Côte d’Ivoire plus des trois quart des Ivoiriens veulent la vérité sur la période 1990-2011

Bannyouattara

Réconciliation nationale Banny: “Le temps de la vérité est arrivé”

Le temps des victimes est arrivé. Les Ivoiriens souhaitent que réparation soit faite aux victimes», a déclaré, jeudi, le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr), Charles Konan Banny. Il recevait, au Centre de recherches et d’action pour la paix (Cerap) de Cocody, les résultats des consultations qualitatives menées par les plates-formes de la société civile et des Ong. «Que ce soient des victimes individuelles ou collectives, réparation doit leur être faite. Réparations morales, matérielle, toutes sortes de réparations», a-t-il souligné. D’autant que, a expliqué Charles Konan Banny, «on ne peut pas faire la réconciliation sans faire droit à ce droit fondamental qu’ont les victimes de recevoir réparation», a insisté l’orateur. Cette phase, a-t-il indiqué, passe par une phase de recensement où les victimes doivent se faire connaître.

«Le temps de la recherche de la vérité est arrivéa, par ailleurs, lancé le président de la Cdvr. «Ce temps,a-t-il précisé, est le moment où il faut, ensemble, chercher à savoir qui a fait quoi, comment et pourquoi». Sans cette vérité, a-t-il averti, «il n’y aura pas œuvre de justice». Or, selon lui, les Ivoiriens estiment que sans justice, la réconciliation ne sera que de façade. «Les populations indiquent que le pardon n’exclut pas la justice. Tout doit se faire dans la justice républicaine», a-til relevé. «N’ayons pas peur de la phase de la recherche de la vérité, soyons courageux. Le système ne marchera pas, s’il n’y a pas d’aveu de la faute commise. La justice républicaine ne sera pas sourde aux aveux», a estimé Charles Konan Banny. «Je crains fort que nous soyons tentés d’entrer dans un processus de déni. Il s’est passé des choses pas jolies, jolies pendant la crise post-électorale et pendant la période indiquée (1990-2011). Et il se passe actuellement des choses qui ne sont pas jolies, jolies…La recherche de la vérité ne doit pas cohabiter avec le déni», a conseillé le président de la Cdvr.

Selon ses précisions, ce sont environ 50 000 personnes, représentatives de la population ivoirienne, qui ont été interrogées dans le cadre des consultations. «Plus des trois quart des personnes interrogées souhaitent vivement que la lumière soit faite sur tous les événements, surtout politiques, survenus en Côte d’Ivoire de 1990 à 2011», a-t-il révélé. Et de préciser que les Ivoiriens considèrent comme violations, les atteintes à la vie, aux droits économiques, à l’intégrité physique et morale et à la liberté. «Pour que la réconciliation soit effective et sincère, les populations ont indiqué que le pardon des victimes doit être motivé par la repentance sincère des auteurs des violations. Il ne peut pas y avoir de pardon sincère sans repentir sincère», a-t-il rapporté. La conseillère de Charles Konan Banny, chargée de la société civile et des Ong, Marie Paul Kodjo, Yao Pauline (société civile), Arra Daté (plate-forme de Yopougon) et Mme Kparaiso (plate-forme de Sassandra) se sont félicités des résultats auxquels ont abouti les consultations. Ils ont indiqué que les victimes attendent réparation et réclamé des moyens financiers et matériels pour le reste du travail à faire.

PASCAL SORO
Fraternité Matin

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