Bédié dans ce processus. Si le 12e congrès du PDCI est placé sous le signe du « renouveau », du « rajeunissement » et de la « renaissance », son chef est déterminé à changer les statuts de son parti pour demeurer à sa tête jusqu’à. . . 84 ans.

D’où un climat de discorde au PDCI ces dernières semaines. Dix-huit militants ont ainsi traîné leur chef en justice pour son rôle dans l’organisation entachée d' »irrégularités » du congrès. Les plaignants ont été déboutés mercredi.

Malgré une opposition virulente en interne, on semble s’acheminer vers une réélection d’Henri Konan Bédié, homme trapu au geste lent, surnommé le « sphinx de Daoukro » (son fief du centre-est) en raison de son naturel taiseux.

Pour Alphonse Djédjé Mady, 68 ans, numéro deux du PDCI et candidat à la présidence, l’âge de son aîné le « disqualifie » pourtant et son « inéligibilité » est « un fait de droit qui s’impose ». « Le PDCI a décidé de se rajeunir sans les jeunes », ironise de son côté Kouadio Konan Bertin, 45 ans, responsable de la jeunesse du parti, autre candidat. « On ne peut pas faire du neuf avec du vieux. On ne va pas bâtir le PDCI de demain avec les dirigeants d’hier », regrette-t-il.

Henri Konan Bédié, qui a succédé à Félix Houphouët-Boigny, le « père de la nation ivoirienne », à sa mort en 1993, reste à ce jour le dernier chef de l?État issu du PDCI. Il a été chassé du pouvoir le 24 décembre 1999 par un putsch.

« Les militants du PDCI admirent Bédié, ce grand homme d’État, qui a permis au parti de rester debout (malgré) un coup d’État », s’enthousiasme Niamien N’Goran, qui appelle à « respecter la chaîne des générations ». Dans la lutte pour le contrôle du parti, le « sphinx » ne faiblira pas. « Il est là depuis 1960. C’est le seul propriétaire de l’histoire du pays depuis l’indépendance », relève un observateur. « Pour lui, la présidence, c’est existentiel. S’il ne l’a pas, il disparaît du paysage politique.  »

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