Côte d’Ivoire – Honte à l’esprit konannien ! Honte à Venance Konan

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La phonologie du nom « Konan » en rapport singulier à Venance Konan témoigne de manière oblique un fait qu’il est souhaitable de reveler au lecteur. Dans notre entendement, ce que nous forgeons par « esprit konanien » se distingue du patronyme de Konan et de toute sa charge ethnoculturelle. C’est pour nous l’écrit de Venance Konan dans son éditorial du 16.10.2013 publié dans Fraternité Matin qui motive notre terminologie: la « pensée konaniènne », c’est être « con-a-rien ». Venance Konan est tributaire de la structure mentale de l’immédiatété. Sinon comment comprendre son éditorial « Le F.P.I. et la réconciliation »?

De quoi s’agit-il ?

Venance Konan s’entame dans son éditorial par un discours ligubre qui tire sa matière à écrire à partir de phrases prononcées par monsieur Koffi Annan lors de son récent voyage en Côte d’Ivoire:  » Il y a du travail à faire. Mais il faut pousser ; il y a des progrès. Certains ne sont pas là, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne seront pas présents. Ils vont être obligés d’aller de l’avant et ce sera beaucoup plus facile, dès l’instant où on pensera à l’avenir du pays, à l’intérêt national, à l’intérêt des populations et non à celui d’un groupe politique ou individuel. » (Interview de Koffi Annan, tiré de l’éditorial de Venance Konan.)

Venance Konan relève particulièrement le bout de phrase « certains ne sont pas là, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne seront pas présents » pour commencer son éditorial et par la suite incriminer la position du F.P.I, en omettant toutefois d’éntacher monsieur Annan, l’auteur du bout de phrase cité plus haut. C’est là une façon bien curieuse du critique. Éblouit du coup par la lucidité de la locution de monsieur Annan, Venance Konan s’emploiera par une rhétorique digne de flammes sans feux à se creuser les méninges à coup de massue sous forme de questions logées à l’adresse du F.P.I. Tel un journaliste écrivain de haute publicité,Venance Konan n’arrêtera pas de nous donner sa vision actuelle du débat politique autour de la réconcilation.

Aujourd’hui, écrit-il, « nous sommes devant deux cas de figure possibles: ou M. Gbagbo est maintenu en détention à La Haye, pour une période que nous ne sommes, pour le moment, pas en mesure de déterminer, ou il est libéré. Que feront le Fpi et les partisans de M. Gbagbo dans le premier cas de figure ? Feront-ils la guerre au reste de la Côte d’Ivoire pour faire tomber celui qu’ils considèrent comme leur bourreau ? »

Aussi, de ce qui précède, restons-nous pantois lorsque Venance Konan endosse au F.P.I.l’option de la « guerre » au cas où le président Gbagbo ne serait pas libéré. Cette façon tordue de procéder est fâcheuse. Pour qui connait l’histoire du F.P.I., la guerre ne figure pas au programme de ce parti.
Enfin, après avoir donné libre court à son imagination, Venance Konan nous livre à la lueur d’une lampe tempête en panne de pétrole son « humble avis » sur la réconciliation.

Il écrit: « […], sans oublier Laurent Gbagbo, les militants du Fpi et tous ceux qui se réclament de cet homme devraient plutôt chercher à construire une nouvelle Côte d‘Ivoire où tout ce que nous avons vécu ne se reproduirait plus jamais. Trop d’opportunités s’offrent, en ce moment, à notre continent et singulièrement à notre pays pour que nous passions notre temps à nous mortifier dans les larmes et le souvenir d’un seul homme, fût-il très grand. Si Laurent Gbagbo devait revenir libre dans ce pays, le meilleur cadeau que ses partisans pourraient lui offrir serait une Côte d‘Ivoire déjà réconciliée dans laquelle il (Gbagbo, c’est nous qui soulignons) s’insièrerait. »

Au passage, Venance Konan n’oubliera pas de saluer Koffi Annan qui, selon lui, a prodigué aux populations ivoiriennes de sages conseils en ceci que la réconciliation en Côte d’ivoire « sera beaucoup plus facile, dès l’instant où on pensera à l’avenir du pays, à l’intérêt national, à l’intérêt des populations et non à celui d’un groupe politique ou individuel. »

En définitive, Venance Konan somme le FPI d’éclairer la lanterne des ivoriens lorsque le président Affi N’Guessan « répète » que la réconcilation ne se fera pas sans la présence du président Gbagbo.

De Venance Konan à l’interview de Pascal Affi N’Guessan (Interview réalisé par Christophe Boisbouvier « Pascal Affi N’Guessan, la Côte d’Ivoire a besoin de Laurent Gbagbo »).

Christophe Boisbouvier: Etes-vous d’accord avec le président Ouattara, quand il dit que ces libérations du 5 août, dont la vôtre, sont un geste d’apaisement ?

