Le HCR estime le nombre d’apatrides à 700 000 en Côte d’Ivoire

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ABIDJAN (Xinhua) – L’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime à 700 000 le nombre d’apatrides en Côte d’Ivoire, dernier pays à accéder aux conventions internationales sur l’apatridie.

« On estime que 700.000 personnes en Côte d’Ivoire sont actuellement apatrides ou manquent de documentations pour prouver leur nationalité », indique le HCR dans un communiqué transmis vendredi à Xinhua.

Ce nombre est en deçà des estimations du ministère ivoirien de la Justice qui évoque « au minimum un million de personnes ».

L’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire a voté le 23 août deux lois autorisant le président de la République a ratifié les conventions internationales de 1954 et 1961 sur l’apatridie.

A la suite de quoi, « le jeudi 3 octobre 2013, la Côte d’Ivoire a accédé aux conventions internationales sur l’apatridie », annonce le communiqué.

Le HCR salue cette accession de la Côte d’Ivoire comme  » preuve de l’engagement de la nation à la protection des droits fondamentaux de l’homme, notamment le droit à la nationalité ».

« Cette accession ne contribuera pas seulement à aider des milliers de personnes à jouir du droit fondamental d’exister, mais aussi à faciliter la réconciliation et la cohésion sociale dans une société qui a été déchirée au cours des dernières années », explique la représentante du HCR en Côte d’Ivoire, Ann Encontre.

Ann Encontre assure avoir « travaillé main dans la main avec le gouvernement » pour résoudre cette situation qui affecte des  » centaines de milliers des gens, aussi bien les adultes que les enfants » et pour éliminer le risque d’apatridie dans le pays.

Le HCR fait remarquer que les apatrides ne peuvent pas accéder aux services sociaux de base, faute de papiers.

« Beaucoup d’apatrides sont des enfants qui ont été déplacés par des conflits multiples et dont les naissances n’ont jamais été enregistrées, d’autres ont perdu leur documentation et la preuve de leur nationalité et par conséquent, ils ne peuvent pas s’inscrire à l’école », souligne l’institution onusienne.

La question de la nationalité est le noeud gordien de la crise militaro-politique ouverte en 2002 avec la rébellion armée installée dans la moitié nord du pays pendant près d’une décennie.

Le vote récemment des lois relatives aux conventions sur l’apatride et à la nationalité a ravivé les tensions, une frange de la population assimilant ces lois à un bradage de la nationalité ivoirienne.

Le gouvernement s’en est défendu, assurant que « des enquêtes seront menées avant de donner les certificats de nationalité aux bénéficiaires » et que « des dispositions seront prises pour éviter la fraude ».

La Côte d’Ivoire, 20 millions d’habitants, compte près de cinq millions d’étrangers sur son sol, selon des estimations.

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