Pascal Affi N’Guessant: Oui, je pense que c’est un geste qui contribue à l’apaisement, à la décrispation et qui va favoriser le dialogue. Mais ce geste doit être consolidé par d’autres, parce qu’il y a encore beaucoup de nos camarades qui sont encore en prison. Tous les exilés doivent pouvoir rentrer. C’est lorsque ces différentes conditions seront réunies que nous pourrons dire que la décrispation est totale et que nous pourrons alors aborder les questions qui vont fonder la stabilité et l’unité nationale. C’est pour cela que nous avons proposé les Etats généraux de la République. Parce que nous pensons qu’aujourd’hui la justice pénale n’est pas suffisamment qualifiée pour traiter des situations comme celle que nous avons vécue, où il y a eu des violations massives des droits de l’homme, où il est difficile d’identifier avec précision les coupables et où le risque de faire de boucs émissaires est grand. A ce jour, on voit bien que ce sont seulement les partisans du président Laurent Gbagbo qui sont en prison. Le pouvoir politique s’est même rendu compte que c’était une erreur d’avoir engagé cette procédure judiciaire, puisqu’il vient de décider de ne même plus transférer des Ivoiriens à la Cour pénale internationale. Donc, c’est une révision de leur position. Il faut en tenir compte et sortir de la logique pénale pour engager une logique de justice transitionnelle qui n’exclut pas de dédommager les victimes, mais qui va au-delà de l’aspect pénal et qui permet de fonder véritablement la réconciliation nationale.

Christophe Boisbouvier: Vous vous êtes félicité du refus du pouvoir il y a dix jours, de transférer Simone Gbagbo à la Cour pénale internationale. A votre avis, pourquoi le pouvoir a-t-il pris cette décision ?

Pascal Affi N’Guessant: Je crois que c’est parce que le pouvoir s’est rendu compte que cette voie n’est pas la voie indiquée pour fonder la paix dans le pays. Je crois qu’ils ont pris acte de ce que la voie de la justice pénale n’est pas la plus indiquée. Mais il faut aller plus loin puisque si l’autorité politique renonce à coopérer avec la CPI, il faut en tirer les conclusions et favoriser la libération du président Laurent Gbagbo. Lui aussi, il a besoin d’être présent en Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire a besoin de lui pour la réconciliation nationale et elle sera incomplète, cette réconciliation, si le président Laurent Gbagbo n’est pas présent au moment où ces débats sur le passé et sur l’avenir vont s’engager.

Christophe Boisbouvier: Pensez-vous, comme certains, que le pouvoir n’a pas extradé Simone Gbagbo pour épargner à ses partisans «com-zone» la même procédure ?
Pascal Affi N’Guessan: Je pense qu’il y a une part de cela qui fonde la décision. Dans le camp même de monsieur Ouattara, il y a beaucoup de personnes qui ont des comptes à rendre à la justice, et notamment la justice internationale. Mais est-ce qu’il peut le faire aujourd’hui, sans risque d’ébranler les bases de son régime ? C’est cela la réalité. Et c’est cela la limite de la justice pénale pour aller rapidement à la réconciliation. Je crois que le concept de justice transitionnelle découle de ce constat.
Christophe Boisbouvier: Alors vous espérez la libération de Laurent Gbagbo, lors de la prochaine audience de confirmation des charges à la Cour pénale internationale. Mais si celui-ci n’est pas libéré, est-ce que vous accepterez de continuer à dialoguer avec le pouvoir ?

Pascal Affi N’guessant: Bien sûr que nous continuerons à dialoguer jusqu’à ce que le président Laurent Gbagbo soit libéré, que tous nos camarades qui sont en prison soient libérés et que tous les exilés rentrent. Le dialogue aujourd’hui apparaît comme la seule opportunité que nous avons pour faire avancer les choses dans la paix et dans la stabilité.

Christophe Boisbouvier: Le FPI présentera-t-il un candidat à la présidentielle de 2015 ?

Pascal Affi N’gessan: Un parti politique est fait pour conquérir le pouvoir.

Christophe Boisbouvier: Ce qui veut dire que vous ne boycotterez pas cette élection présidentielle, comme vous avez boycotté les législatives ?
Pascal Affi N’Guessant: A condition que les conditions soient réunies et que l’on ne nous invite pas à des élections calamiteuses, à des élections dont les résultats sont connus d’avance. C’est pour cela que nous nous battons aujourd’hui, pour la paix et la réconciliation, de manière à ce que les questions de sécurité – qui sont importantes – à savoir la question des Dozos, la question des ex-combattants, la question de l’armée nationale qui, aujourd’hui, a besoin d’être reformée, soient réglées pour garantir des élections justes et transparentes. Il y a la question du lifting électoral, donc du recensement électoral, qui pose aussi le problème de la nationalité, qui n’est pas réglé. A cette condition, ou à ces conditions, nous irons aux élections à venir.

Mon propos

L’éditorial de Venance Konan emboîte le débat autour de la réconciliation sous l’angle bien curieux d’une brillante arrogance. Il décrit les partisans du président Gbagbo comme des « pleurnichards » attachés à leur leur « idole ». Voilà une position d’une intelligence misérable pour qui veut bien la réconciliation. Au delà de la médiocrité hallucinante de son éditorial, c’est bien plus la perception sciemment orchestrée d’une réconciliation de façade qui est fâcheuse.
Pour notre part, les préoccupations soulevées dans l’interview par Pascal Affi N’guessant sont tout autres cchoses que les allégations mensongères réunies à la table parée de mets succulents qui pullulent dans la matrice éditoriale de monsieur Venance Konan. Le F.P.I, en tant que parti d’opposition compte jouer sa part dans le processus de la réconciliation, pour une récociliation véritable, où tous les actants à la césure malencontreuse de l’histoire de notre nation se croisent et se parlent. Pour cela, la libération du président Gbagbo est plus d’actualité. Koffi Annan voit d’ailleurs juste lorsqu’il milite à travers son discours en affirmant la « présence » des absents aux assises de la réconciliation. Tout le reste de son discours n’est que d’escorte.

Non à la pensée « conne ». Non à Venance Konan. Le FPI ne prendra jamais les armes. Le F.P.I. se réorganisera pour réconquérir le pouvoir par la voie des unrnes !!!!!!!!!!!!!!!

Par Dagou O.

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